Chapitre 27 : Sauter le pas

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Il est minuit, je n'arrive pas à dormir. J'envoie un message à Killian, qui ne m'a pas envoyé son rapport de la matinée concernant Jordan. La réponse ne vient pas, alors je verrouille mon téléphone pour essayer de m'endormir.

Quand enfin j'allais réussir à plonger dans les bras de Morphée, Jordan a décidé de m'envoyer un message.

« J'ai froid. »

Si en plus il espère que je vais venir dormir avec lui après cette journée désastreuse, il rêve.

« Mets un pull. »

Bref, précis, efficace. J'entends du bruit dans le couloir, des bruits de pas. Puis ma porte s'ouvre. Je suis dos à elle, mais pourtant je sais très bien qui c'est. La porte se referme, les pas viennent jusqu'à mon lit. Ma couette se soulève, je grogne, et le corps de Jordan vient se coller au mien. Il passe un de ses bras autour de ma taille, et me rapproche de lui. Avec son autre main, il commence à me faire des papouilles dans les cheveux. Il a gagné.

« Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans « mets un pull », grognais-je. »

Il écarte mes cheveux et il pose ses lèvres sur ma nuque. Je frissonne. Je sens son sourire sur ma peau, et toute volonté de le repousser a disparu de mon corps et de mon esprit.

« Tu m'en veux hein ? »

Je grogne pour toute réponse. Il est plus de minuit, on se lève à 6h15 demain matin, et il vient me prendre la tête.

« Ouais, c'était une question bête. Si j'avais su que tu le prendrais comme ça, je ne t'aurais jamais proposé de faire comme ça. Mais comme tu as accepté... »

Je me crispe. Il doit le sentir, car sa main se met à faire des cercles sur mon ventre, sous mon tee-shirt. Trop de papouilles vont me faire craquer.

« Ce n'est pas comme si j'avais eu le choix. »

Il arrête tout, et se redresse.

« Je pensais t'avoir fait comprendre que tu l'avais. Si tu m'avais dit que tu ne voulais pas, on ne l'aurait pas fait. Et puis, je pensais que tu comprendrais mes raisons. »

Il se remet à me faire des papouilles, et je me relâche. Inconsciemment, je me colle encore un peu plus à lui.

« Et je ne pensais pas que tu en profiterais pour retourner voir Nathan. »

Un pouffement de rire m'échappe.

« Ce n'est pas comme si je lui avais fait du rentre dedans.

-          On n'en était pas loin, grogne-t-il.

-          C'est la jalousie qui parle.

-          Non. Tu ne lui as peut-être pas fait de rentre dedans, mais tu lui as laissé de l'espoir.

-          Ça c'est de ta faute. »

Il se recule, chassant tout contact entre nous. Je tourne la tête, et je croise son regard à demi-furieux. Seulement à demi ? Oui, quelque chose d'autre brille dans son regard, et j'aimerais vraiment que ça soit ce que je pense.

Je tourne à nouveau la tête, me reposant sur mon oreiller, l'air de rien.

« Et en quoi c'est de ma faute ? »

Je me retourne complètement cette fois. Je lui fais face.

« Si tu lui avais fait comprendre que je n'étais pas libre, il n'aurait pas eu d'espoirs. »

Il remet sa main dans mes cheveux, et il recommence ses papouilles.

« Si tu me disais ce qui t'avait vraiment vexé, on avancerait, me fait-il remarquer. »

A poneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant