Burning Desire ( Français)

Chapitre 36

Si on m'avait dit il y a un mois en arrière, que j'en serais là aujourd'hui, sentimentalement parlant, je ne l'aurais probablement pas cru. Je veux dire, cela peut paraître cliché, mais ma vie sentimental n'a jamais été très palpitante. Je ne vais pas dire que j'attendais l'homme parfait, ou que je me suis fait briser le cœur des milliers de fois, non. J'ai rencontré plusieurs hommes, certains m'ont fait du mal, d'autres étaient de simples déceptions. Pourtant, avec le recul, je crois que la conclusion que j'en tire, est que les hommes ont peur de moi. Je n'ai pas la prétention de dire que je suis moralement supérieure, je dirais plutôt que m'analyser est aussi compliqué que de me dompter. Je ne suis jamais d'accord sur rien, je vais toujours vers l'affront, bref, je suis invivable. Mais par un miracle que je n'ose toujours pas réaliser à pleine conscience, Luke à l'air d'apprécier ce qui est aux yeux des autres un défaut. Et lorsque je repense aux paroles d'Elisabeth, je reconnais parfaitement que je me rendrais malade si il devait me quitter pour une autre femme. Alors je pourrais me dire "il l'a fait une fois avec moi, il pourrait recommencer " mais non, j'ai pris la décision irrévocable de lui faire confiance. Je ne l'accorde que rarement, mais lorsque c'est le cas, je ne reviens pas sur ma parole. Je serais évidemment capable de me battre pour l'empêcher de me quitter, mais lui faire du mal... Non, je ne l'envisage pas. Et c'est bien là, à ce niveau-là de notre personnalité, que cette femme et moi sont différentes. Malgré ma mémoire sélective, je ne ferais rien qui pourrait lui nuire.

Il relève le visage et me surprend en train de le regarder. Ses lèvres s'étirent et il m'offre ce sourire irrésistible dont lui seul à le secret. Mon cœur réagit, comme à chaque fois. Il se penche un peu en avant et je lui souris en retour. Quelques jours ont passés, et quelques nuits où Luke est venu s'installer de façon un peu pressée chez moi. Il n'a que quelques costumes et une brosse à dents, mais nous avons prévu d'aller chez lui ce week-end pour prendre toutes ses affaires. Malgré tout, je lui ai fortement suggéré de demander à quelqu'un d'autre de l'accompagner pour ne pas faire un peu plus de mal à Elisabeth en lui imposant la vision de la maîtresse de son futur ex-mari en train de faire les valises de ce dernier. Je resterai en retrait, que ce soit dans la voiture ou chez moi. Luke compte demander à Ray puisque ses amis, qui n'en étaient pas vraiment, sont tous les maris des amies d'Elisabeth. Je regrette que Luke est à vivre ça, pourtant je suppose qu'il aurait pu en être autrement.

- C'est quoi ce regard ? Me demande-t-il.

- Quel regard ?

- Le regard que tu me lances depuis plus d'une demi-heure. Tu n'es pas très discrète... Mais je n'arrive pas à savoir si tu as des pensées perverses ou si je me plante totalement.

Je ris discrètement et il relève un sourcil sans cesser de sourire.

- Je suppose que je me plante alors, plaisante-t-il. Qu'est-ce qui te prends la tête Amanda ?

- Rien, je t'assure... Je...

Je marque un temps d'arrêt en remuant doucement la tête. J'ai du mal à dire ce que je pense, ce que je ressens, sans que cela ne tourne à une scène d'un film à l'eau de rose. Je me trouverais probablement ridicule.

- Je suis heureuse que tu viennes habiter avec moi.

Son sourire devient plus discret, la situation l'amuse moins. Il glisse une main sur la mienne et ne cesse de me toiser.

- Je suis heureux aussi Amanda, énormément.

Sa façon de me répondre me fait tiquer et mes sourcils se froncent automatiquement.

- Mais ? Demandé-je aussitôt.

Il ne répond pas immédiatement. Il me sourit rapidement mais semble pris au dépourvu, il ne pensait peut-être pas que je lirai si vite en lui, pourtant c'est bien le cas. Je sais parfaitement reconnaître ses diverses façons de réagir aux situations et aux conversations.