Austin. 10 : Un rapprochement avec l'ennemie.

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Média : Austin.


Sac de sport sous le bras, je dis au revoir à Joshua et m'éloigne sur la plage. Comme d'habitude, l'entraînement de Volley a porté ses fruits, et les petits nouveaux qui sont arrivés dans l'équipe en début d'année commencent à intégrer complètement notre niveau de jeu.

C'est une responsabilité d'être capitaine de l'équipe, mais je sais que je suis vu comme leur modèle. C'est un défi que j'aime relever et surtout voir fonctionner. Je me demande surtout qui prendra la relève l'an prochain, quand je partirais à l'université. J'ai quelques noms en tête.


Autour de moi, c'est la fin de journée. Diego m'avait proposé de me ramener sur sa moto mais j'ai refusé. Je ne voudrais pas le déranger, et c'est seulement à cause de moi et mon attitude que mon père m'a confisqué ma voiture pour plusieurs semaines.

Enfin, à cause de Skyler aussi. Disons que Mr. Brown, notre directeur, a quand même prévenu son ami d'enfance, mon père, que j'avais fait un séjour dans son bureau pour excès de violence. Ouais, il a un peu tiré par les cheveux mon geste, mais je me suis rabaissé, parce qu'il m'a couvert de nombreuses fois alors que j'avais séché ou fait je ne sais quelle connerie. Donc j'ai laissé passer.

Bon me déplacer à pied n'est pas si gênant que ça, je redécouvre les rues de Santa Barbara, et c'est bien agréable de déambuler dans des zones festives et chaleureuses toute la journée, et en particulier le soir. En plus, si j'ai bien calculé, ma punition prendra fin la veille de la nouvelle fête chez Brooke, donc ça tombe bien.



Je sais que je n'habite pas dans cette direction, mais je continue de marcher sur les plages. J'adresse quelques sourires carnassiers à des filles que je croise ici et là, et m'amuse de les entendre glousser niaisement. J'aime avoir cette attention sur moi. C'est comme ça.

À la maison, mon père ne me calcule que très peu, ou sinon pour me priver de voiture, et ma belle-mère, malgré qu'elle soit très gentille, demeure un peu potiche. Je sais que cette belle jeune femme a été attirée avant tout par la petite fortune de mon père. Sans doute que lui aussi le sait, à moins que son travail lui ait fait une fois de plus oublier.

Enfin, il y a toujours plus malheureux que moi. Mais je préfère me construire un peu de bonheur ailleurs, donc en flirtant avec toutes ses filles et profiter de ma jeunesse.


J'arrive à l'endroit que j'avais en tête et m'y assois. Comme je m'en doutais, Skyler est encore là. Quelques minutes plus tôt, j'avais vu au loin son frère et un de ses amis qui surfe toujours avec elle s'en aller. Ils étaient plus vieux, et je me doutais que son frère avait sans doute des devoirs universitaires qui l'attendaient, quant à l'autre, je voyais qui c'était parce qu'il était barman dans une petite boîte de nuit sympathique dans laquelle j'adorais aller. Il partait sans doute se préparer avant de bosser.

Mais Skyler est restée encore dans l'eau. Je reconnais sa silhouette svelte au-dessus de la planche, car elle doit être une des plus grandes addict de surf de la ville. Ce soir-là, plus grand monde n'est à la plage. En mars, l'eau n'est pas très chaude, et les rares surfeurs sont partis. Skyler, elle, doit sans doute rester en toute saison et qu'importe l'heure.

Je reste ainsi à l'observer, et elle se débrouille bien quand même. Je rigole si jamais une vague la fait tomber. Mais elle a du cran : à chaque fois elle se remet en équilibre et se donne de nouveaux défis. Elle est hargneuse dans sa vie de tous les jours.

Peut-être une bonne heure après, elle arrive sur la plage en étouffant un bâillement. Je veux bien croire qu'elle soit épuisée. Elle fronce les sourcils quand elle m'aperçoit, mais ne s'attarde pas sur son cas.

Détestons-nousWhere stories live. Discover now