Chapitre 4

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J'en perdis le nord, je ne savais plus quel jour on était ni même si c'était le jour ou la nuit. Je ne comptai pas le temps qui s'écoula. Balder ne revint jamais. Je remarquai juste qu'un jour, un autre prit sa place. Il m'appelait toujours en tendant sa main pour me toucher à travers les barreaux. Il me dégouttait, mais je ne réagissais pas. Il n'avait sans doute pas vu de fille depuis des mois. Puis il disparut lui aussi. Des semaines sans doute passèrent et un autre apparut, puis il disparut comme le premier. Bientôt, ils changèrent toutes les semaines. Jamais aucun d'eux n'avait un geste poli ou respectueux. Ils étaient juste des barbares, des rustres. Leur compagnie était une chose dont je me serai passée. Balder me manquait horriblement. J'aurais pu supporter ma captivité s'il avait été avec moi, au lieu d'être dans la mer ou bien dévoré par une créature des eaux.

Un jour, il devait être l'été, il faisait chaud, nous accostâmes dans un port. Je le sus car j'entendis des centaines de voix. Un boucan pas possible, pire que les tempêtes et orages que nous avions essuyé. Ce jour-là, au port, c'est moi qu'on vint chercher. Ce fut la première fois que je sortais de ma cellule depuis que je m'étais réveillée ici. Mais c'était la journée, le Soleil brillait à l'extérieur. Les deux assassins qui étaient venus chercher Balder me montèrent en haut. La lueur du jour m'éblouit. Puis je vis. Des couleurs, le ciel, des personnes. Tout, je vis tout. Et je pus retenir les rayons brûlant du Soleil. L'homme que les deux baraqués appelait « cap'tain » se montra devant moi. Il m'examina de haut en bas d'un regard malsain. Je le détestais déjà. Puis une autre personne, blottie sous une cape, monta à bord du navire. Alors je pus regarder le port. Il n'avait pas l'air très recommandable, ça m'avait tout l'air d'être un marché noir. La silhouette encapuchonnée s'arrêta devant moi, m'examina à son tour, rapidement. Je pus apercevoir un éclair de malice dans son regard, m'invitant à la curiosité. Puis il se tourna vers le capitaine qui lui demanda : « Alors qu'en dîtes vous ? C'est une bonne marchandise n'est-ce pas ? ». Marchandise. Ce mot me resta en travers de la gorge. « Il est vrai, effectivement. Cependant, si je voulais une tête, je préférerais prendre la vôtre ! » Sur ces mots, il enleva sa longue cape, et dégaina son sabre. Quelqu'un cria : « La brigade du B.P.M.O. !!! » Ils envoyèrent valser l'homme qui atterrit gracieusement sur le port. Le bateau prit la poudre d'escampette. Tandis que l'homme le regardait partir en souriant. Je compris immédiatement pourquoi en voyant un autre navire nous aborder en le prenant au passage, grâce à sa rapidité étonnante. Les deux bateaux naviguèrent côte à côte un long moment. Des boulets de canons fusaient des deux côtés. Les deux hommes qui me retenaient étaient partis se battre, je ne savais plus quoi faire mais il fallait que je retourne à l'ombre ou j'allais bientôt m'épuiser. Je cherchais un endroit hors d'atteinte, du Soleil et des coups de feu, en évitant de me faire découper par des épées. Mais il était trop tard. J'eus juste le temps de voir l'homme du B.P.M.O. arriver vers moi avant de m'évanouir de douleur dans ses bras.

Je me réveillai doucement. J'étais confortablement installée dans un lit moelleux. Je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis... en réalité, je ne m'en souvenais même pas. Mais j'avais tellement faim ! Je tentai de me relever et je fus aidée par une main. Elle appartenait au jeune homme de la B.P.M.O. Je m'assis sur mon lit et il me demanda : « Est-ce que ça va ?

 - À dire vrai, je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis très longtemps. J'imagine que c'est grâce à toi, merci.

Il rougit légèrement avant de balbutier quelques mots incompréhensibles.

 - Pardon ?

 - Euh... je disais que ce n'était rien.

 - Alors, tu fais partie de la B.P.M.O. ?

 - Oui, effectivement, je suis Klevs. Et toi tu es... ?

 - Je m'appelle Ariane, enchantée Klevs.

 - Non, c'est moi qui le suis.

Nous n'allions pas jouer de bienséance toute la journée, alors j'allai droit au but.

 -  Où sommes nous ?

 - Nous sommes dans mon village. Il se trouve au sud du royaume de Saphir, près des plages. Tu peux rester autant de temps que tu le veux.

 - C'est gentil.

Maintenant, que je n'étais plus coincée sur ce navire, je ne savais plus ce que j'allais faire.

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Bisous <3

Le Joyau de la CouronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant