Kim Jungwoo

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Commande de MissahL

— Y/N ! Y/N ! Y/N !
— Jungwoo, tu la fermes ou je t'éclate la gueule ! 

C'était moi, Y/N, la sorte de nerd du lycée, sérieuse, sans rire beaucoup, bonne étudiante mais qui avais tout de même des amis, il ne fallait pas se moquer du monde non plus; et Jungwoo, un garçon très enjoué qui me tournait autour depuis quelques temps et qui, par conséquent, je me doute, avait développé un talent monstre pour agacer mon système nerveux comme jamais personne ne l'avait fait.

Nous étions sortis du lycée et évidemment, parce que ce satané destin nous avait fait devenir voisins il y avait de ça trois mois, il me suivait en hurlant mon prénom dans mes oreilles tout en courant vers moi comme un gosse de quatre ans. Le hic : je haïssais les enfants et le métier que je détestais le plus était baby-sitter. C'était exactement ce que j'avais l'impression d'être avec lui alors devinez la joie que j'éprouvais.

Il s'accrocha à mon bas et je dus m'arrêter pour éviter de tomber en arrière. Il faisait un caprice, comme les enfants, encore une fois. Mon cœur battait la chamade malgré moi.

Parce qu'en plus d'être gavé au point culminant de la chose, il fallait que mon cœur ait succombé pour sa pseudo innocence. Pseudo, parce qu'il ne l'était pas vraiment. Derrière son petit visage, il n'était pas des plus sages, je pouvais vous l'assurer.

Il m'accompagna jusqu'à chez moi, et resta devant ma porte pendant quelques et même si je n'avais qu'envie de lui claquer la porte au nez, mes parents derrière, dans le salon et la fichu éducation que j'avais reçu m'obligeaient à rester face à lui, sans pour autant cacher mon agacement, et lui fis signe de partir de la main.

Il secoua la tête en faisant une fausse tête mignonne puis m'embrassa soudainement ma joue.

— À demain !

Il s'enfuit comme un voleur, me laissant sur le seuil de ma porte. Sincèrement, c'était quoi ça ?

Je soufflai péniblement avant d'entrer chez moi, passant dans le salon où étaient confortablement installés mes parents qui me lançaient des regards lourds de sous-entendus, afin d'atteindre ma chambre. Je me jetai sur le lit, attrapai mon sac pour faire mes devoirs.

J'ouvris mon cahier de mathématiques car j'avais quatre exercices à compléter. En haut de la page nouvelle de mon cahier d'exercices, je pouvais lire : « de la plus belle au plus beau, Jungwoo» avec un petit cœur. 

Je l'effaçais avec du blanc correcteur puis fis les exercices. Je pris ensuite mon cahier de coréen puis lus le texte de sept pages que ma professeure nous avait distribués aujourd'hui même. Sur chaque page, un mot de mon cher compatriote : « Je suis tombée sous ton charme, beauté. » signé Jungwoo, encore une fois.

Je soufflais péniblement puis les effaçais à nouveau. Je répondais aux questions liés au texte quand ma mère m'appela pour mettre le couvert.

—- J'arrive !

Je la rejoignis dans la cuisine, en train de cuisiner le repas (qui sentait terriblement bon) qu'on allait manger. Du poulet au curry avec du riz. Mon repas préféré.

— Et du coup, avec Jungwoo, vous... ?
— On rien du tout, maman. Il est taquin et me tape sur les nerfs, ni plus ni moins.
— Et tu ne penses pas qu'il y a une raison derrière ça ?
— Si, je répondis, réussissant à illuminer son visage, il est le pire des relous.
— Tu exagères, elle roula des yeux en poussant mon épaule. 

Je ne pris pas la peine de lui répondre puis partis disposer les différentes assiettes sur la table en verre du salon. On mangea puis la soirée passa.

— Y/N !

Je m'arrêtai en plein milieu du couloir principal du lycée puis me retournai vers l'erreur qu'était Jungwoo. Je feignais un sourire et mis mes bras derrière mon ds pour que je puisse serrer mes poings de frustration sans qu'il ne s'en aperçoive.

Il arriva à ma hauteur puis me salua, tout heureux. Son sourire me fit perdre le mien et mes mains devinrent moites. C'était sincèrement insupportable. Plus le temps passait et plus mes sentiments pour lui me rendaient inaptes à lui faire correctement face ou alors comme je savais si bien le faire avant.

— Viens avec moi, j'ai quelque chose à te montrer, me chuchota-t-il à l'oreille avant de prendre ma main dans la sienne pour m'emmener à la bibliothèque.
— Qu'est-ce qu'on fait là ? lui demandai-je, relativement confuse, plus qu'avant, quand il tira une chaise pour me faire asseoir puis partit avant de revenir trois livres à la main.
— Pourquoi des contes de fées ? Jungwoo ? le questionnai-je quand il laissa tomber les livres sur notre table et s'assit à mes côtés. 

Il attrapa le premier livre, Cendrillon et le critiqua ouvertement devant moi.

— Les femmes ne doivent plus faire le ménage et à manger, elles doivent être libres, comme toi.

Il l'écarta puis attrapa Blanche-Neige.

— Il faut arrêter de dire que les filles sont naïves et qu'elles en profitent pour sortir avec une dizaine de gars. Tu n'es pas naïve et tu n'en profites pas.

Il commençait à m'inquiéter à être soudainement aussi sérieux. Il prit dans ses mains le dernier, la Belle aux Bois Dormants.

— Tu sais, on en arrive au dernier point, je ne serais pas celui qui te réveillera tous les jours, mais je veux tout de même que tu sois ma princesse.

J'écarquillai mes yeux puis bredouillai deux trois mots inaudibles et surtout incompréhensibles. Je mis instinctivement ma main sur mon cœur complètement affolé.

Il mit sa main sur la mienne et embrassa tendrement mes lèvres. Il ressemblait à un prince, dans sa manière de faire, avec son visage angélique.

Pas de baiser avec du superflu, un truc vraiment dégoûtant qu'on retrouve dans les films pour adultes mais simplement un baiser sincère et aussi naïf que nous prétendions l'être aux yeux de tous.

On entendit un raclement de gorge de loin, et on se décolla avant de jeter un coup d'œil dans la direction d'où provenait le bruit. La bibliothécaire se remettait les lunettes en nous dévisageant, assez mauvaise.

— Allez faire ça ailleurs.

Histoire de la provoquer puisqu'elle était souvent la cause de nos heures de colle, il m'embrassa avant de m'attraper à nouveau la main pour prendre la fuite comme des idiots en riant.

C'était une nouvelle histoire, la première page, et la dernière page se finira par le linceul, on pouvait en mettre nos mains à couper.


NCT ImaginesWhere stories live. Discover now