Ce silence est assourdissant.
Le silence fait partie de la vie
Le silence peut être doux ou
Il peut-être insoutenable.Mais comme le dit Maurice Rollinat,
Il est l'âme des choses qui veulent garder leur secret.La plante verte.
Est un végétal mystérieux
Et désuet.J'envie la plante verte.
Je parle trop ou pas assez
Je parle mal, je bafouille
Je n'A-R-T-I-C-U-L-E pasElle, sait doser, elle sait faire.
Elle à trouvé.Elle est là, postée. Triomphante et sereine.
Moi,
La seule chose que j'inspire est une trop forte dose de médicaments.Il s'est passé quelques jours entre aujourd'hui et la dernière fois que j'ai écrit.
A vrai dire je ne me lancerai pas dans la description intense de ces journées qui, sont d'un ennui absolus.
J'ai compté les boulettes de poussières qui erraient sous mon lit et j'ai pleuré dans la douche.
Ce silence est assourdissant.
Je prend le post radio et
je l'allume.Tout d'un coup, un flot d'informations m'agresse, m'irrite.
BZZZZZouidoncbientôt
lhoroscopequiarrive
trèsviteetlamétéopuis
unecourtepagede
réclameBZZZZZZC'est donc ça, se tenir informé ?
Ça paraît réellement.. dur.15h12 Voilà quelques jours que j'ai laissé
Mon compagnon botanique
un peu à l'abandon.Je pense passer à la jardinerie.
10h36 - Ponctuelle. La jardinerie ouvre à 9h00.
Cela m'arrange,
J'ai toujours plutôt
été une lève-tôt.
J'aime l'aurore,
la rosée,
la buée sur les fenêtres.Ce moment toujours
Serein
UniqueCette sensation d'être
seul au mondeJ'entre dans la jardinerie.
A nouveau, je m'imprègne de l'odeur
du lieu à laquelle je ne tarde pas
à m'habituer.J'avance à travers les rayons.
Il n'y a plus de réduction
sur les tondeuses.Je vois le vendeur de la dernière fois
Antonin ? Oui, je crois
Il s'avance vers moiTsunami
Éruption volcanique
Toujours les mêmes catastrophes
Naturelles quand j'essaie de
Rentrer en contact avec un autre
Être humainOuf
Il me dit
« Bonjour »Je lui dis
« Bonjour »Je tente de déchiffrer
son language faciale
Tout en prenant soin
de contrôler le mienJ'essaie de reprendre le contrôle
de mes fonctions motricesMon poul s'accélère
et les battements
raisonnent dans ma tête.Ça fait comme le mécanisme
d'une locomotiveet je me met à penser
à Jack et à son cœur-horlogeEt quelque part je me sens comme lui
Antonin me dévisage
Alors je ferme les yeux très fort
et m'en vaisUne fois rentrée chez moi
Je sens quelque chose en moi,
se briserCette sensation d'invincibilité
Qui avait éclôt en moi
à l'arrivée de la plante
a disparuCelle qui m'avait permis de lui parler
Lors de ma première visite
à la jardinerieJe prend son pot dans mes bras
Je m'avance vers la poubelle,
mais je ne fais rienCar je sais que si je la jette
alors... c'est la fin.
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Le pot de fleur
General FictionMégane vit seule dans un appartement blanc sans décoration ni aucune fantaisie. N'osant pas affronter le monde extérieur, elle s'invente une relation avec une plante verte.