Chapitre 2: Premier Incident

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    Nous étions tranquillement installés devant notre film d'horreur, lorsqu'un bruit métallique provenant de l'extérieur me fit sursauter. Blake et moi nous regardâmes un instant, avant qu'il ne mette le film en pause et ne tende l'oreille. Je crus déceler un léger sourire naissant au coin de ses lèvres, mais je ne pu en être sûre dans l'obscurité. Nous restâmes un moment sans bouger, puis Blake se leva et attrapa sa veste posée sur le dossier du canapé.

    -ça doit sûrement être un animal mais je préfère aller voir, juste au cas où.

    Je hochai la tête et tirai la couverture jusqu'à mi-hauteur de mon visage, regardant tout autour de moi comme un animal apeuré. C'était totalement ridicule, mais ça me rassurait un peu, comme si le tueur ou le fantôme allait se dire : « Oh mince, elle est sous la couverture, je ne peux pas l'atteindre. Bon bah tant pis. ». Tout à coup les filles dans les films d'horreur me semblaient moins idiotes maintenant que j'étais dans le même cas. Enfin, certaines parce qu'il y en a qui sont vraiment débiles.

    Cela devait bien faire dix minutes que mon baby-sitter m'avait quitté et toujours rien, pas de nouvelles, pas de signe de vie ou de mort. Cela m'inquiétait de plus en plus, et je m'apprêtai à me lever pour aller voir ce qu'il se passait, lorsque j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir avec fracas, laissant paraître la silhouette d'un homme aux cheveux en bataille, semblant à bout de souffle. Il approcha lentement sa main de l'interrupteur, faisant monter mon rythme cardiaque, et lorsque la lumière jaillit dans la pièce, m'aveuglant un court instant, je reconnus enfin un Blake en mauvais état. Ses cheveux étaient tout emmêlés, parsemés de miettes de feuilles mortes, ses vêtements étaient couverts de boue, et du sang dégoulinait de son visage pâle, partant de sa tempe pour longer sa joue creusée. Il s'était clairement battu, et vu l'ampleur des dégâts, ce n'était sûrement pas avec un animal.

    Il se dépêcha de fermer la porte à double tour, et lorsqu'il tourna la tête vers moi, ses yeux émeraude s'écarquillèrent d'horreur. Je ne compris pas tout de suite qu'il ne me regardait pas moi, mais derrière moi. Lorsque je tournai la tête pour comprendre ce qui le terrifiait à ce point, je ne vis rien, à part la grande baie vitrée donnant sur le jardin et la haie des voisins. Pourtant il se précipita pour fermer les rideaux, autre chose inutile et idiote qui rassurait pourtant tellement.

    Ce silence commençait à devenir assez pesant, et pour mon plus grand bonheur, -ou malheur-, il finit par le briser après avoir repris son souffle.

    -Y a un gars dehors ! U-un taré ! Il a choppé le coupe-boulon qu'il y avait dans ta cabane à outils et il m'a sauté dessus dès que je me suis approché ! J'ai eu du mal, mais j'ai réussi à le repousser et à rentrer ! Mais faut qu'on se tire tout de suite Mégane !

    Mon esprit mit un temps fou à enregistrer ce qu'il venait de dire, et lorsque tout cela prit enfin forme dans mon cerveau, mes yeux s'écarquillèrent d'horreur. Mon regard commença à vagabonder dans tout le salon tel celui d'un petit animal se sachant pris au piège et sentant la fin se rapprocher. Me souvenant que la seule porte donnant accès à la maison était la porte d'entrée et que Blake l'avait fermé à clé, je réussis à reprendre mon calme. Ce qui une fois de plus était totalement ridicule car le vagabond était armé et aurait pu très facilement briser la baie vitrée du salon, ou n'importe quelle fenêtre. Allez comprendre le cerveau humain...

    -Ce ne serait pas prudent de sortir maintenant, il rôde encore devant la baraque. Il faut que je te soigne, qu'on trouve de quoi se défendre et qu'on appelle les poulets...

    Blake hocha simplement la tête et je me précipitai dans la salle de bain du rez-de-chaussée pour prendre de quoi le soigner. Il valait mieux qu'il soit en forme pour me protéger. Je le fis asseoir sur le canapé et commençai à m'occuper de ses plaies les plus profondes, lorsque je remarquai des marques semblant beaucoup plus anciennes sur ses poignets, comme si on l'avait attaché et qu'il avait cherché à s'enfuir. Mais ce n'était pas le moment de poser des questions sur son passé, et surtout je n'osais pas, et je me concentrai donc sur ce que je faisais...


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Désolée de la très longue attente pour ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira ^^

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Le Baby-Sitter Where stories live. Discover now