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Chapitre 2

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    Les chevaux se rapprochaient de nous ; tous étaient maintenant visibles, ainsi que les hommes qui les chevauchaient. Tous étaient voilés d'un foulard rouge, leurs yeux restant le seul moyen de contact avec nous.

– Cours Sienna ! s'exclame soudainement ma tante.

Alertée par ses cris, je tourne la tête, pour apercevoir ma chère tatie détaler au loin, les jambes à son cou.

— Non mais tranquille tata ! Je vais leur parler et ils vont nous ramener ! répliqué-je tout de suite, avant d'entendre les cheveux hennir.

    J'eus juste le temps de tourner ma tête, que déjà, je fais face à un immense cheval noir tacheté de blanc. Face à moi, je peux ressentir son souffle tiède, ses yeux de couleur café restant fixés sur ma personne.

— Mais tu es magnifique, toi ! m'exclamé-je comme une enfant, heureuse de pouvoir rencontrer mes héros.

    Je voulais lever ma main pour caresser ce beau étalon, avant de soudainement le voir se faire détourner. Le cheval recule de quelques pas, puisque son cavalier tire sur les rennes. Interloquée, je fronce les sourcils et remonte mon regard jusqu'au cavalier.

Et... la première chose qui me marque fut ses yeux bleus. Clairs, mais tellement intenses et durs à la fois. La colère se lit inévitablement dans son regard et rien n'inspire la sympathie chez lui. Un frisson parcours mon dos, alors que je reste immobile, obnubilée.

— Bien gâté par la nature avec ces yeux, c'est fou ça... Je suis jalouse... chuchoté-je ébahie, avant de le voir parler dans une langue étrangère.

    L'homme aux yeux somptueux descend de son cheval ; il s'avance vers moi d'un pas déterminé. Je lève ma tête vers lui, sa grandeur oblige, l'examinant en silence. Vêtu tout de noir, d'un foulard rouge qui contrastait, et de grandes bottes, il inspire d'autant plus la force et la dureté par sa carrure. On aurait dit que l'espace s'était rétréci autour de moi tant il était imposant. Personne n'osait parler, même ses compagnons derrière lui.

    Toujours dans ma contemplation, j'essaye de distinguer son visage à travers son foulard, mais c'était peine perdue. Ce tissu cachait tout de lui. Seuls ses yeux, presque aussi transparents que le ciel, me fixaient. Nous nous regardons pendant un long instant, les hommes derrière ne bougeant toujours pas. Le temps semble s'arrêter pour tous, puisque même les chevaux ne faisaient plus un seul pas.

— Hum... Vous venez nous sauver, alors ? tenté-je de demander, en reprenant mon sac en main.

Rien. Encore le silence.

Oui bon on ne va pas non plus rester coucher ici...

— En tout cas c'est super gentil d'avoir fait tout ce chemin pour nous, sincèrement. La nuit va bientôt tomber et je pense qu'il vaudrait mieux pour tous de rentrer. J'ai déjà fait du cheval et je prendrai donc ce joli étalon noir ; il m'a l'air adorable !

    Sur ces paroles, je contourne le cheval, mais mon bras était soudainement attrapé avec violence. Des doigts serrent avec force mon pauvre poignet, me faisant lâcher un gémissement.

— Mais ça ne va pas la tête ! m'écrié-je aussitôt, en le dévisageant.

    Mais encore une fois, seul ses yeux parlent pour lui. Ils montraient toujours sa colère. Une colère qui me donne de nouveaux frissons sur les bras, tant il parait froid et stoïque.

— Vous ne bougez pas d'ici, prononce-t-il subitement d'une voix grave et puissante.

— Pourquoi ?

    Sa prise se ressert directement sur mon pauvre poignet. Un second gémissement m'échappe, pendant que j'essaye de retirer mon bras. Je commençais à perdre de plus en plus patience, puisque je ne comprenais pas ses intentions.

La rencontre du DésertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant