Chapitre 15, Mia.

944 70 0
                                    

Lundi 1er décembre 2016, sept heures vingt-cinq.

Je marchais enfin sans béquille. Hier, ça avait été mon dernier jour de repos. Enfin libre de mes mouvements.

Ma mère m'avait donc punie et en plus de ça elle avait préféré que je reste à la maison pendant la totalité de ma convalescence, c'est à dire les vacances plus deux semaines. Ça lui était passé au dessus que je rate deux semaines de cours. Je sais que c'est idiot mais d'un côté je le méritais peut-être. J'avais bu. Beaucoup trop et je n'avais jamais supporté l'alcool. J'avais été imprudente dans ce cimetière et je lui ai manqué de respect lorsqu'elle m'avait sermonné. Et les nombreuses visites de Garrett n'avaient pas arrangé les choses. Il venait la journée et la nuit et à chaque fois elle lui tombait dessus. Et c'était la même chose pour Genna que j'avais vu de ma fenêtre impuissante essayant de passer me voir à de nombreuses reprises et toujours refusée par ma mère.

Le mois le plus long de ma vie. Cependant à présent j'étais libre. Mais comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule dans deux semaines j'aurai droit à la réunion parents-professeurs. Je ne sais pas trop quoi penser. J'ai eu énormément de contrôles même si j'ai passé ma vie à travailler. Moi qui vise Harvard, Harvard peut me rire au nez, je n'y mettrais pas un orteil.

L'air frais qui annonçait l'hiver me caressait le visage et m'apaisait. Durant tout ce temps, je n'avais pas eu droit ni à mon téléphone portable ni à mon ordinateur. Retour à la vie sociale. Retour à la réalité. Je reconnus au loin sa silhouette de mannequin, sa chevelure de sirène et sa classe. Elle attend. Elle m'attend. Toujours au même endroit depuis que nous sommes devenues amies. Il y a quelques mois de ça.

- Mia ! S'avança-t-elle vers moi toute souriante, ravie de voir que ta cheville va mieux !

J'acquiesçais.

- Ta mère t'a punie n'est-ce pas ? Elle fait toujours ça quand c'est le cas ! En faisant référence aux nombreuses tentatives de ses visites. Maintenant je connais son fonctionnement ! Monologuait-t-elle

Je souris.

- J'ai vraiment beaucoup de chose à te dire ! Si tu savais, quatre semaines riches en émotions ! Tiens c'est pour toi !

Elle me tendit un sac en papier bleu avec un grand A blanc encerclé. Tandis que j'ouvrais son paquet elle continuait son discours :

- Mes parents ont acheté une maison au Mexique récemment et ils ont invité Dan à partir deux semaines avec nous c'était FAN-TAS-TI-QUE ! On a visité Mexico un peu mais surtout les temples Maya et les plages de sables blancs ! C'était splendide !

- D'où ton superbe teint halé ! Dis-je en souriant

- Tu as remarqué ? S'extasie-t-elle

- Évidemment, répondis-je, ouah ! Il est magnifique ! M'exclamai-je en sortant un foulard vert de la même couleur que mes yeux.

- Je savais qu'il te plairait en plus il met tes yeux en valeur. Tu es toute en noir, constata-t-elle avec désolation, attend. Elle me prit le foulard des mains, relevait mes cheveux et l'installait avec application.

- Et voilà ! Elle recule d'un pas pour mieux m'observer, ta tenue est sublimée et tes yeux ressortent encore plus qu'avant !

Je ne rougis pas face à ce compliment, pas avec elle, ça aurait été quelqu'un d'autre, Garrett par exemple... Je souris discrètement à sa pensée, Genna n'avait pas l'air de l'avoir remarqué. Elle me prit par le bras et nous nous avançâmes non pas vers le lycée mais vers les garçons tout en continuant son discours naturellement.

- Tu devineras jamais quoi ! Garrett n'arrête pas de parler de toi à Dan. Il s'en veut énormément pour ta cheville. D'ailleurs, ta mère lui a réservé le même sort qu'à moi à ce qu'il paraît mais que des échecs ! Même la nuit ! À croire que ta mère a des yeux partout ou dors les yeux ouverts ! Sinon quoi d'autres ? Mmmh, pensa-t-elle à haute voix. Amanda et toutes ces pimbêches sont énervées contre toi parce que tu es proche du beau gosse même si je me répète de  leur dire que vous n'êtes qu'amis et aussi Max m'a dit de te dire que il faut que tu te pointes un de ces quatre au club de ciné. J'ai l'impression que tu lui manques. Il t'aime bien non ? Et je crois que j'ai fait le tour.

Garrett ne parlait que de moi. Amanda était jalouse. Club de ciné. Ok.

- Je ne sais pas, je ne le connais que depuis mon arrivée mais pour moi c'est juste un ami. J'essaierai d'aller le voir, répondis-je à sa tirade.

On arriva vers les garçons et Genna se jeta sur Dan. Elle l'embrassa avec passion. Entre eux ça avait beau faire trois ans, c'est ce qu'elle m'avait expliqué, rien n'était essoufflé sûrement parce que Genna était pétillante et qu'elle aimait innover tout le temps, faire pleins de choses, qu'elle ne s'arrêtait jamais et qu'elle et Dan se complétaient plus tôt bien. Sportifs. Addicts à la mode. Elle le bade, il la bade.

- Salut, me sortit Garrett de mes pensées, je suis content de voir que tu te portes bien. Tu m'avais manqué pendant ce mois, déclara-t-il en passant sa main droite dans ses cheveux.

Moi ? J'ai manqué à quelqu'un ? Je m'étouffais intérieurement. Et mes joues devinrent bouillantes rien qu'au son de sa voix. Je m'approchais lentement de lui et lui fis la bise. En signe que tout allait bien. C'était un exploit. Il ne comprit pas mon geste et moi non plus mais il l'apprécia tout comme moi.


Nos différentes faces cachéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant