Sauf que je n'aurais jamais imaginé qu'il se révèlerait être un vrai enfoiré.
Quand il est venu me voir dans ma chambre, je n'imaginais absolument pas la tournure que ça a pris derrière. Il est venu vers 18h, en disant vouloir me parler. Mais je n'avais pas pu le voir de la journée, et j'avais envie de tout, sauf de discuter. Je lui a bien fait comprendre.
Et au lieu de m'arrêter, et de me dire ce qu'il avait à me dire, il est entré dans mon jeu. On a fini par fermer la porte de ma chambre à clé, et par nous glisser sous les draps.
Tout au long de ce moment intime que nous avons passé ensemble, il n'a cessé de répéter qu'il m'aimait. Jamais il ne me l'avait autant dit. Je ne soupçonnais rien, j'avais autre chose à penser si vous voyez ce que je veux dire.
J'ai commencé à comprendre que quelque chose clochait quand il s'est levé, et a commencé à se rhabiller, alors que j'étais encore hébétée.
"Jordan, tu vas où ?"
Il ne me répond pas. Je fronce les sourcils et me redresse, en gardant la couette sur moi.
"Jordan ?"
Il finit de se rhabiller. Il se tourne une demi-seconde vers moi, et son regard finit de me convaincre qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il est tellement désolé quand il m'observe que je me lève à mon tour et me rhabille.
Il quitte la pièce sans regarder derrière lui. Je ne me suis jamais habillée aussi vite. L'adrénaline me donne une énergie sans précédent. Je le suis jusque dans sa chambre, et j'ai un choc quand je franchis la porte. Deux valises, une fermée, l'autre en train d'être fermée par Jordan. Il s'en va.
Je sens une larme couler sur ma joue, bientôt rejointe par des dizaines d'autres. Je ne suis pas sûre de me rendre compte de ce qu'il se passe. Il n'essaie pas de croiser mon regard. Mais j'ai besoin d'explications, et tant que je n'aurais pas son attention, je ne saurais rien.
"Jordan, pourquoi tu fais tes valises ? Jordan ? Jordan !"
Il ne prend pas la peine de se tourner vers moi. Son téléphone vibre sur sa table de nuit. Il se tourne vers moi, jaugeant ma réaction. J'ai enfin un contact avec son regard. Mais je m'en détache vite pour me jeter sur son téléphone. S'il ne veut pas me donner d'explications, alors je vais en avoir par moi-même.
"Camille non !"
Il a retrouvé la parole. Il se jette sur son téléphone, mais je suis plus rapide que lui. Et je blanchis immédiatement quand je vois la personne qui lui a envoyé un message. Les larmes dévalent sur mes joues, je suis incapable d'avoir une réaction.
Cathy. Encore elle. Décidément, elle aura passé son temps à me pourrir la vie.
"Je suis devant, je t'attend, dépêche-toi."
Je déglutis. Quand je relève les yeux vers Jordan, je vois trouble à cause de mes larmes. Je m'essuie les yeux d'un revers de la main, et je vois énormément de peine dans le regard de Jordan.
"Je crois que je vais avoir besoin d'explications, Jordan."
C'est à son tour de déglutir.
"On n'est pas obligés de passer par là. Si tu me rends mon téléphone, je prends mes valises et je m'en vais."
Je le vois, sous mes yeux, se battre contre lui-même. Comme s'il voulait me dire quelque chose, mais qu'en même temps, il voulait me dire tout le contraire. Même si ça semble difficile pour lui, ça l'est encore plus pour moi. J'ai besoin d'explications. S'il part sans excuses, je ne m'en remettrais pas. Enfin, je serais encore plus dans le mal que s'il me donnait des explications.
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A poney
Teen FictionEtre cavalier de Grand Prix à poney, à 15 ans, c'est être plongé dans un monde qui fait rêver. A nos années poneys, à nos meilleures années. Photos de couverture : Valentine Delaveau et Si Jolly des Ifs (photo prise par mes soins)