24. Lui

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Je suis encore abasourdi, non c'est plus que ça estomaqué, par ce que ma petite sœur m'a annoncé. Mon regard se porte instinctivement sur son ventre encore plat et je n'arrive pas à réaliser qu'un petit être humain grandisse en elle au moment où elle me parle.

Dans quelques mois elle va mettre au monde un petit Alien, comment est-ce possible ?! Bon ok, je me doute qu'elle a des relations sexuelles à son âge je suis pas débile, mais... bordel, c'est ma frangine ! Savoir quelle va être maman rend les choses beaucoup trop réel pour moi. Des images me viennent en tête et je la secoue pour les effacer dare-dare. Beurk !!!

Tout sauf l'imaginer en position horizontale...

— Je... Je suis désolé mais j'arrive pas à y croire...Un bébé ! Tu attends un bébé, bordel ! Ma petite sœur va avoir un petit bout de chou...

Plus je me le répète, moins j'arrive à réaliser. C'est surréaliste !

Elle me fixe avec un sourire que je ne lui ai encore jamais vu, ses yeux brillent eux aussi d'une lueur nouvelle. Elle pose inconsciemment la main sur son ventre. Elle rayonne. Ma colère s'évanouit d'un coup, elle a l'air épanouie et sereine. Tellement belle !

Ma sœur est trop belle, obligé que des creuvards lui tournent autour.  À l'adolescence déjà, je me battais pour les éloigner autant que je le pouvais. Elle m'en a valu des passages chez le dirlo et des heures de colles le mercredi après-midi.

Je l'approche de moi et la prends dans mes bras. La vache ! Je vais être tonton, je n'en reviens toujours pas. Je ne peux empêcher un sourire de naître sur mes lèvres.

— Dis-moi quel fumier je dois buter ? La questionné-je en lui donnant un baiser sur le haut de la tête.

Tonton, ce mot tourne et fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête.

— Parlons d'autre chose, tu veux ! Je suis là pour toi avant tout. Savoir qui est le père de ma crevette peut attendre un autre jour, ok.

Elle balaye l'air de sa main comme si connaître le nom de celui qui a osé la mettre en cloque n'était pas important.

Mais ça l'ai pour moi. Je vais devoir lui dire deux mots à ce mec qui va devenir par la force des choses mon beau-frère.

Elle a peur de me regarder dans les yeux. Mon instinct me dit qu'il y a un truc qui cloche. Je n'ai pas le temps d'en dire plus qu'elle enchaîne déjà sur le sujet qui lui a fait parcourir les cinquante kilomètres qui nous séparent... ma maîtresse.

Elle se décale légèrement et reprend.

— Alors, récapitulons un peu l'imbroglio, tu veux bien. Les très nombreux appels laissent ta belle de marbre. Je l'aperçois faire la moue en comptant sur ses doigts. On ne peut pas non plus s'appuyer sur sa meilleure amie, d'après ce que j'ai compris ni sur ton intelligence apparemment. Pfff, ta chérie aurait-elle des frères et sœurs que tu pourrais joindre ? Ça nous serait bien utile.

Ma cadette se redresse pour pouvoir m'étudier. Elle est comme ça ma petite sœur, elle a ce besoin d'observer son interlocuteur quand elle parle. Je me suis toujours demandé pourquoi.

Plus jeune, j'avais l'impression qu'elle pouvait juste en me regardant savoir si je mentais ou si j'avais fait une connerie. Ce qui était très très souvent le cas, je dois l'avouer. Cette façon d'agir m'a toujours un peu fait flipper mais ça nous a, aussi, souvent sorti de la galère.

Aucuns adultes n'a jamais réussi cet exploit.

Ouais, malgré son mètre soixante, elle en impose ma frangine. Je plains déjà son gosse. Mais heureusement pour lui, il aura un tonton génial qui sera là pour lui apprendre tout un tas des bêtises, ça compensera. J'ai été un grand spécialiste pendant longtemps, il y aura matière.

À l'ombre d'une vieTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang