Interclasse n°19

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Alors, oui, c'est la fin définitive de mes pauses de 6 mois, apparemment. Contente de vous retrouver ! ♥ Vous avez été nombreux à me demander quand est-ce que j'allais me décider à pondre la suite (et fin) de cette fiction et c'est ENFIN fait ! C'est un chapitre trèèès long mais je ne me sentais pas le cœur à le couper en plein milieu ;). Donc, bonne longue lecture et on se retrouve pour le dernier chapitre (je pense) en septembre !


(Rating R)

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 « Dorian ? »

Sa voix tremblait tellement. Elle lui parut éteinte, faible, comme étouffée sous les battements furieux de son cœur. Simon resserra inconsciemment ses doigts sur son téléphone, le plaquant contre son oreille comme s'il voulait être sûr de capter chaque son qui pouvait lui parvenir de l'autre bout du fil.

Il y eut un silence, qui ne dura probablement que quelques courtes secondes, mais il eut le sentiment d'y être emprisonné pendant une éternité. Puis, une respiration lourde, comme un soupir, résonna contre son tympan. Une soudaine vague de panique passa dans ses veines. Il le connaissait trop bien ; il pouvait si aisément deviner qu'il s'apprêtait à faire ce qu'il avait toujours fait : appeler à l'aide, puis fuir dès qu'on lui tendait la main. Un pas en avant, deux en arrière.

« Dorian, ne raccroche pas. »

Il avait prononcé ces mots en s'efforçant de paraître sûr de lui, ferme, le tout avec une voix chevrotante très peu convaincante ; pourtant, alors que Simon fermait les yeux comme pour se protéger physiquement de l'insupportable « bip » qui s'apprêtait à remplacer le silence contre son oreille, ce fut une voix familière qui lui parvint. Lointaine, éteinte, rauque, mais bien la sienne.

« T'as vu ? Le phare de la Tour Eiffel est encore allumé. »

Simon sentit un frisson remonter le long de son échine. Le phare ?

Ses yeux parcoururent le bout de la rue avant qu'il ne fasse brusquement volte-face, levant le nez en direction de la petite colline qui surplombait la ville, même s'il était proprement incapable de la distinguer dans la nuit. Il avait du mal à respirer, comme si son cœur était remonté dans sa gorge. Même lorsque les « bip » commencèrent à retentir contre son oreille, il mit un long moment à détacher son portable de sa joue et à le glisser dans la poche de son pantalon.

Le phare de la Tour Eiffel est encore allumé. Bien sûr. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Simon sentit un sourire nerveux s'étendre sur ses lèvres. Il jeta un bref regard vers la maison de Dorian. Il devait prévenir Sarah que son père avait finalement donné signe de vie. À lui, et à lui seul. Ça, ça allait être difficile à expliquer.

Du moins, prévenir Sarah était ce qu'il aurait dû faire. Peut-être.

Mais il n'eut même pas le temps de culpabiliser de son égoïsme avant que ses pieds ne le portent à l'autre bout de la rue, le sang bouillonnant dans ses veines courant jusqu'aux muscles de ses jambes comme pour l'encourager à aller plus vite. Il voulait le voir, seul, sans être forcé de mesurer combien de temps il le regarderait dans les yeux pour ne pas éveiller les soupçons. Il en avait besoin.

C'était lui que Dorian avait appelé. Cette simple idée tournait en boucle dans sa tête et attisait une flamme au fin fond de sa poitrine, comme pour le pousser à courir plus vite. Il y était presque.


~~~


Simon appuya les paumes de ses mains contre ses genoux tremblants, les yeux écarquillés pour lutter contre l'obscurité. Ses cheveux se collaient désagréablement contre son front, tout comme le tissu de ses vêtements contre son dos ruisselant de sueur. Même à l'époque où il était toujours au lycée, son professeur de sport n'avait jamais réussi à le faire courir aussi longtemps.

SEX'ED  [FRENCH]Where stories live. Discover now