chap 36

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En m'asseyant sur le canapé, mon téléphone sonne pour m'annoncer l'arrivée du MMS de Camille. J'hésite avant de l'ouvrir puis je finis par regarder la photo que Camille m'a envoyée. Le seul sentiment que j'éprouve est du dégoût. Je ne veux pas de cet enfant. Le seul que je veux, c'est celui que j'ai perdu avec Sarah. Je n'ai pas surmonté ce cap-là de ma vie. Même si cela fait maintenant plus de quatre ans. Je n'en veux pas. Ma mâchoire est crispée. Mes poings sont serrés. Ma respiration est plus que saccadée. J'ai du mal à respirer. Je vois la main de Sarah me tendre un verre d'eau. Elle a dû comprendre en me voyant que ça n'allait pas vraiment. Je lui rends des mains et le bois d'un cou. L'eau fraîche me fait du bien mais elle ne fait qu'augmenter la montée de la bile dans ma gorge. Je cours vers les toilettes et vomis. Je me force pour faire sortir tout ce que je viens d'apprendre. Je vomis jusqu'en m'en étouffé. Sarah arrive derrière moi et me caresse le dos pour me rassurer. Je lui tends ma main et elle l'attrape en la serrant fort.

Je respire assez fort, je suis vraiment énervé. Sa main se pose sur mon front encore en sueur tellement j'ai forcé pour vomir le peu que j'avais dans le ventre. Elle me caresse les cheveux.

- Calme-toi. C'est un choc, je sais... me chuchote-t-elle.

Elle dépose un baiser sur mon front et se lève du lit. Avant de fermer la porte, elle baisse la tête et la penche en ma direction.

- Ne la laisse pas seule, tu t'en voudras un jour ou l'autre. Si la photo t'a fait quelque chose, je ne t'en voudrais pas si tu décides de la rejoindre. Sache que je t'aimerai toujours. Elle sort et ferme la porte.

Je pose un bras sur ma tête et me refait le film de ce qui vient de se passer. Camille enceinte. Mais l'est-t-elle vraiment ou veut elle juste me faire revenir ? Sarah qui me dit d'aller la retrouver si l'envie me prend. Non, je veux être avec Sarah. Je ne veux plus la faire souffrir et surtout encore moins maintenant en sachant ce qu'elle se fait. Je ne veux pas de cet enfant, je n'ai rien ressenti si ce n'est du dégoût en voyant la photo de l'échographie. On ne voyait rien à part un petit point. Cet enfant n'est pas voulu. Pas des deux côtés. J'inspire profondément et je me laisse partir dans mes rêves.

Je me réveille en sueur. Ah oui je suis chez Sarah. Je me lève, attrape mon téléphone et regarde l'heure. J'ai dormi deux heures. Il est maintenant presque 23h00. Sur le canapé Sarah s'est endormie. Qu'est-ce qu'elle est belle? J'éteins la télévision et la prends dans mes bras en essayant de ne pas la réveiller. Je la porte jusqu'à son lit et la pose délicatement. Je ne sais pas si elle dort avec sa prothèse. Je n'ose la réveiller pour lui demander. Je la laisse et la couvre. Je retourne dans la cuisine et me sers un grand verre d'eau fraîche.

Je la rejoins. Je me déshabille et me mets près d'elle dans le lit. Je n'ose la toucher. Je la contemple. Sa respiration est lente. Sa bouche est légèrement ouverte, elle laisse entrevoir ses dents blanches. Son visage est magnifique, une princesse. Ma princesse. Je caresse doucement ses longs cheveux blonds qui se sont étalés sur le coussin. Elle paraît apaisée. Je m'approche et dépose un baiser sur son front. Elle bouge et ouvre délicatement les yeux.

-Salut. Me dit-elle.

-Salut, dors. Désolé je ne voulais pas te réveiller. Je lui chuchote.

-Il faut que j'enlève ma prothèse. Me dit-elle en se levant.

Elle s'assoit au bord du lit et enlève son pantalon. Elle est magnifique à voir. Sa culotte en dentelle épouse ses formes généreuses de ses fesses. Je mords ma lèvre inférieure. Elle le fait exprès, ce n'est pas possible. Elle pose sa prothèse par terre. Elle reste assise puis enlève son haut ainsi que son soutien-gorge. Elle est toujours de dos, mais je donnerai tout pour qu'elle se retourne. Mon membre grandit à cette idée. Puis elle se penche pour attraper sous son oreiller un débardeur. Elle l'enfile. Au moment où elle va pour le descendre sur sa poitrine, je m'avance vers elle. Je m'assois en sorte qu'elle soit contre moi. Son dos est collé à mon torse, sa peau est douce. Je passe mes mains et les posent sur ses seins. Elle penche la tête sur le côté pour m'inviter à l'embrasser dans le cou. Ce que je fais sans hésitation. Je l'attrape et la ramène vers moi. Nous nous allongeons et nous nous retrouvons blottis l'un contre l'autre. Nos regards sont plongés l'un dans l'autre. Je la sens gênée. Laisse toi faire Sarah. C'est de toi dont j'ai envie. Je lui remets une mèche derrière l'oreille. Mes lèvres se posent sur les siennes. Je respire profondément. Ce contact me fait, un bien fou voilà de quoi j'ai besoin. Je caresse son corps de chaque centimètre. Je sens le bandage de son bras sous mes doigts. J'essaie de passer doucement ma main dessus pour ne pas lui faire mal. Elle gémit au passage de mes doigts sur sa culotte. Elle me veut aussi. La façon dont elle gesticule avec son bassin me montre que je ne suis pas le seul à avoir envie. Nos corps ne font plus qu'un et nous tombons à tour de rôle dans un orgasme virevoltant.

Lundi,

8 h 30.

Sarah est allongée sur moi. Le jour vient de se lever. Je la regarde. Mes yeux regardent sa bouche si charnue. Je me souviens encore ce qu'elle m'a fait avec hier soir. Rien que dit penser mon entrejambe se réveille. Mes doigts caressent son si doux visage et je pose un baiser sur sa joue. Elle bouge et finit par se réveiller. Ses lèvres esquissent un sourire et elle s'avance vers moi pour m'embrasser. Elle me regarde avec envie tout en se mordant la lèvre. Je profite de l'instant. Il faut que j'aie une discussion avec elle. Je ne peux pas la laisser seule. La nuit m'a porté conseil. J'ai besoin d'être avec elle. Je veux être avec elle.

Elle s'empresse en cuisine pour préparer le petit déjeuner. Elle s'assoit en face de moi avec un bol de céréales. Elle porte la cuillère à sa bouche.

-Dis- moi. Il faut que l'on parle. Je lui dis en posant ma tasse de café sur la table.

-Oui... de quoi ? Me demande-t-elle. Son regard a l'air inquiet, elle ne devrait pas. Son front se fronce.

-De nous. Je lui dis en lui souriant. Depuis que j'ai appris pour l'accident de voiture, je ne fais que penser à toi. Tu as quitté Vincent, j'ai quitté Camille. Nous voilà maintenant là, tous les deux à nous revoir. Je veux que tu saches que le MMS de Camille ne m'a donné que du dégoût. Cet enfant, je n'en veux pas, j'irai la voir et je lui parlerai. Je n'ai aucune envie de retourner avec elle. Cet enfant n'était pas voulu. Elle me l'a fait dans le dos. J'étais contre. Je n'ai pas passé le cap de la porte de notre fils. Si je veux enfant, c'est celui que j'ai perdu. Pas un qui a été fait sans mon consentement. Elle m'écoute attentivement. Elle s'est arrêtée de manger ces céréales. Je pose ma main sur la sienne et reprends. J'ai envie d'être avec toi, Sarah. J'ai fait une grosse erreur en te quittant. Je me suis comporté comme un con. Ne pas te donner d'explications. Te laisser face à tes remords, à tes démons. Je caresse en regardant son bandage. Je me suis rendu compte, quand Micka m'a dit ce qu'il t'était arrivé, que j'avais une grosse connerie. J'ai encore des sentiments pour toi. Je comprendrai si tu veux réfléchir. S'il te faut du temps ou même si tu as peur de te rengager avec moi. Mais sache que je te veux et je ne veux personne d'autre.

Elle me regarde surprise par mes mots. Sa bouche forme un « o ». Ces yeux sont remplis de larmes. De joie, j'espère. Elle baisse les yeux. Elle rougit. Je lui caresse le visage et le relevant afin de la regarder.

- Je veux exactement la même chose que toi. dès ton premier SMS, j'ai compris enfin... J'ai pensé que j'avais une chance de t'avoir à nouveau près de moi. Plus les jours ont passé, plus nous nous sommes rapprochés. Que ce soit avec des messages, des appels. Puis quand tu es venu me chercher à la sortie de l'hôpital et que nous nous sommes embrassés, le vide en moi c'est comblé. Car tu étais à nouveau là. Je ne veux pas que tu oublies l'enfant qu'elle t'a fait. Je n'aurai pas aimé que tu me fasses cela. Tu iras voir Camille, mais je veux que tu lui dises que tu seras pour le bébé. Je tenais à te remercier d'être là depuis que ma vie a basculé. Je te veux, moi aussi, Davy.

Elle se relève de sa chaise et se penche pour m'embrasser. Je pose mes mains sur son visage. Quel soulagement, je me sens bien. Mes sentiments sont présents à nouveau pour elle comme si nous avions fait une pause de quelques jours et que nous nous retrouvons à nouveau.




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