Chapitre 36 : Rien n'est fini (Heather) | FINAL

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Le deuxième message de Lowell n'avait pas tardé, m'ordonnant de me rendre à l'hôpital le plus rapidement possible. Mon cœur battait bien trop vite, prêt à briser ma cage thoracique. S'il y avait bien un endroit où je ne voulais pas retrouver Cole, c'était bien ici. On n'annonçait jamais de bonnes nouvelles ici...

Clyde dans les bras, je m'étais rendu sur les lieux. Lowell et mon père vinrent immédiatement à ma rencontre. Ce dernier prit l'enfant et je croisai aussitôt les bras, me sentant vraiment mal à l'aise. Je ne savais rien et c'était sûrement le pire.

— Que s'est-il passé ? m'enquis-je d'un ton faible, tenant à peine debout.

— On l'a retrouvé à la limite de San Francisco, il était sûrement en train de quitter la ville, expliqua Lowell d'un ton hésitant.

— Ça ne me dit rien sur ce qui se passe ! m'écriai-je, tentant de retenir mes larmes.

Lowell échangea un bref regard avec mon père, sûrement en train de se mettre d'accord sur qui allait parler en premier et m'annoncer la probable mauvaise nouvelle. J'avais envie de les secouer pour qu'ils s'empressent de parler ou lieu d'y réfléchir durant des millénaires. J'avais besoin de savoir, ne pouvant pas rester bien plus longtemps dans l'ignorance.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? insistai-je en espérant avoir une réponse cette fois-ci.

— Cole a eu un accident, avoua Lowell.

Je me mis soudainement à suffoquer. Il reprit de plus belle pour éviter que je panique davantage :

— Ce n'est pas mortel. Mais il... est dans le coma... D'après ce que j'ai pu entendre, il devrait se réveiller... Je n'ai rien entendu de plus. Seule la famille a le droit de savoir et même de savoir, et tu es sa seule famille.

— Je peux aller le voir ? demandai-je, tremblante.

— Bien sûr, répondit-il assurément.

Après qu'on m'avait indiqué le numéro de la chambre, je me dirigeai vers celle-ci, le cœur lourd. Lowell n'avait pas eu suffisamment d'informations et aucune d'entre elles ne m'avait rassurée, au contraire.

Une fois devant la porte, je pris une longue inspiration. Des semaines que je ne l'avais pas vu et je ne supportais pas l'idée que j'allais le voir dans un de ses pires états. Pourtant, j'avais besoin de le voir, de le sentir près de moi et espérer qu'il ne partirait plus jamais. Si seulement je pouvais en avoir la garantie...

Finalement, d'un geste brusque et peu calculé, j'ouvris la porte pour rentrer dans cette pièce totalement aseptisée. En le voyant allongé sur ce lit, je me figeai tandis que mon cœur loupa quelques battements. Dans un silence mortifère, je refermai la porte sans jamais cesser de l'observer. Désormais il semblait plus que jamais ailleurs.

En tentant de rester le plus silencieuse possible, je m'approchai de lui à petits pas. Il ne réagissait pas à ma présence, pourtant j'aurais tellement voulu qu'il se réveille maintenant, quitte à ce que ce soit brusque. Je voulais le voir ouvrir ses yeux et observer le vert profond de ceux-ci. Je passai ma main sur son front puis caressai ses cheveux. De mon autre main, je m'emparai de la sienne, la serrant fermement. Celle-ci était froide, mais le fait de la sentir me rassurait d'une certaine manière.

J'approchai mon visage du sien. Toujours aucune réaction. L'envie de pleurer s'intensifiait, mais je me retins. Je ne voulais pas être faible à ses côtés. En fait, j'avais ce vain espoir qu'il se réveille et qu'on oublie tout.

— Cole, je t'en prie, réveille-toi, le suppliai-je.

Mes doigts s'enfoncèrent dans sa chair, mais toujours rien. Soudainement, les pleurs furent plus forts que moi et je m'abandonnais à ceux-ci.

La Décadence des Flamants - Tome 3Donde viven las historias. Descúbrelo ahora