Winwin

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Vous préférez plutôt les histoires avec le prénom « je » ou le prénom « tu » ?
Personnellement, tout dépend de l'histoire que je veux écrire.

Alors là, tu étais sur le cul. Quel était l'intérêt de te faire rencontrer un beau garçon, jeune et intelligent, très fortuné, si c'était juste pour papoter tranquillement autour d'un repas simple comme bonsoir.

Ainsi, face à toi, Winwin, enfin, Dong Sicheng, un riche asiatique, chinois de nationalité, qui te souriait agréablement en portant avec classe à sa bouche une cuillerée de soupe aux oignons. Il était confortablement vêtu, de même pour ses parents; et de la même façon, les tiens, ainsi que toi, portiez des habits de tous les jours.

Tu jetais des regards en biais à tes parents, très peu sûre de comprendre. Ce couple de chinois était deux entrepreneurs de deux firmes transnationales dont tes parents étaient employés. D'où ton questionnement : qu'est-ce que tu foutais à table à manger du pain et de la soupe avec les riches employeurs et leur fils de tes deux parents ?

Tu esquissas un sourire incertain puis portas à tes lèvres rosées un bout de mur de pain. Tu ne mangeais jamais la croûte, tu trouvais ça dur et sans intérêt, pourtant, beaucoup la préférait. Tu aimais davantage le côté tendre et moelleux de la mie, la façon que ça avait de se faire à la force de tes doigts quand tu appuyais dessus.

Tu relevais les yeux, les ayant fixés sur ton verre de vin dont le grand cru arrivait au premier tiers. Tu détestais l'alcool, et encore plus le vin. Pour conclure rapidement la jeune adulte que tu étais en une petite expression : incapable d'agir comme une adulte « normale » pour la société. Mais tu t'en fichais pas mal, en fait. Tu n'aimais pas l'alcool ? Tant mieux, pas de gueule de bois, pas de conneries, pas d'oublis. Quoique. Tu n'avais pas besoin d'alcool pour oublier certaines choses.

Tu croisas le regard du fils posé sur toi. Il te sourit à nouveau, d'un sourire distingué et maîtrisé, qui te mettait relativement mal à l'aise. Dans leur monde, tout était contrôlé : leurs expressions, leurs vêtements, leur voix, leur posture. Tout était surveillé, et savoir que leurs mouvements et leur délicatesse étaient une façade n'aidaient en rien à te mettre à l'aise.

Évidemment, personne ne parlait réellement à table, tes parents angoissaient à l'idée de paraître ridicule devant de telles personnes; toi, tu n'avais aucune idée de quoi dire, n'ayant dans un premier temps rien demander à personne; et eux, ils appréciaient cette soupe clichée « à la française ». Enfin, vous étiez en Chine, mais no comment.

Au moment où tu t'y attendais le moins, le fils prit la parole, et s'adressa à toi :

— Puis-je me permettre de vous demander quelles études vous faites ?
— Je vais sur ma quatrième année de fac de droit.

Ton père te pinça sous la table.

— Faculté de droit, excusez-moi, mon éducation ne m'a pas habituée à prononcer ce mot en entier, te repris-tu, avec sarcasme, en plantant droit ton regard dans celui de ton paternel, dont le visage pâlissait.

Il manquait plus que ça, que tu te fasses engueuler, oui. Tu vis un sourire étirer ses lippes alors qu'une lueur étrangement attractive d'amusement éclaira ses deux yeux en amande. Il porta son verre de vin, et ses longs doigts tapotaient le cristal du manche avec rythme.

Il était quand même fichtrement beau avec ses cheveux bruns coiffés, son costume noir cintré, et son rictus amusé de fuckboy. Oups. Est-ce que c'était trop ?

D'un coup, des serveurs arrivèrent et vous retirèrent nos plats, sans que tu n'y aies réellement touché, bien plus intéressée par ce faux pain qui n'était pas si bon que ça, en y repensant bien. Arriva ensuite le dessert, ce qui t'étonna; n'alliez-vous sincèrement dîner que de la soupe et du sucre ? M'enfin.

Un joli paris-brest visiblement très... revisité. Tu portas à ta bouche un morceau et, ce n'était pas mauvais, mais ça n'avait nullement aucun goût de cette douce pâtisserie. Le concept t'échappait : si ça n'avait ni le goût, ni la forme, au lieu d'appeler ça « revisité », juste dire « nouvelle pâtisserie, nouvelle recette. »

Finalement, vers vingt-trois heures, vous sortîtes du restaurant, et tes parents semblaient avoir sympathiser avec leurs employeurs, avec des airs gênés et hypocrites sur le visage, tandis que tu divaguais, regardant le ciel étoilé, appréciant difficilement le vent froid qui fouettait ton manteau léger.

Un long manteau beige s'apposa sur tes épaules, et tu te retournas avec empressement. Sicheng avait les mains sur tes épaules, après y avoir déposé son manteau.

— Évitez la fraîcheur. Vous risqueriez de tomber malade.
— Gentleman ou vous cherchez simplement à tirer votre coup ?

Il éclata de rire, tandis que vos parents s'éloignaient. Il semblait ahuri par ta franchise et ton honnêteté. Mais surtout amusé.

Sa bouche était en un « O » très ouvert. Ses yeux brillaient tellement il se retenait de partir en fou rire devant tout le monde. Il attrapa de force ton téléphone et s'appela, pour qu'il puisse avoir tes coordonnées. Il te tendit ton téléphone.

— Vous êtes vraiment un cas.

Vous rejoignîtes vos parents, ne pouvant retenir vos rires.

—J'ai été trop franche peut-être ?
— Peut-être un peu ? Mais c'était quand même drôle, donc je pardonne.
— Si vous pardonnez alors.
— Y/N, vous êtes vraiment amusante, dit-il en plantant son regard dans le tien soudainement.

Ton cœur sauta un battement lorsque ses doigts s'accrochèrent aux tiens. Il porta ta main à ses lèvres et embrassa son dos, ne coupant pas votre lien visuel. Il était très attractif. Tu serras instinctivement ta main contre la sienne et il sourit, t'attirant à lui, dans ses bras.

Il vint te susurrer à l'oreille, d'un air confiant.

— Vous me plaisez beaucoup.
— Vous êtes direct. Et tactile aussi.

Il se recula instantanément, affichant un visage rouge. Sincèrement ? Combien de visages cet homme avait-il ? Tu lui pinças la joue d'un air taquin.

Tu te mis ensuite sur la pointe des pieds, et embrassa sa joue rapidement, lui rendant son manteau.

— Cendrillon va bientôt voir sa magie disparaître, avouas-tu d'un air faussement coupable.
— Ne reste-t-elle pas une princesse pour autant ?
— Seriez-vous en train de me draguer ? Vous, Sicheng, un grand héritier ? Me draguer moi, une jeune femme tout simple ?
— Simple pour qui ? Vous me paraissez unique.
— Épousez-moi de suite. Des gens qui pensent comme ça de moi, il n'y en a qu'un.

Il se mit à rire avant de te proposer de continuer la soirée avec lui, et entre nous, tu n'allais strictement pas refuser. Un homme si beau, si intelligent, si courtois et si drôle qui te proposait un rendez-vous prolongé, c'était oui, oui, oui !

Vous vous excusâtes puis partîtes vers un petit bar qu'il connaissait. Il te commanda un verre et en prit un aussi. Avec une petite musique en fond, vous riiez, racontant des anecdotes ridicules sur vos vies, ne sachant pas trop de quoi discuter d'autre.

Jusqu'à ce qu'un homme te demande ton numéro. Ah, ah, ah. Le jeune héritier à tes côtés craqua littéralement. Il se leva, se mit entre vous, et lui ordonna de partir sur le champ. L'autre, hautain, lui rit au visage. Apparement, celui-ci était persuadé qu'il n'y avait rien entre vous deux, ce qui était faux, mais pas complètement non plus.

Sicheng se tourna vers toi, et sans le moindre remord, t'embrassa avec ardeur. Ah oui, le garçon savait s'y prendre, et tu n'en démordrais pas. L'homme s'écarta alors et le jeune chinois s'excusa jusqu'à ce que tu n'embrasses à nouveau ses lèvres.

Il était mignon, comme ça. Tu esquissas un sourire. C'était le début de beaucoup.

J'ai énormément de mal à écrire sur lui, je ne sais pas pourquoi...

NCT ImaginesWhere stories live. Discover now