Chapitre 22 ou comment se faire peur

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C'est ainsi que nous repartîmes, nous marchâmes encore quelques heures avant de décider de trouver un lieu pour passer la nuit.
" Si vous n'êtes pas trop facilement effrayées je pense savoir où l'on va dormir ce soir..." Sur ces mots, Aïden passa entre deux arbres et c'est en me faufilant derrière lui que je découvrit une vue qui me ferait frémir pendant bien longtemps...

Je n'aurais pas pu imaginer d'endroit plus effrayant, certes Stacy m'avait expliqué que l'on trouvait beaucoup de constructions désertes, abandonnées par leurs habitants mis je ne m'attendais pas à ce genre de choses. Par "ce genre de choses" j'entends la bâtisse delabrée qui se trouvait devant nous. Cela avait du être une sorte de grand manoir par le passé, qui devait être déjà lugubre du temps où il était habité. Mais dans la pénombre du soir, à la lumière d'un croissant de lune et semblant désert, c'etait une vision d'horreur.

Je restais figée, à contempler la tour de droite s'élevant au dessus des arbres tandis que celle de gauche avait du s'écrouler il y a des années, à écouter le vent qui soufflait entre les murs de la bâtisse de manière inquiétante, à observer les pierres qu'on devinait finement ouvragées mais étaient tombées au sol emportées par le flux incessant du temps. Un grand bruit vint me glacer le sang et me secouer jusqu'à la moelle, comme une claque qui résonne partout autour de nous. Aïden posa une main sur mon épaule, sans me regarder comme pour me rassurer et je frémis de plus belle à ce contact. Je me tournais vers lui, la faible lumière émise par la lune faisait ressortir la finesse de ses traits, et sa silhouette bien dessinée. Je bougeais légèrement l'épaule, gênée pour qu'il retire sa main, il me lança un regard surpris puis rougit, comme si il avait fait ça sans y penser.

Stacy arriva bruyamment en se plaignant qu'elle avait mal aux jambes et se tut en apercevant le bâtiment. Son regard monta jusqu'au haut de la tour puis redescendi vers l'entrée de la tour, avant de se poser sur Aïden, puis sur moi et revint sur Aïden.
" C'est une blague j'espère ?! On ne vas pas dormir la quand même !!!
- Stacy, répondis je, nous n'avons pas d'autre options, certes ce lieu me paraît effrayant mais ce n'est qu'une nuit et tu n'es pas seule je suis la...
- Sélène... Elle me lança un regard interloqué, je n'ai pas peur, c'est juste que l'on ne sera pas à l'abri du froid."

Elle avait dit cela comme si c'était une evidence, comme si il n'y avait aucune raison valable d'avoir peur. Elle ne semblait pas le moins du monde effrayée. Je jetais un coup d'œil au château, Stacy avait raison, si on dormais la il faudrait réussir à nous protéger du froid, les fenêtres et la portes du manoir avaient été arrachées, ou en tout cas trop deteriorées pour arrêter le vent. Quelques lambeaux de bois et de verre pendant encore par endroits, devant les ouvertures. J'en frissonnais d'avance. Je jetais un regard à Aïden, qui semblait plongé dans une profonde réflexion, s'apercevant qu'on l'attendais il nous fit part de ses pensées :
" Dans tout les cas nous n'avons pas vraiment le temps de chercher un autre endroit pour dormir, et le froid n'est que le cadet de nos soucis, je m'inquiète plutôt par rapport à notre sécurité.
- Le cadet de nos soucis ?!!! Non mais tu t'entends parler ?!! Scanda Stacy, Tu comptes faire comment pour marcher demain quand tu auras passé toute la nuit sans dormir à grelotter à cause du froid ?!
- Et comment tu feras pour marcher demain si on est trouvés ?"

Je ne prêtais pas vraiment attention à leur dispute puerile, elle venait de me faire réaliser quelque chose. Le mot "demain" avait réveillé en moi un sentiment étrange, comme de la déception. Je venais de réaliser que j'avais quitté mon travail, que j'étais considérée comme une fuyarde, probablement recherchée. De plus je m'étais enfuie avec le type le plus louche qu'il soit, et ma supérieure et tutrice du parc. Parc ou l'ont m'avait trompée, et embauchée pour une raison que je ne comprends toujours pas. Je ne pu retenir un rire en me rendant compte de l'absurde de ma situation. Stacy et Aïden se retournerent vers moi interloqués.

"On peut savoir ce qu'il y a de drôle la miss ? Stacy arqua un sourcil
- Rien ne vous inquiétez pas, dormons la on a rien à perdre de toute façon"
Ils semblèrent intrigués mais aucun des deux ne releva. En s'approchant de l'entrée, je me sentis bien moins sûre de moi, le manoir était vraiment effrayant.

Un frisson me parcouru en approchant de ce qui fut autrefois la porte d'entrée. On voyait encore les gonds d'un côté mais ce qui avait du servir de porte avait été arraché, laissant un trou béant dans la façade, comme la gueule d'un monstre géant. Je marquais un temps d'arrêt pour dévisager une nouvelle fois cette chose devant moi, et avalait ma salive difficilement. Mais avant que je ne puisse changer d'avis une petite main se glissa dans la mienne et Stacy avec un de ses sourires joueurs m'entraîna à l'intérieur.

En passant la porte je manquais de tomber, j'avais l'impression d'avoir traversé quelque chose comme si j'étais passé à travers d'un voile, d'une toile. L'atmosphère était chargée, lourde difficilement supportable. Quelque chose flottait dans l'air comme une odeur que je ne connaissais pas...

Les décorations de la salle étaient à couper le souffle, leur disposition avait sûrement été réfléchie par quelqu'un avec un sens du goût très développé, les rubans sur les balcons étaient assortis aux bouquets disposés de part et d'autre de la pièce. Et le tapis rouge donnait une touche de couleur vive. Les lustres d'or dont le propriétaire s'enorgueillissait brillaient et éclairaient l'ensemble. Et les invités aux parures plus sophistiquées les une que les autres semblaient eux aussi émerveillés par la beauté du lieu.

Je me faufile à travers la foule. Une demoiselle me complimente sur mon masque, un homme m'invite à danser je décline poliment et finit par atteindre l'autre côté sans problème. Je regarde derrière moi à priori personne ne m'a remarqué mais en tendant l'oreille je peux deviner l'agitation qu'il y a dehors il faut que je me dépêche avant d'être rattrapée. Je gravit les marches du grand escalier et poussait la lourde porte en bois à son sommet. Je pressais le pas sans pour autant courir, il ne faudrait quand même pas sembler louche. Je comptais les portes sur ma gauche, une, deux, trois... Et ouvrait la quatrième, en commençant à monter les marches de l'escalier je fis une halte, incertaine. Avant de remonter de plus belle. J'ignorais les premières portes pour monter toujours plus haut je devais atteindre le sommet. Quelques minutes après je m'arrêtais enfin et desserais mes doigts. Au creux de ma main cette clé, durement obtenue. Je souris m'approchant pour ouvrir la serrure. Avant qu'un coup sec derrière ma nuque ne mette fin à mes plans, et je m'évanouis.

"Non, Sélène !!!
- Sélène, reste avec moi !!!"
Et je basculais en arrière...




Bonjour, Bonjour !

Soyons honnête et abandonnons cette idée d'écrire régulièrement je ne suis pas capable de me forcer à écrire et si je le faisais ce serait des chapitres très médiocres que je n'oserais probablement même pas publier. Je m'excuse mais normalement j'écris au fur et à mesure dans le bus le matin, par conséquent en vacances je n'ai plus vraiment cette occasion. Donc je m'excuse d'avance mais vous n'aurez probablement pas de nouveau chapitre avant la rentrée. Au moins je peux me vanter d'avoir des lecteurs patients ! Bref à la prochaine fois !

Chroniques d'Eterna : EauxWhere stories live. Discover now