Helldown 1.5 "L'appel de la sorcière - Les origines "

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La sueur coulait le long de sa nuque pour mouiller le haut de sont-shirt. Elle détestait cette sensation de froid et d'humidité à même sa peau.

Depuis qu'elle avait tué cet homme pour sa mère, elle évitait pour tous les moyens d'utiliser sa magie trop longtemps. Ce soir, elle puisait carrément dans ses réserves pour percevoir le moindre changement dans l'atmosphère et le décor. Heureusement, ce n'était pas une perte de temps vu ce sur quoi ils venaient de tomber. Kiera fut surprise de découvrir Ben, le petit-ami d'Isil.

- Un loup ?

La petite blonde rougit furieusement et baissa la tête. Le guépard collé à sa jambe lui envoya un regard « Quoi ? T'as quelque chose à y redire ? ». Elle secoua la tête,dépitée par leur attitude, puis reporta son attention sur la situation présente. Que pouvaient-ils faire pour tirer le loup de ce piège ? Elle n'eut pas le temps de penser plus aux solutions qui s'ouvraient à eux. Une silhouette se matérialisa au-dessus du captif qui rua de toutes ses forces, effrayé par le couteau pointé sur son coeur. Isil fut la première à bouger et recouvrit Ben de son corps. Trop choquée par la vitesse à laquelle les événements venaient de s'enchaîner, Kiera ni ne bougea ni ne cria. Roy lui donna un coup de pattes dans la cage thoracique. Elle tomba sur les fesses. La douleur qui se propagea dans ses membres lui permit de reprendre pieds avec la réalité et de constater que ses deux compagnons de course venaient de se constituer prisonniers.

- Oh ! Super ! Génial ! Brillante idée ! Marmonna-t-elle, les dents serrées par la colère et la peur.

Le guépard remua juste la queue de haut en bas, signe qu'il venait de l'entendre. Sa rage décupla. Une fois qu'elle les aurait sortis de là, elle leur passerait le savon de leurs vies. Même leurs mères ne les engueuleraient jamais aussi fort qu'elle.

Elle se concentra sur sa tâche qui se compliquait un peu plus. Silencieusement, elle se glissa entre les arbres et autres plantes collantes. Les files devaient mener au point central de la toile qui se gorgeait d'énergie. Elle serra les dents pour se concentrer sur autre chose que les bestioles qui grimpaient son corps. Elle détestait les insectes depuis son plus jeune âge et les « leçons » de sa mère n'y avaient rien changé. Elle dépassa deux autels sacrificiels jusqu'à ce qui lui sembla être un rassemblement. Kiera s'accroupit pour glisser sous un bosquet. Elle ôta les toiles d'araignées de son visage tout en frissonnant de dégoût. Un bain ne suffirait pas, elle s'en promit une vingtaine au moins.

Quand le sang embauma l'air, elle sut qu'elle venait de trouver le coeur des emmerdes.

Le guépard ne bougeait pas, harnaché de chaînes directement imbriquées dans une poutre et dans sa fourrure qui se teintaient de rouge vif tandis qu'Isil pleurait silencieusement et tremblotait. Kiera ne put s'empêcher de sourire avec amertume. La sorcière vivait hors de la ville depuis sa plus tendre enfance parce que son don ne se développait pas suffisamment. Parce qu'elle ne représentait un danger pour personne. Elle pouvait attester de l'incapacité de la sorcière à utiliser ses pouvoirs même pour se protéger.

Elle avisa l'enclos. Peu de place pour des centaines de personnes. Leurs ennemis devaient se compter sur les doigts des mains, tout au plus. Ce qui ne signifiait pas qu'ils ne posséderaient pas la force de les tuer.

- Kiera ?

Son nom résonna étrangement dans le silence des lieux.

- Je sais que tu es là ! Sors !

Une femme d'une quarantaine d'années sortit de la pénombre et se plaça à côté d'Isil qui se recroquevilla sur elle-même être doubla de sanglots. Kiera comprit immédiatement à quoi rimait cette histoire. Isil ignorait qu'elle occupait un appartement en ville, à présent, ou son numéro de téléphone, mais pas Monique. La mère de Perrine, sous couvert de s'inquiéter pour elle, connaissait toutes ces informations personnelles parce qu'elle la croyait quand elle disait ne pas lui en vouloir pour la mort de sa fille. La rouquine inspira et sortit de sa cachette.