.01 pilot

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Un vent doux soufflait sur la ville de Paris. L'air était frais et toutes les étoiles étaient sorties, laissant aller toute leur luminance sans gâcher celle de la lune qui montrait fièrement sa présence sur le balcon. La pluie ne tombait pas comme la soirée précédente et sauf quelques voitures ronflaient toujours dans la nuit. Autrement, il n'y avait plus aucun bruit que celui des criquets de nuit dans le noir. Toutes les lumières étaient éteintes ce soir : toutes, sauf celle de Marinette.

Non, ce soir-là, Marinette ne dormait pas. Sa petite lampe illuminait les recoins de sa chambre alors qu'elle était allongée sur le sol, son stylo et plusieurs crayons auprès d'elle. Elle balançait ses pieds au son de sa playlist, ses mains se balayant sur la feuille sur laquelle elle dessinait. Elle n'avait pas sommeil ce soir pourtant elle était si fatiguée. D'habitude, elle commencerait à penser à Adrien, se faisant des scénarios qui évidemment ne se passeraient jamais mais qui lui mettaient dans un sommeil profond. Mais ce soir, ce ne sera pas Adrien qui lui chantera une berceuse et fatiguée d'être allongée dans son lit sans résultat, elle s'était mise à dessiner.

Profondément concentrée sur son dessin, Marinette ne remarqua même pas la légère frappe sur sa fenêtre. Quelques secondes passèrent et la frappe retentit de nouveau. Marinette arrêta la musique Américaine qui amusait ses oreilles et lança ses yeux vers la grande fenêtre de sa chambre. Là, elle essaya presque vainement de distinguer la figurine qui scintillait et bougeait dans le noir derrière la vitre. Elle fronça des sourcils lorsqu'elle n'y arriva pas et, curieuse, se leva et se dirigea vers la fenêtre. Doucement et avec prudence, elle l'ouvrit et se mit prête à l'examiner.

—« Mari. »

Elle sursauta. Lorsqu'elle reconnut celui qui avait prononcé son surnom, elle sourit de soulagement. Malgré le fait que ce chat qu'elle connaissait si bien avait pris l'habitude de venir s'installer auprès de sa fenêtre afin de la visiter, Marinette était toujours aussi surprise de le voir. Il pencha sa tête sur son côté droit et sourit à l'expression de son amie.

Elle lui sourit en retour en mettant sa main sur sa poitrine. C'était éventuellement la cloche attachée au cou de Chat Noir qu'elle essayait tantôt de distinguer qui scintillait derrière la vitre. —« Même si tu le fais souvent, je ne m'attend jamais à ce que tu sois à ma fenêtre. »

—« Ah bon ? Tu n'y es toujours pas habituée, princesse ? »

Elle ignora son commentaire joueur et mit ses deux mains sur ses hanches en secouant de la tête. —« Pourquoi passes-tu à cette heure ? »

Chat Noir, faisant semblant d'être choqué, mit à son tour sa main sur sa poitrine, —« C'est de cette manière que vous recevez des gens dans votre chez vous, mademoiselle ? »

Essayant vainement de cacher son sourire, Marinette roula des yeux mais comprit. Elle s'écarta de la fenêtre afin de le laisser entrer. Familier avec l'entourage, Chat Noir s'installa comfortable sur le lit de la jeune fille. Il posa ses yeux sur les différents dessins déposés sur le sol alors qu'elle refermait sa fenêtre avant de s'asseoir auprès de lui.

—« Pourquoi tu ne dors pas ? » demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Elle croisa ses bras et, l'air amusée, lui répondit, —« Tu t'étais posé cette question avant de traverser la ville pour venir me voir ? »

Il gloussa un peu mais rapprocha sa tête de celle de Marinette, refermant et réduisant significativement l'espace entre eux. L'odeur distincte de menthe de Chat Noir envahit ses narines, monta jusqu'à ses joues et leur donna une couleur de tomate. Faisant semblant de ne pas avoir remarqué, il fronça des sourcils.

—« Tu commences déjà à avoir des cernes ridicules, Marinette. »

Elle haussa les épaules et se mit à penser à toutes les personnes qui avaient été akumatisées cette semaine. Réalisant qu'elle n'aurait jamais été capable de vaincre les actions malhonnêtes du Papillon sans le chat qui se tenait dans sa chambre à l'instant même, une douce vague de gratitude l'envahit et elle lui sourit.

Sachant qu'il commencerait à s'inquiéter pour elle, elle lui retourne sa question. —« Pourquoi tu es debout à cette heure, toi ? »

Cette fois, ce fut les joues de Chat Noir qui devinrent rouge. —« Eh bien, » commença-t-il. « Je ne pouvais pas dormir non plus, alors je suis allé me balader et j'ai remarqué une lumière venant de ta chambre. »

—« Je n'arrive pas à dormir. »

—« Vous voulez que je vous chante quelque chose, ma jolie ? » demanda-t-il sur un ton enjôleur.

Elle rit et lui pousse gentiment l'épaule avant de lui faire la remarque: —« Tu te balades dans ton costume au lieu de marcher comme une personne normale ? Quelque chose me dit que je ne suis pas la personne que tu voulais vraiment voir ce soir. »

—« Ne dit pas ça quand même. » dit-il en lui pinçant les joues. Elle grimaça alors qu'il dit, —« J'ai toujours envie de te voir. »

—« Pas autant que Ladybug j'imagine. »

Chat Noir était surpris au soudain mention de l'héroïne de Paris et poussa un léger et pourtant lourd soupir. S'il fallait qu'il fusse totalement honnête avec lui-même, il devrait avouer que la raison pour laquelle il volait les toits de Paris à cette heure était parce qu'il espérait désespérément tomber sur elle. Il ne cessait de penser à elle et n'arrivait pas à fermer les yeux et fatigué d'être allongé dans son lit sans résultat, il sortit.

Il se demandait si sa compagne pensait aussi à lui aussi souvent qu'il le faisait. Mais elle n'était "sa compagne" que lorsqu'il s'agissait de sauver la ville. Et il voulait plus que ça: beaucoup plus. Mais, quoique gentiment, sa lady ne cessait de repousser le sujet qu'il veut tant aborder.

La douce main de Marinette vint rejoindre la sienne. —« Chat Noir ? »

—« Hmm ? »

Elle s'approcha de lui, doucement. —« Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es silencieux d'un coup. »

Il se retourna vers elle sans même remarquer la longue larme qui glissait silencieusement le long de sa joue. Quoique surprise, Marinette comprit et rapidement, déposa sa main sur sa joue afin d'effacer l'eau et son passage de son doigt. Bien que les occasions où ils étaient aussi proches étaient vraiment rares, elle le prit doucement dans ses bras et l'air ne changea pas sinon devint plus familier. Sans se rendre contre qu'elle n'avait pas hésité et qu'ils ne s'étaient jamais trouvés dans une telle position, Marinette tint l'héro de Paris fortement contre elle et enfouit son menton et son nez dans ses cheveux blonds. Ses yeux se ferment instantanément et elle dépose un léger baiser sur les cheveux du Chat.

D'un réflexe, Marinette se mit à caresser ces derniers, détestant le fait qu'elle ait même prononcé son nom. —« Je n'avais aucune intention de te faire de la peine. »

—« Elle ne m'aime pas. »

—« Alors, elle ne te mérite pas. »

C'est à ce moment qu'elle réalisa qu'elle n'avait pas tort. Chat Noir était un merveilleux compagnon et elle appréciait la confiance qui régnait entre eux lorsqu'ils combattaient ensemble. Toutefois, Marinette, Ladybug, était amoureuse, depuis trop longtemps, d'Adrien et elle était persuadée que son cœur ainsi que tout son amour lui appartenait. Par conséquent, elle ne voyait Chat Noir que comme un compagnon de justice.

Mais il était là le problème :

Chat Noir aime LadyBug

Adrien aime LadyBug

Marinette aime Adrien

LadyBug aime Adrien

Mais, ils ne se rendaient point compte que secrètement et logiquement, ils étaient amoureux l'un de l'autre, étant civil ou super héros.

honesty ➳ [marichat]Where stories live. Discover now