Chapitre 5 - La boite

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Avant de venir, Lorenzo avait appelé Vito pour connaître l'heure de passage d'Erin. Il n'avait pas spécialement envie de se taper les trémoussements des autres filles, sur des musiques plus ou moins rythmées.

Il arriva donc sur les coups de vingt-trois heures, et s'installa dans le fond pour éviter qu'elle puisse le voir, même s'il doutait qu'après une seule rencontre, elle le reconnaisse. D'un coup, la salle s'éteignit. La tension devint palpable, le brouhaha diminua d'intensité.

Étonné par le changement d'ambiance, Lorenzo se cala plus confortablement dans la banquette tout en gardant le regard braqué sur la scène plongée dans le noir et attendit avec impatience la suite.

La musique s'éleva, pendant qu'une poursuite éclairait un point précis de la scène. Une femme brune avec un carré court, assise sur une chaise, ondulait lentement sur les notes. Elle reprenait un peu la chorégraphie d'Etienne, de Guesh Patti la chanson qui passait.

Sa tenue ressemblait fortement à celle du clip, mais, au lieu de la grosse culotte noire, elle arborait un petit triangle. Par contre, elle avait gardé les croix en scotch sur ses tétons. Le tout était dissimulé sous un body intégral à grosses mailles.

La danseuse tournait autour de la chaise, s'accroupissait dessus, s'allongeait sur le dos. Cela aurait pu être vulgaire, mais les mouvements étaient très fluides, très doux, très sensuels. Lorenzo eut l'impression qu'elle baisait un homme virtuel.

Sans difficulté, il s'imagina être assis sur cette chaise, pendant qu'elle le chevaucherait montant et descendant sur son sexe dressé. Sa queue d'ailleurs s'était mise à gonfler dès le moment où elle avait commencé à ôter sa veste. Et depuis, il était très à l'étroit dans son jean.

Plusieurs gars tendaient la main vers elle, agitant des billets pour l'attirer à eux. Joueuse, la fille mettait à leur portée ses cuisses, son ventre, ses bras. Les clients les glissaient entre les mailles de la tenue. Certains, plus téméraires, les mettaient sous l'élastique de son string.

Quand la lumière s'éteignit de nouveau, marquant la fin de la prestation, la danseuse en avait amassé pas mal, sans que Lorenzo puisse voir leur valeur. Mais il lui semblait avoir vu le vert des billets de cent euros.

— Elle est trop bonne, s'exclama un mec à côté de lui.

— Tu crois qu'on peut l'avoir dans un salon privé ? demanda son pote.

Ça, c'était une bonne question, et il tendit l'oreille pour connaître la réponse. Même si ce n'était pas dans ses habitudes, pour une telle fille, il était prêt à louer ses services pour une danse plus... approfondie.

— Non, Burley Sugar refuse toutes les demandes. Pourtant, j'ai un sucre d'orge qui ne demande qu'à être léché.

— C'est trop con, ça... La dernière fois, j'ai pris Candice Love, elle m'a sucé le poireau, et m'en a tiré tout le jus ! J'aurais bien remis ça avec celle-là.

En quelques mots, la réputation peu farouche des filles se confirmait. Dommage que celle qui venait de passer fasse exception à la règle. La musique rythmée reprit de plus belle, et de nouveau une bimbo blonde avec de gros seins vint se déhancher sur la piste. Son numéro paraissait vulgaire comparé à la prestation précédente, et l'excitation de Lorenzo retomba aussi sec.

Le temps passa, et Lorenzo n'avait toujours pas vu Erin. Vito lui aurait-il raconté n'importe quoi ? Souplement, il se leva, puis se dirigea vers une porte où un videur montait la garde. Il s'identifia et demanda à parler au patron.

L'homme parla rapidement dans un interphone, avant de lui ouvrir la porte, non sans lui jeter un coup d'œil méfiant. Lorenzo grimpa rapidement les escaliers puis entra dans le bureau.

Petites manipulations et gros mensonges [en auto édition]Where stories live. Discover now