Je sens le métal froid se poser contre ma tempe. Un frison d'effroi parcourue mon corps de part en part. Je tourne lentement ma tête, elle fait de même. Deux silhouettes encagoulés nous font face. Impossible de lire l'émotion sur leurs visages. Une voix caverneuse sortie tout droit d'un cauchemar nous intime de les suivre sans discuter et dans le silence. Nous n'avons pas d'autre choix que de nous exécuter, sous la menace de leurs armes. Ils placent sous nos pieds des petits disques rond qui flottent légèrement au dessus du sol, puis nous lient les mains. Nous prenant par les épaules. Le départ est si rapide que mon cur rate un battement. La vitesse est époustouflante. Ils savent où ils vont et pourtant, le trajet me semble durer une éternité. Comment aurions nous pu sortir de ce dédale ? Une suite de galeries sans fin dont plus des trois quart mènent à un cul-de-sac ou, nous fait
tourner en rond.Je tente de leur parler mais je reçois pour toutes réponses, un violent coup sur l'arrière du crâne, déclenchant à nouveau une douleur vive et aiguë dans celui-ci. Je sers les dents pour ne pas m'évanouir. Je ferme les yeux, cherchant à retrouver un rythme cardiaque régulier. Soudain, la lumière artificielle qui illuminait les tunnels disparaît. Ils s'arrêtent soudainement et nous remettent à pieds. Après une succession de couloirs et de tunnels à peine éclairés, où nous trébuchons plusieurs fois, nous arrivons à un immense corridor, rempli de cellules. ils nous jettent tous deux dans la même cellule, sans même prendre le temps de nous détacher les mains. Un rocher écorche ma joue, je sent le sang couler sur tout son long. Je ne peux même pas m'essuyer le visage. Je tourne la tête, elle semble s'être évanouie. Quelque chose de doux viens me chatouiller les mains. J'essaie de distinguer quelque chose dans le noir mais je ne vois pas grand chose. Soudain, je vois le chat. Il nous a suivi. D'une certaine manière, sa présence me rassure. Il va se lover entre mes jambes, et ronronne.
J'essaie alors de forcer sur mes liens. Rien à faire ils sont trop bien serrés. Alors je cherche le rocher pointu. Je finis par glisser dessus m'entaillant les paumes. Après cela, il me faut quelques secondes et mes poignets sont libérés. Je prends alors le chat dans mes bras. Sa présence me réconforte. Il semble être la seule chose qui peut me raccrocher à l'amour que j'ai connu avant qui semble si sombre maintenant. Bien que je ne connaisse pas son nom à lui aussi. Ça ne me dérange pas.
Alors que je commence à m'endormir, j'entends quelqu'un crier. Puis d'autres. Le capharnaüm semble insoutenable, je bouche mes oreilles pour ne plus les entendre . Ce ne sont pas des cris de douleurs ni de peur, ils font ça pour s'empêcher mutuellement de dormir. À celui qui le premier ne le supportera plus. J'essaie alors de faire abstraction du bruit mais rien n'y fait. Soudain, je sens une main sur mon épaule. Je sursaute. Ça va ce n'est qu'elle. Elle me glisse à l'oreille :
-Si tu comptes dormir, tu peux laisser tomber. Lors de mon dernier séjour ici, je n'ai pas dormi. Personne n'y arrive. Et pourtant ils continuent.
-Tu ne m'avais pas dit ça. Combien de temps es-tu restée ici ?
-Ça ne t'aurait pas apporté grand chose de le savoir. Mais tout ce que je fais n'est pas légal. Je suis recherchée et beaucoup de personnes veulent ma mort. Mais pour l'instant, jamais personne n'a pu apprendre mon prénom. Donc on va dire que je suis en sécurité. Pour répondre à ton autre question, je suis restée ici un mois. Ce qui est plutôt peu, sachant qu'en général, on y passe plusieurs années.
Le désespoir m'envahit soudain. Pourquoi rien ne se passait-il comme prévu ? J'ai la vague impression que je ne sortirais pas vivant de cette cellule. Je m'allonge dans un coin essayant de faire abstraction du bruit. Je finis par m'en isoler complètement. Reléguant mon esprit à l'arrière plan. Je n'entends plus les cris. Je suis calme, paisible et je m'endors dans un coin. Le chat roulé en boule contre moi.
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Ascartha
Science FictionCouverture faite par : BecauseIlikeIt1999 La copie et les utilisations partielles ou totales de se travail sont interdites; conformément aux articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle. Toute copie est punissable par la loi.