Je te vois, ou l'Épopée d'une jeune fille amoureuse [Suspendu]

Chapitre 39: Oubliée

Pdv Sandra

-Alors, est ce que tu me laisses une chance ?

Je le sondais du regard. Après ces quelques dernières semaines ma vie avait basculé.
Je me suis revue au début de l'année, assise sur mon banc, seule, à admirer Jake de loin.
Je me suis revue dans la maison de Jake, là où tout avait commencé à changer, là où j'avais appris à le connaître, là où j'avais percé certains de ses secrets. J'ai alors compris qu'il s'était entouré d'une carapace.
Je me suis revue à la soirée d'Eva, quand il m'avait avoué qu'il m'aimait. Quand il avait prononcé ces mots qui faisaient vibrer mon corps tout entier.

Je t'aime.
Je me souviens encore de ses lèvres.

Je me souviens encore d'avoir suivis Rayane, d'avoir cru Matthew, d'être tombée dans les mains de Neels.
Je revois l'horreur. Je ne veux plus la voir. Je ne veux plus qu'elle me hante.
Du noir.
Et soudain, Jake me quitte. Je n'y comprends rien. Quand je suis la plus vulnérable, il m'abandonne. Quand j'ai besoin le plus de lui, il me fuit.
Je n'y comprends rien, j'ai le vertige. Je tombe dans un gouffre qui me fait tourner la tête. Où est le bas ? Le haut ? La droite de la gauche ? Le ciel des abysses ?

Et soudain, je compris sa notion de définit. Soudain je vis en lui l'équilibre qu'il me manquait. J'avais envie de me reconstruire.

-Oui, je veux bien te donner ta chance, ai-je conclu.

Un sourire illumina son visage et il poursuivit:

-Alors reprenons tout depuis le début, tu veux ? Bonjour, moi c'est Michael, et toi ?

Je serai la main qu'il me tendait chaleureusement, une onde de bien être me traversa, en prononçant:

-Sandra, enchantée.

-Dis Sandra, puis je m'installer à côté de toi ? Tu sais je me sens un peu seul ici...

Un hochement de la tête lui fit changer immédiatement de place, et il se positionna à mes côtés.


***

Pdv Jake

Je regardais dans la direction de Sandra quand Miller se leva et alla se mettre à côté d'elle, la prof tournant le dos.
Enfin, quand je dis Miller je parle du jumeau de Matthew.

J'avoue que quand il était entré dans la classe j'avais bien failli lui défoncer l'arcade du nez, le prenant pour son frère, mais je m'étais rendu compte à temps de mon erreur et je m'étais ravisé. 

Pour la petite histoire, Matthew et Michael habitaient il y a quelques années dans les parages. Ils allaient à un collège différent du mien, mais nous nous connaissions. Je n'en suis pas fier mais, suite à l'accident de mon père, j'ai trouvé peu à peu réconfort dans des substances illicites que je pouvais me procurer notamment grâce à Matthew. On est devenus potes comme ça (je ne connaissais pas trop Michael, il avait juste l'air clean). Et on est resté potes jusqu'au jour où j'ai séduis la fille que Matt aimait. À ce moment là je n'en saisissais pas les enjeux, pour moi c'était juste « une de plus »  et c'est tout, mais lui était vraiment attaché à elle, et elle l'avait déçu. Et je l'avais trahi. 

Puis, du jour au lendemain ils avaient déménagé en Amérique, et j'imagine que depuis tout ce temps il ressassait sans cesse le moyen de se venger. Et maintenant qu'ils étaient revenus, il ne se priverait pas pour mettre son plan en marche.

En fait, je n'avais pas forcément peur pour moi. J'avais agis inconsciemment à l'époque et je méritais peut être ce qu'il voulait me faire subir. Par contre, il semblait vouloir s'en prendre à Sandra et ça je ne le supportais pas !
Pas elle.
Il connaissait mes points faibles ce batard.
Et si elle était encore en danger ?
J'étais persuadé que ni lui,ni Neels, ne s'arrêteraient à leur tentative échouée de viol. Non bien sûr, ils en avaient derrière la tête.

C'est pour cela que je ne voulais plus approchez Sandra. Je ne voulais pas qu'elle subisse encore leur violence à cause de moi, je ne le supportais pas.
Je voulais qu'ils croient qu'elle et moi c'était fini. Pour qu'ils la laissent en paix, même si ça me tuait intérieurement de la faire souffrir, de ne plus être proche d'elle.

Même si ça laissait la voie libre aux garçons comme Michael. Peut être...
Peut être qu'au fond, il saura la rendre heureuse...

-Et pssst, fit Ethan. Regarde mon tel ! 

Je regardai sous la table, l'écran de son téléphone, et vis une photographie de Neels nu, accompagné à l'arrière de Rayane et Matthew attachés l'un à l'autre.

-Tu te rappelles de cette photo ? Reprit Ethan. Celle qui a été prise le matin après la soirée d'Eva, grâce à moi ! Et bien Neels l'a vue, en fait elle fait le tour du bahut, et mec il est furax regarde.

Il fit défiler ses messages et me montra le suivant:

                                                                                         De: Neels 

À: Ethan 

Tu es mort. Ton pote Jake est mort. Je vais vous pourrir l'existence jusqu'a ce que vous vous buttiez vous même. Ta meuf Élodie ne s'en tirera pas comme ça non plus, crois moi, et encore moins cette Sandra de merde ! Je vous crache à la gueule 

Un silence s'installa et je me senti perdre pied. 


-Maintenant je te comprends, murmura Ethan. Tu ne l'approches plus parce que tu veux la protéger. Mec, qu'est ce qu'on fait ? Tu sais aussi bien que moi qu'on peut pas se laisser faire aussi facilement. Mais si on réagit, on risque d'aggraver les choses. Tu sais, s'il touche à un seul cheveux d'Elodie je lui défonce sa...

-Je sais, je sais Ethan, c'est pareil pour moi. 

-Alors... qu'est ce qu'on fait ? 

 Un second silence s'installa, malgré les bruits autour, la classe qui discutait, il n'y avait qu'un grand vide dans ma tête, une détresse... Quoi faire ? 

 -Je ne sais vraiment pas... mais moi je compte faire comme si Sandra n'existait pas. Alors oui, c'est dur à dire, à faire, c'est radical, mais je ne vois pas d'autre solution. Je ne lui dirais rien de tout ça, elle est bien trop alarmée, chamboulée. Je ne veux pas que ça lui pèse encore plus tu comprends. Il faut que je m'éloigne. Oui, c'est peut être mieux qu'elle rencontre d'autres personnes... Qu'elle m'oublie. J'essayerais juste de ne pas être jaloux. Putain je déteste cette situation !

***

Pdv Michael 

J'aimais bien Sandra, elle semblait être ce genre de fille qui rit à tout pour ne pas pleurer, qui cache ses émotions jusqu'à exploser, se libérer, un peu comme un ballon qu'on gonfle trop, ou un oiseau qui apprend à voler. Et j'avais hâte d'assister à cet envol.

Alors oui, j'ai l'âme d'un poète, c'est peut être grâce à ça que j'arrive à comprendre les choses dans leur essence, pour ce qu'elles sont et non pas ce qu'elles paraissent. Je suis ce genre de personne qui peut faire un poème à propos d'une charogne, ce genre de personne qui trouve du beau dans le laid, ce genre de personne qui aime regrouper les autres personnes dans des "genres de personnes". Ce genre de personne qui aime embrouiller, pour mieux dérouiller, désarticuler, et reconstruire.  

Alors, j'aime l'énigme que me pose Sandra, je crois que j'ai tellement à découvrir d'elle, et elle de moi. Oui, passionnant. 

La sonnerie retentit à l'heure de la récrée, et elle m'extirpa de mes pensées, Sandra rangea ses affaires et sortit, je lui fis signe de ne pas m'attendre: j'avais un coup de téléphone à passer. 

un "Allo" ensommeillé se fit entendre à l'autre bout de la ligne. 

-Aglae ! m'écriais-je. C'est moi, Michael. Allez ma beauté réveille toi ! Je te rappelle que tu as un avion à prendre, ohh arrête de ronchonner et sors de ton lit ou je viens te chercher ! Tu sais le vol de New York jusqu'ici est extrêmement long. Mais ça vaut le coup, tu pourras enfin habiter avec moi, enfin nous. Bon, j'ai hate de te voir, tu me manques tellement, tu verras le lycée est plutôt sympa. A ce soir alors, oui bisous, je t'aime. 

µµµ

Hola que tal ? 

Bon, il est assez tard quand j'ecris donc je vais pas m'étaler. 

Je voulais juste vous dire que je vais mieux, et que vos commentaires me font toujours autant plaisir ! ahh ça fait du bien ! 

bisouus

love kur

Vivez comme vous le sentez bon pour vous 

-S.