Chapitre Quarante-Six

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– On peut parler cinq minutes ?

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– On peut parler cinq minutes ?

Vous savez, c’est le genre de phrase qui sonne très mal. Ça ressemble beaucoup au « Faut qu’on parle » classique annonçant une rupture dans les fictions. Mais comme c’était la vraie vie, je m’étais dis que je n’avais rien à craindre. Et puis je m’étais rappelé qu’on avait toujours pas reparlé de cette histoire d’appartement, et je m’étais dis que finalement, j’avais peut-être de quoi m’inquiéter.

Je ne savais pas depuis combien de temps Cassie m’attendait devant chez moi, mais elle avait l’air d’avoir froid, et pourtant le temps s’était adouci depuis quelques jours.

J’ouvris la porte de chez moi et la laissai entrer, tout en préparant mes arguments. Le problème, c’est que je n’en avais pas des masses, à part le fait que je ne me sentais pas prêt à emménager avec elle. On pourrait croire que j’aurais pris le temps d’y réfléchir en deux semaines, et pourtant je m’étais contenté d’ignorer le problème. Bravo, Tristan.

– Tu veux boire un truc ? lui proposai-je alors qu’on se rendait au salon.

– Euh, non, ça va.

– D’acc. Tu voulais me parler de quoi ?

Cassie se mordit la lèvre et s’assit sur le bord du canapé.

– Je… je sais pas trop par quoi commencer. En fait, je… je sais que je t’avais dis que ça ne me dérangeait pas que tu traînes avec Gabrielle. Mais c’est faux.

Mon estomac se tordit douloureusement. Je n’allais pas aimer la conversation, je n’allais pas aimer la conversation…

– Du coup, continua Cassie, je suis allée la voir.

– Hein ? m’écriai-je.

Elle releva la tête vers moi.

– Non, attends ! Je suis pas allée la voir en mode « T’approches pas de mon mec ou t’es morte », hein ! Je voulais juste lui parler de mes inquiétudes, voir ce qu’elle disait, comment elle était…

J’avalais difficilement ma salive.

– Ah. Et… ça s’est passé comment ?

– Elle était vraiment gentille. Elle m’a assuré que vous étiez juste amis, que je n’avais pas besoin de m’inquiéter… On a discuté, c’est sympa.

Je poussai un soupir de soulagement. En fait, j’étais même content. Si Cassie et Gabrielle s’entendaient bien, c’était une bonne nouvelle, non ?

– C’est super ! Tout va bien, du coup !

– Ouais, c’est ce que je pensais aussi. Jusqu’à ce qu’elle me dise que vous vous étiez déjà embrassé, chose que j’étais apparemment supposée savoir.

– Oh merde, laissai-je échapper.

Vous savez, on nous répète sans cesse que c’est pas beau de mentir. Mais quand Gabrielle m’avait demandé si Cassie ne l’aimait pas parce qu’elle savait qu’on s’était embrassés, je n’avais même pas pensé que ça poserait problème, vous voyez ? Je me disais que c’était un petit mensonge de rien du tout qui m’éviterait de devoir avouer que si Cassie ne l’aimait pas c’était parce que moi j’avais eu des sentiments pour elle.

Pourquoi t'es comme ça? [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant