Chapitre Vingt

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Je me levai précipitamment et quittai la pièce. J'entendis Gabrielle se lever à son tour et me courir après.

– Tristan, m'appela-t-elle. Attends !

Bien décidé à m'enfuir le plus loin possible, je ne pris pas la peine de me retourner. Mais c'était sans compter la ténacité de la brunette. Elle m'attrapa fermement par le bras et me poussa dans la pièce la plus proche : la salle de bain. Une fois, à l'intérieur, elle ferma la porte à clé et se retourna vers moi.

– Tu comptes vraiment te casser dès que tu te trouve dans une situation gênante ? m'accusa-t-elle.

Je passai nerveusement la main dans mes cheveux.

– C'est généralement ce que je fais.

Je poussai un soupir et levai les yeux au ciel.

– J'arrive pas à croire que tu aies tout dit à ton frère.

– Tu m'en veux ?  demanda-t-elle d'une petite voix.

Sa question me surpris.

– Quoi ? Non ! C'est juste que c'est... embarrassant.

Elle me fixait de ses grands yeux bleus sans ciller.

– Qu'est-ce qui est embarrassant ? Que tu m'aies pelotée ou que mon frère en ait parlé ?

Mon cœur rata un battement.

– Je ne t'ai pas pelotée ! m'écriai-je. On s'est juste embrassé !

Gabrielle haussa un sourcil.

– T'avais quand même les mains un peu baladeuses.

J'avais envie de fuir cette conversation, mais j'étais enfermé avec elle, et aucun moyen de m'échapper. La seule solution qui me vint à l'esprit fut de plaquer mes mains sur mes oreilles et lui tourner le dos. Le rire de Gabrielle arriva tout de même jusqu'à moi, et elle tira sur mon bras pour me forcer à me retourner.

– T'as vraiment un problème, Tristan, se moqua-t-elle.

Je finis par me laisser faire et lui fis face.

– Je vois pas de quoi tu parles.

Gaby fit la moue, créant des plis sur le dessus de son nez.

– Ça te fait flipper, hein ?

Je la regardais sans comprendre.

– De quoi tu parles ?

– L'idée qu'une fille puisse avoir des sentiments pour toi. Ça te fait vraiment peur, n'est-ce pas ?

J'avalai difficilement ma salive.

– C'est juste que c'est pas mon truc.

Elle fronça les sourcils.

– De quoi ? Les filles ?

– Non, je veux dire... les sentiments. C'est pas mon truc.

Je levai les yeux et me mis à fixer le plafond. J'aimais bien le plafond. Le plafond ne posait pas de questions embarrassantes, lui.

Gabrielle resta silencieuse un instant.

– C'est quoi qui te fais peur exactement ? insista-t-elle. Qu'on s'accroche à toi, ou que, toi, tu t'accroche à quelqu'un ?

Mon front se plissa. Je ne m'étais jamais posé la question jusque là.

– Je ne sais pas, avouai-je. Un peu des deux, je suppose.

Silence.

– Une chance que je ne sois pas amoureuse de toi alors, lâcha-t-elle finalement.

Je baissai le regard vers elle, et ses bleus me transpercèrent.

Pourquoi t'es comme ça? [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant