Chapitre 11 : La liberté (Lisa)

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Dès que je franchis le seuil de mon appartement, je me débarrassai de ces immenses talons qui m'avaient tué les pieds tout au long de la journée. Debra m'avait dit que c'était parfait pour la situation, professionnel et sensuel. Elle pensait que m'habiller légèrement était une manière de sous-entendre que j'étais une pute. Après tout, elle me l'avait même dit de vive voix : "Cet homme aime les putes". Non, cet homme payait juste pour du sexe parce qu'il ne savait pas draguer, nuance. Encore quelqu'un qui ne comprenait rien à notre monde...

Je finis par me débarrasser de cette robe moulante pour enfiler un t-shirt ample et un large pantalon qui était une tenue nettement plus confortable, puis m'installai dans mon lit, prête à faire quelques recherches.

Debra voulait que je m'occupe d'un homme, que je l'aveugle pour des histoires de fric. Apparemment un homme ne se faisait seulement avoir que par le sexe. Comme notre société est toujours aussi sympathique !

Comme n'importe qui, je me résolus à faire une rapide recherche Google en tapant son nom. Cole Triaghan, les résultats étaient nombreux. Il pouvait même se réjouir de l'inutilité d'avoir une page Wikipédia. On y trouvait les détails insignifiants comme sa date de naissance, tout comme son lieu de naissance qui était contesté, restant néanmoins américain. Et l'information qui semblait intéresser tout le monde était l'estimation de sa fortune. Le nombre qui revenait le plus souvent était quinze milliards de dollars, ce qui le plaçait directement dans les cinquante personnalités les plus riches du monde. Impressionnant. Pour y parvenir, ses activités étaient diverses. La plupart étaient liées à l'informatique, que ce soit la conception de logiciels personnalisés pour les entreprises ou la création et la maintenance d'un système de sécurité. Son entreprise travaillait ainsi avec de grands noms, qu'il avait parfois même racheté. Au cours de sa carrière, il avait donc acquis quelques casinos et bars. Au final, ses activités étaient assez diverses, mais toutes pouvant amasser un maximum d'argent. Il semblait savoir miser là où il fallait pour en sortir bien plus riche.

N'importe qui aurait pu le considérer comme quelqu'un de malin et d'intelligent. En fait, il l'était, mais il était bien pire. Cole était un requin, un salopard de requin. Il suffisait de voir toutes les polémiques à son sujet. La plupart concernaient sa vie privée, toujours très sexualisée. Il n'était pas le genre d'homme à se cacher et nombreux étaient ceux l'ayant surpris avec des prostituées, des escortes, des actrices pornos. Apparemment, aucune d'entre elles n'avait osé parlé, mis à part une qui avait juste avoué être bien payée, ce pourquoi elle se taisait, tout comme les autres. Elle avait été interviewée à propos de son métier puis le journaliste avait dérivé sur une question à propos de la relation qu'elle entretenait avec Cole. Elle avait tout résumé en quelques lignes, ne voulant pas donner davantage d'informations croustillantes aux médias.

Je fus également assez étonnée de tomber sur un article qui le soupçonnait être gay. Des personnes l'avaient vu auprès d'un homme, considérant qu'ils étaient tous deux assez proches. Il y avait d'autres articles dans le même genre. Mais aucun d'entre eux supposaient qu'il pouvait être bisexuel. De toute manière, c'étaient vraiment des articles pitoyables.

Et quand ça n'avait rien à voir avec du sexe, c'était à propos d'argent. Des affaires de corruption, de détournements d'argent. La plupart n'étaient que des accusations, il avait toujours réussi à s'en sortir. Comme toutes personnes riches, il devait être entouré d'une dizaine d'avocats qui le sauvait des pires merdes.

Tout ce que je voyais ici n'était qu'une vie souillée par l'argent et les vices. Exactement le genre d'homme qui me faisait détester ce monde. Il le contrôlait et nous faisions partie des victimes.

Puis en fouillant davantage, je pus apprendre quelques informations à propos de sa femme, fille d'un riche entrepreneur, mais pas milliardaire celui-là, pourtant assez important à San Francisco. Elle et Cole venaient tout juste d'avoir un enfant du nom de Clyde. Pas très fan du nom, un peu trop kitch. Leur gosse ne pouvait pas plutôt s'appeler Aaron, Shawn ou même Daniel ? Visiblement ils n'avaient pas choisi les noms à la mode. Après tout, je m'en fichais, les gens appelaient leur gosse comme ils le voulaient. Mes parents m'avaient bien appelé Lisa sans même me donner la moindre explication.

La Décadence des Flamants - Tome 3Where stories live. Discover now