Chapitre 41

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Regardant l'homme avec horreur, mon cœur s'affolait. Il fallait que je trouve une solution.

  - Comment avez-vous...

  - Disons qu'un ami nous l'a dit.

Je plantai mes yeux dans ceux de l'homme.

  - Je ne sais pas comment ouvrir cette porte.

  - Et moi je suis sûr du contraire.

  - Quel intérêt aurais-je à vous mentir ?! Vous retenez une petite fille en otage !

Il fronça les sourcils, mécontent que je hausse le ton contre lui.

  - Je me fiche que tu ne saches pas comment le faire. Si cette porte n'est pas ouverte dans l'heure, la petite mourra.

Il s'accroupit alors devant moi, juste assez loin pour que je ne puisse pas le toucher, avec dans les yeux une promesse qui me pétrifia.

  - Maintenant, veux-tu bien m'aider ?

Je hochai doucement la tête.

  - J'essaierai. »

Il détacha alors mes menottes du mur, me précisant que si je tentais quoi que se soit, elle mourrait. Il me conduit alors hors de la cage. Mes yeux furent d'abord éblouis avant que je ne m'habitue vite. La luminosité n'était pas très élevé. Et pour cause, nous nous trouvions juste devant la porte en question, dans les sous-sols, uniquement éclairé par des torches. Gigantesque, la porte devait bien mesurer six mètres de haut pour quatre de large. Elle était au moins aussi grande que l'entrée du palais. Mais ce qui l'interpella le plus, ce fut sa décoration. Faîte de bois sombre, ses dorures semblaient raconter une histoire. Quand je m'approchai, je fis le lien avec celle de Héra. C'était l'histoire de la création du monde d'aujourd'hui. À la section entre les deux battants, à hauteur humaine, se trouvait le mécanisme qui servait à ouvrir la porte. Aussi gros qu'une tête, l'ovale de verre semblait fragile. Pourtant, quand je m'en approchai, mystérieusement attirée, j'en distinguais toute l'ampleur. Ils devaient sûrement avoir déjà tenter de forcé cette porte, de détruire le verre. Je posai ma main sur le bois ancien et je compris pourquoi ils n'avaient pas réussis à forcer la porte. Une puissante magie semblait s'en dégager. Mais aussitôt que je vis, dans le verre, un œil me regarder, je sus ce qu'il me fallait faire.

Et alors que je m'apprêtais à ouvrir, envoûtée par l'appel qu'émettait cette pièce, je me ressaisis. Je venais de comprendre pourquoi il ne fallait pas que nous, les détentrice des pouvoirs astraux, ne connaissions l'existence de cette pièce. L'attraction qu'elle exerçait sur moi était immense. C'était comme si de l'autre côté se trouvait l'autre moitié de mon âme, appelant à se retrouver.

Je reculai, me retournai vers l'homme pour enfin remarquer les deux autres soldats présents. L'un d'entre eux retenait la petite fille avec l'un de ses bras, l'autre main sur la pommeau de son épée. Alors qu'elle pleurait en silence, je lui souris tendrement. « Tout va bien se passer, d'accord ? » Courageuse, la petite hocha la tête en tentant de retenir ses larmes, en vain. Je me tournai pourtant vers celui qui semblait être leur chef. « Êtes-vous le chef de l'Alliance des Mers ?

Il me scruta un moment avant de me répondre, menaçant.

  - Non, celui-là est bien plus haut placé. Je suis son second.

J'avalai difficilement ma salive.

  - Je ne sais toujours pas comment l'ouvrir...

  - Alors essayez ou elle mourra. »

Me retournant vers la porte, je me retins de m'avancer plus. Il fallait que j'essaie d'autres choses, des choses qui ne marcheront pas. Mais quand je voulus utiliser la terre, mes mains enchaînées me retinrent de libérer toute ma force. Je plantai d'un coup sec mes poings dans le sol. Une fissure courra devant puis creusa quelque formes dans le sol. Levant mes poings, elle s'envolèrent avec difficulté et quand je pointai avec force la porte, elles la percutèrent violemment, s'envolant en poussière. Tous se protégèrent les yeux. Immédiatement, je courus en direction de la petite, la pris des mains du soldat avant de lui envoyer mon pied en pleine figure. Courant dans le couloir, je fis passer la petite devant moi. Je me retournai pour voir la cage et la porte bien loin. Quand le supérieur se retourna et me vit, il cria : « Attrapez-les ! » Mais sans lui laissez le temps de rien, je posai mes mains au sol, les rassemblait et fit monter une pointe solide de pierre du sol. La petite poussa une exclamation émerveillée. Les hommes couraient toujours vers nous. D'un mouvement rapide, j'abaissai mes poignets vers le pique,brisant la chaîne qui les reliait. Immédiatement, je dépliai mes bras des deux côtés, mes mains en poings, puis les rassemblait en un frappement de main. La pierre, des deux côtés du haut corridor, se referma en une porte incassable, bloquant l'accès de façon définitive à nos poursuivants. Je repris la main de la petite, m'abaissa à sa hauteur pour enfin lui demander : « Comment t'appelles-tu ?

Le Joyau de la CouronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant