SEX'ED [FRENCH]

Interclasse n°10

« Coucou, Marcel, sourit Simon en s'efforçant de sourire à la vue du petit carlin qui lui bavait sur les pieds.

– Tu salues mon chien avant moi ?, ricana Dorian, face à lui. »

Simon peina à déglutir. Qu'était-il sensé dire ? Et comment devait-il agir en sa présence, à présent ? Toutes les pensées qui se bousculaient dans son esprit depuis à présent plusieurs jours ressurgirent soudain, assommantes, plus vives que jamais. Son regard rendu vitreux par l'alcool qui s'était posé sur lui lorsqu'il était sorti de son pick-up, sa démarche nonchalante, son gloussement après avoir proposé à Lola de l'accompagner jusqu'à son lit... Et il n'en fallu pas plus pour que la colère piquante qui lui avait rongé l'estomac, ce soir-là, vienne à nouveau lui retourner le cœur.

Mais Dorian, dans l'encadrement de la porte, ne semblait pas le moins du monde partager son ressenti ; avec une force brutale, il attrapa le bras de Simon et le tira à l'intérieur, claquant la porte derrière lui avant de le saisir soudainement par les hanches. Classique. C'était devenu sa façon de lui dire bonjour.

Lorsque Simon le repoussa doucement afin de se séparer de lui, Dorian eut un sourire amusé, comme s'il avait parfaitement deviné ce qu'il avait en tête. C'est pour cela que, sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche, il se jeta sur sa ceinture et commença à la défaire.

« J'ignorais que tu aimais jouer au difficile. Pas que ça me dérange, loin de là, dit-il en fondant sur ses lèvres. »

Mais le garçon, à sa grande surprise, l'esquiva d'un mouvement de tête et se mit à fuir son regard. Dorian s'immobilisa durant quelques secondes, haussa un sourcil mais, indifférent, profita de ce geste pour se mettre à lui mordiller l'oreille, avant que Simon ne se dégage à nouveau de lui en le poussant doucement en arrière.

« Arrête, Dorian, marmonna-t-il d'un ton hésitant en croisant ses bras sur son torse. Pas... Pas maintenant. »

Ce n'était pas exactement ce qu'il avait prévu de dire. Pas maintenant. Comment avait-il pu dire « pas maintenant » ? Et merde. Il était curieusement incapable de se mettre véritablement en colère face à lui et, pire encore, de le repousser plus violemment que cela, comme s'il craignait que Dorian lui tourne définitivement le dos. Bon sang, il se sentait faible.

Pourtant, ce « pas maintenant » sembla déjà l'agacer au plus haut point, s'il en croyait le regard presque outré qu'il lui adressa à cet instant.

« Pas maintenant ? Comment ça ? Qu'est-ce que tu fous ici si t'as pas envie ?

– Je..., tenta mollement le garçon en rentrant sa tête entre ses épaules comme s'il souhaitait soudainement se changer en tortue et échapper au regard lourd et menaçant de l'homme. Je voulais juste... te parler. »

Un silence pesant retomba sur la pièce, uniquement brisé par la respiration de Marcel qui s'était assis entre eux et passait ses yeux globuleux de l'un à l'autre, un bout de sa langue rose pendant entre ses babines. Finalement, ce fut son maître qui se décida à pousser un profond soupir en levant les yeux au ciel.

« Parler ? Tu déconnes ? J'ai horreur de parler.

– J'avais remarqué, soupira Simon d'un air résigné avant de tourner les talons, se permettant d'aller jusqu'à la cuisine pour se servir un verre d'eau et, en réalité, fut presque surpris d'entendre Dorian le suivre. Mais j'ai une question à te poser. »

Il porta son verre à ses lèvres et garda l'eau fraîche sur sa langue durant de longues secondes, profitant de ce temps mort pour choisir ses mots. Dorian, lui, resta planté dans son dos, et Simon n'eut aucun mal à sentir son regard creuser sa nuque avant de lui faire face, reposant ses hanches contre le plan de travail. Ça lui rappela la toute première journée qu'il avait passé entre ces murs, et la toute première fois que Dorian et lui s'étaient retrouvés en tête à tête. À ce moment-là, jamais il n'aurait cru en arriver à une telle situation. Jamais il n'aurait cru, non plus, prononcer ces mots devant lui :