Jour 10 : épilogue l'iode

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Antonin est de ceux
qui ont décidé d'ignorer
la médiocrité du monde

Ce matin nous nous sommes levés
Il avait son Polaroïd,
et il a prit quelques photos de moi

C'est la première fois que je me trouvais belle.

Je suis sortie du lit
pour arroser la plante verte

mes yeux
ont croisés son pot

et devant moi se tenait
la vision insoutenable
de la plante
inerte, morte.

ses feuilles fanées, jaunies
étaient étalées sur la table

j'ai couru jusqu'à la porte d'entrée
et j'ai dévalé les quatre escalier
je suis sortie.

je courrais à travers les rues
des larmes chaudes et massives
tombaient et tombaient sur mes joues

J'ai pleuré la plante verte
J'ai pleuré Gaëtan
J'ai pleuré mon quartier pavillonnaire et son insécurité culturelle
J'ai pleuré mon innocence bafouée
J'ai pleuré mes tentatives déçues
de communication avec les autres
J'ai pleuré tout ce que j'ai pu.

je ne me suis arrêtée qu'au Sacré Cœur
Antonin m'avait rattrapé

il m'a longtemps regardé
et je me suis jetée dans ses bras.

la plante était une expérimentation
une simulation de rapport humain
et maintenant Antonin était là
et je n'étais plus seule

 27-02-2019

Le pot de fleurDove le storie prendono vita. Scoprilo ora