Chapitre 1 - Le strip-tease

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Plusieurs mois plus tôt...

Assise devant le miroir, Erin brossait ses cheveux. Elle adorait ce mouvement lent, qui les rendait soyeux et brillants. Elle aurait pu y passer un temps fou... le summum était quand c'était quelqu'un d'autre qui le lui faisait.

— Ma belle, c'est bientôt à toi.

Entendant la voix de Bruno derrière la porte de sa loge, Erin sursauta, n'ayant pas vu le temps passer. Rapidement, elle tira sa chevelure en arrière pour former un chignon, puis posa un voile en résille pour les maintenir en place.

Une fois bien serrée, elle ajusta la perruque, en vrais cheveux, qui lui arrivait quasiment au bas du dos, et de couleur blonde comme les blés. Elle en avait acquis plusieurs, un jour où un magasin les bradait avant fermeture.

En plus des vêtements très loin de ce qu'elle portait habituellement, elle avait besoin de cet artifice supplémentaire pour s'évader, ces coiffures la transformaient littéralement. Certains soirs, même sa propre mère ne l'aurait pas reconnue.

D'une main sûre, Erin traça le contour de ses lèvres avec un crayon. Puis, avec un pinceau, elle les peignit avec application d'un rouge vif avant de poser un soupçon de gloss pour les rendre, plus brillantes, plus pulpeuses.

Avec le khôl, elle souligna ses yeux, puis appliqua un mascara spécial qui lui allongeait les cils et un fard à paupière dans les tons noirs et gris qui lui rendait le regard charbonneux. De près le maquillage paraissait outrancier, mais Erin savait qu'il fallait ça pour les spectateurs qui seraient loin de la scène.

En soupirant, elle ôta son peignoir, passa sur tout son corps une crème pailletée qui permettait d'accrocher la lumière quand elle bougeait. Erin en profita pour vérifier la netteté de la pilosité de sa toison intime.

Quand elle était épinglée par la lumière, le moindre poil disgracieux se remarquait. Surtout qu'un poil roux sur la peau blanche se voyait comme le nez au milieu de la figure. Et comme les hommes regardaient précisément à cet endroit, il fallait que ce soit propre.

Le ballet de ses mains sur sa peau lui procura une sensation de douce chaleur au creux du ventre. Elles s'attardèrent sur sa poitrine, roulant doucement les tétons dressés, glissèrent sur son ventre plat, jouèrent avec le petit lézard du piercing qui ornait son nombril, pour finir par s'aventurer entre ses nymphes humides.

Hélas, un coup d'œil à l'horloge lui apprit qu'elle n'avait plus le temps de se donner un petit plaisir solitaire. Pourtant, elle en mourait d'envie, ça l'aurait un peu détendue avant d'entrer en scène, elle qui était toujours tellement stressée avant de se produire. Mais ce serait pour une autre fois.

Rapidement, elle termina d'enduire son corps, sans oublier ne serait-ce qu'un centimètre de peau. Elle ne voulait pas attirer l'attention sur une partie de sa silhouette en particulier mais que les clients la regardent dans son ensemble.

Avec regret, elle enfila un micro string quasi invisible sur sa peau, plaça précautionneusement sur ses seins des bijoux de peau noirs, tout en arabesques délicates et fragiles, ceignit ses hanches d'un porte jarretelle noir aussi.

Puis elle déroula sur ses jambes de fins bas de soie noirs transparents, qu'elle tendit délicatement pour ne pas les abîmer. Ils étaient si fragiles qu'ils se filaient au moindre petit accroc, et tellement fins que les paillettes de sa crème scintillaient quand même à travers le tissu.

Elle enfila ensuite un chemisier blanc, presque transparent, une jupe droite, grise, fendue très haut sur le côté pour ne pas gêner ses mouvements, et une veste de tailleur assortie. À ses pieds, Erin chaussa des bottines noires à lacet, avec des talons aiguilles vertigineux.

Petites manipulations et gros mensonges [en auto édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant