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« Derrière chaque rappeur qui devient une idole célèbre Il y a un être faible, ça en devient dangereux Parfois, je retombe dans la dépression et mes obsessions malsaines Pas question ! Peut-être que c'est ce que je suis vraiment
Putain d'écart avec la réalité, huh La lutte dont je viens de parler, ça te détruit la tête Quand j'avais autour de dix-huit ans, ma phobie sociale a commencé Ouais, c'est ça, c'est là que mon esprit est devenu complètement pollué »
Xia sursauta en sentant une main froide se poser sur son poignet, complétement absorbée par l'homme sur scène qui venait de commencer à rapper, la faisant vibrer de tout son être.
Elle se tourna brusquement, les sourcils froncés, agacée de se faire interrompre dans un moment pareil. Elle allait cracher à la gueule du sale type que non, elle ne couchait pas pour l'argent, ce n'était pas une pute, elle avait autre chose à faire que de sentir son haleine de sous merde, mais elle referma sa jolie bouche maquillée en voyant Jimin lui sourire bêtement.
Elle se détendit, même si Jimin la faisait frissonner de dégoût, elle se tourna complétement vers lui.
Xia jeta un coup d'oeil à sa gauche.
Taehyung était encore en train de batifoler avec sa pouffiasse, elle pouvait être tranquille avec son minable dealer de rue.
« - Salut Xia! S'exclama Jimin par-dessus la musique. - Ouais, c'est ça Jimin. T'as c'que j'ai demandé ?»
Jimin lui répondit par une moue boudeuse et sortit un petit sac plastique de la poche de son jeans noir hyper cintré.
Parfois, Xia se demandait si cet enfoiré n'était pas homo vu comment il se sappait.
Il posa le petit paquet sur le bar en inox et le fit glisser du bout des doigts entre les mains de la jeune femme aux longs cheveux noirs emmêlés. Elle l'attrapa vivement, et inspecta sa commande.
De la marijuana. De la bonne, elle venait du mexique de ce que Jimin disait. Mais bon, rien à battre d'où elle venait, de si elle grattait la gorge ou pas, tant que ça l'envoyait au septième ciel, elle s'en foutait royalement.
Satisfaite, elle se tourna vers Jimin qui était maintenant accoudé à ses côtés, le regard tourné et fixé sur la scène où le garçon continuait de vider tout ce qu'il avait sur le coeur à la gueule de ces gens présents devant lui qui n'en avaient rien à foutre.
En l'observant si acharné et absorbé, passionné par ce qu'il faisait, Xia ressentit pour la première fois de la pitié envers un être humain deouis bien longtemps. Il y mettait tout son corps, la faisait vibrer, comme s'ils étaient proches et se comprenaient, mais tout ces cons autour d'eux ne faisaient pas attention.
Ils se galochaient, se mettaient la main au cul, se torchaient la gueule, s'insultaient, riaient, se bousculaient pour rire comme des gamins.
Alorq qu'un artiste, un véritable artiste, se tenait devant eux.
Et personne n'y faisait attention.
Un peu comme personne ne faisait attention à Xia, à part cet emmerdeur de Taehyung, mais même lui, qui voulait la remettre dans le droit chemin, était trop occupé par sa petite personne pour empêcher Jimin de lui vendre sa merde qui la bousillerait encore un peu plus.
« Parfois je me fais peur, à cause de toute cette haine que j'éprouve pour moi Et aussi à cause de cette dépression qui revient jouer avec moi Min Yoongi est déjà mort, je l'ai tué Ça fait un bout de temps que mon quotidien c'est de me vouer à ma passion et de me comparer aux autres »
« - Ça fait combien ? - Cinquante. Sourit Jimin en se retournant vers elle au même moment. - Putain, ta merde devient plus chère à chaque fois sale con. »
Jimin rigola, et Xia le foudroya du regard en sortant la somme qu'il lui demandait de la poche de son perfecto en cuir, rangeant soigneusement sa drogue dans la poche arrière de son vieux jeans.
« - T'es vraiment un gros crevard. »
Avant de partir, en ayant certainement assez d'être dans cette boîte miteuse sans intérêt, le jeune dealer lui fit un clin d'oeil taquin auquel elle répondit en grimaçant.
Ce mec était un connard fini.
Et elle, elle était un peu trop interessée par ce mec qui se nommait « Min Yoongi », de ce qu'elle avait comprit dans ses paroles ; puisqu'elle n'avait qu'un hâte : se retourner vers la scène pour écouter le reste de ce qu'il voulait cracher au monde entier.
