Chapitre 2

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          Il fait si chaud, l'été est bel et bien installé en ce début de juillet. Mais ce n'est pas étouffant, grâce au petit vent qui souffle et qui fait voler mes cheveux encore humides.

         J'ai enfilé rapidement une petite robe bleue fluide devenue un peu grande, il faut que je voie le bon côté des choses, quand ça ira mieux, j'aurais de la marge... Je me suis même brossé les dents, pendant au moins dix minutes avec ensuite trois bains de bouche, gargarisme et fil dentaire, la totale !

      Mais j'avais vraiment peur de m'asphyxier moi-même. Je n'ai pas pris le temps de me maquiller, je n'en ai pas le courage et mes yeux me brûlent à force de pleurer. Rien que le fait de m'apercevoir dans le miroir me fait fondre en larmes.

                                     Confiance en moi : - 10 000 !

          Et puis les voisins me connaissent depuis toute petite et je suis certaine qu'ils m'ont tous vue dans de pires états. J'aimais bien jouer dans la boue ou faire des batailles de peinture, il n'y a pas si longtemps que ça, enfin pour la peinture. Pour la boue, j'étais plus petite à part cette fois à dix-sept ans où je suis malencontreusement tombée dans une énorme flaque d'eau, peut-être poussée par mon idiot de petit frère et mon soi-disant meilleur ami. Je m'étais bien vengée ce jour-là, on avait tous finis pleins de boue et trempés. Je me revois encore de la tête de maman quand elle nous a vus arriver dans cet état... Elle avait commencé par grimacer avant de rire... Je me rappelle qu'on c'était rincé dehors au tuyau d'arrosage, heureusement que c'était en été.

       Ma mère avait beaucoup moins rit la fois ou Madame PINAUD m'avait ramené chez eux complètement bourrée après que, je me sois endormie sur son paillasson pourtant inconfortable, incapable d'ouvrir une porte qui n'était pas la mienne... J'avais même vomi dans ces magnifiques hortensias auxquels elle tenait tant, les pauvres fleurs n'y avaient pas toutes survécu !

                       Le mélange vodka caramel, ce n'est pas un bon engrais !

           Ces souvenirs me font sourire, alors que je me promène avec Whisky notre vieux, mais aussi adorable berger allemand, dans notre petit village.

        Après plus de dix minutes à rester figé devant notre portail, pourtant grand ouvert, j'ai fini par le franchir, j'ai mi le pied hors de la maison.

                           Est-ce un début de libération ?

        Il y a une quinzaine de maisons et des champs à perte de vue, ça m'avait manqué cet environnement, ce calme permanent et ce bon air. Quelle tranquillité...

       Les voisins me saluent poliment en m'apercevant, heureux de me revoir en France et peut-être effrayé, je dois ressembler à une sorcière, ils se méfient que je ne leur jette pas un mauvais sort. Je n'ai pas toujours été cette jeune femme drôle, pétillante, gentille, polie et serviable que je suis aujourd'hui... Je ne suis pas sûre d'avoir cité ma liste de qualités.

- « Alors tu t'es lassée des petits Anglais » me demande Madame Pinaud qui étant son linge au soleil.

         Je lui réponds rapidement que je suis juste en visite et m'éclipse, en sentant à nouveau ma vue se brouiller. J'espère ne pas avoir été trop malpolie, mais je n'ai pas vraiment envie papoter gaiement pour le moment.

         Non, je ne me suis pas lassée, je me suis juste fait baiser !! Dans tous les sens du terme.

         Je deviens très vulgaire, mais c'est cette colère qui me rend comme ça !

À la folie    2 Désillusions (Terminée)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz