Chapitre 5 : Premier échec

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    Cela devait bien faire dix bonnes minutes que je me terrais comme un lapin. Je l'entendais marcher, ouvrir des portes à la volée, et rire de temps en temps. D'après ce que j'avais entendu, il avait déjà dû fouiller la cuisine et les toilettes. Il avait sûrement pensé que je ne me serais jamais cachée dans le salon ou la salle à manger étant donné que c'était à cet endroit qu'il guettait. Il ne lui restait plus que le garage, l'endroit où je me trouvais. Je n'arrivais toujours pas à croire que je m'étais embraqué dans cet enfer. J'aurais finalement dû lui trancher la gorge quand j'en avais l'occasion. Mais l'heure n'était pas aux regrets mais à la tactique. J'avais probablement choisi la meilleure cachette, si il arrivait d'un côté, je pourrais facilement m'échapper en me glissant jusqu'à la porte en contournant la voiture par l'autre côté. Je pourrais alors fermer la porte du garage à clef, puisque nous laissions toujours la clef dans la serrure, et monter me cacher à l'étage. Mon plan était donc prêt, il ne me restait plus qu'à attendre le principal intéressé, même si je devais avouer ne pas être pressée de le voir arriver.

    Je n'entendais plus aucun bruit depuis cinq bonnes minutes au moins, et cela me terrifiait. Que pouvait-il bien préparer ? Je sentais mon pouls s'emballer, mon cœur me faisait mal à force de battre comme si j'avais couru un marathon, et mes mains étaient moites. Je manquai d'ailleurs de faire tomber mon poignard sur le béton à cause de cela, mais le rattrapai juste à temps, juste à temps pour entendre la porte du garage s'ouvrir avec une lenteur angoissante. Je serrai mon arme de toutes mes forces et me penchai doucement pour regarder par-dessous la voiture, si je pouvais apercevoir ses pieds et avoir une idée du côté par lequel il allait passer, je pourrais alors mettre mon plan à exécution. Je ne vis tout d'abord rien, il faisait bien trop sombre ici, et il faisait nuit noire dehors, aucun moyen pour la lune de laisser filtrer sa pâle lumière à travers les petites fenêtres. Lorsque mes yeux distinguèrent enfin un mouvement, il s'était déjà déplacé vers la gauche. Je me mis donc à marcher vers la droite, en restant courbée pour qu'il ne puisse pas me voir à travers les vitres de la Renault.

  -Je sais que tu es là, ça ne sert à rien de te cacher voyons.

    Je ravalai ma salive et continuai à avancer à une lenteur extrême. Chaque pas que je faisais me rapprochait de la sortie de cet enfer, au du moins de quelques minutes de répit supplémentaires. Je finis par arriver du côté de la porte, et un léger sourire apparut sur mes lèvres, avant qu'il ne s'efface tout de suite en voyant que mon chasseur se trouvait de ce même côté, à la même distance de la porte que moi. J'étais à deux doigts de pleurer, tout mon plan tombait à l'eau. Quelle idiote j'avais été de ne pas vérifier régulièrement si il continuait à avancer. J'aurais très bien pu rester ici, et attendre cinq heures cinquante-cinq en tournant autour de cette foutue voiture, mais je ne savais pas de quoi il était capable. Il allait donc falloir que je joue la ruse. Je fis donc mine de reculer pour retourner de l'autre côté de la voiture, m'appuyant sur le capot pour lui faire croire que la peur m'empêchait de marcher correctement, et je le vis faire de même en passant derrière le coffre. J'appuyai alors de toutes mes forces sur le capot de la voiture pour m'élancer vers la porte du garage. Il sembla surpris, car il ne bougea pas immédiatement, mais lorsqu'il comprit ce que je voulais faire, il s'élança à ma suite. Mais j'avais assez d'avance sur lui, alors je sortis en trompe de la pièce et refermai la porte en plaquant mon dos dessus, pour le retenir le temps de la fermer à clef. Mais quand je voulus tourner la petite clef dans la serrure, mes doigts ne rencontrèrent que de l'air. Je baissai les yeux avec horreur pour découvrir la serrure, vide. Cet enfoiré avait pris la clef, et mon second plan tombait à l'eau.

    Pendant que je réfléchissais au meilleur moyen de me sortir de là, je sentis la porte trembler contre mon dos, et je l'entendis rire de nouveau, de son rire qui glacerait le sang du plus valeureux guerrier. Il ne cessait de donner des coups contre la porte, voulant absolument sortir de là pour m'enfoncer son coupe-boulon dans le crâne ou dans l'estomac. Mais le pire fut l'horrible craquement que produisit la porte après plusieurs coups. Il devait frapper au même endroit depuis tout à l'heure, et probablement avec son arme. La porte n'allait pas tarder à céder, et moi également. Je me mis donc à courir sans bruit vers le salon et m'accroupis contre le mur, juste au coin. Ma poitrine se soulevait à une vitesse impressionnante, et ma vue était brouillée par des larmes qui menaçaient de couler à chaque instant. Je vivais réellement un cauchemar éveillée. Une pensée me traversa l'esprit. Je pourrais appeler mes parents en me servant du téléphone fixe, ou bien directement les flics. Je n'aurais plus qu'à tenir quelques dizaines de minutes et je pourrais enfin être sauvée. C'était toujours mieux que de patienter quelques heures avec ce malade à mes trousses. Je longeai donc le mur pour aller jusqu'à l'étagère sur laquelle se trouvait le téléphone, et décochait le combiné. Me je remarquai aussitôt que quelque chose clochait. J'observais le téléphone, puis le support. Je vis alors, grâce à la lumière produite par la télévision, que le fil du support était coupé, et le téléphone était quant à lui inutilisable. L'écran était fendu, la plupart des touches n'étaient plus là, et le plastique noir avait sauté par endroit, abimant probablement ce qui se trouvait dans le téléphone. C'était donc pour cela qu'il avait pris autant de temps à venir me chercher dans le garage. Ce n'était pas la première fois que ce taré faisait ça, il était bien trop méthodique.

    Je reposai le téléphone sur l'étagère et retournai me poster derrière le coin du mur pour l'attendre. Il me fallait mon téléphone portable, mais pour cela il fallait que je l'immobilise quelques secondes, pour avoir le temps de monter le chercher dans ma chambre. J'entendis à ce moment la porte du garage s'ouvrir et claquer contre le mur du couloir, dans un horrible bruit de craquement de bois. Mais c'est également à ce moment que la télé, qui fonctionnait toujours en diffusant sa douce lumière bleutée et en débitant les infos du jour dont tout le monde se foutait, attira mon attention. L'information que la jeune présentatrice en tailleur bleu marine présentait actuellement me fit l'effet d'un coup de poignard dans le dos. Plus jamais je ne ferais confiance à mes parents si je ressortais indemne de cette nuit ... 

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J'espère que ce chapitre vous aura plu autant que les autres ^^ 

Il y a peut-être beaucoup de blabla et peu d'avancement dans l'histoire, mais j'aime bien garder le suspense alors j'étais obligée de m'arrêter là ^^

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Le Baby-Sitter Where stories live. Discover now