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Chapitre 8

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    Je prends une profonde inspiration, luttant contre moi-même pour ne pas perdre le contrôle. Cette femme me rendait fou. Elle continue sans cesse de me chercher, de m'agacer au plus haut loin. Le seul qui osait m'énerver restait pourtant Alex. Il avait cerné mon caractère et s'amusait donc à me lancer des piques.

    Mais à part lui, personne d'autre n'osait me titiller. Enfin. Jusqu'à qu'elle arrive ici. Ça ne faisait que six jours et pourtant, elle continuait encore son manège. Cette femme cherchait la mort chaque minute.

    J'avais déjà tué des femmes sous ordre du Roi. Je repensais parfois à ces regard de pitié, de peur, juste avant que ma lame ne vienne les achever. Elles me suppliaient, pleurer, s'agenouiller à mes pieds avec un infime espoir de vivre. Pourtant, cette femme devant moi, ne me regardait pas avec ce regard.

— Je te fais peur, dis-je, en analysant sa réaction.

— Non. Tu ne me fais plus peur, répondit-elle avec aplomb, les sourcils froncés.

    Je la détaille un court instant, puis pose en même temps ma main sur mon sabre. Je guette de nouveau sa réaction et rien ne laissait penser qu'elle me craignait. Non. Elle continue de me tenir tête. Des yeux couleur caramels qui brillent d'autant plus avec le soleil d'Alkar.

Cette femme était téméraire. Terriblement téméraire.

— Tu ne peux pas me tuer, renchérit-elle avec sûreté. Tu l'as dit toi-même, mon cas doit être jugé. Tu ne peux pas me toucher sinon je suis certaine que tu perdrais ton poste.

    Je me décale de quelques pas en arrière et inconsciemment, un rictus s'installe au coin de mes lèvres.

— Tu n'es donc pas idiote. Pourtant, repris-je, tu te trompes néanmoins sur un point. Je ne perdrai pas mon poste, non ; je risquerai seulement une suspension pendant quelques jours, mais c'est tout. Si l'envie de te tuer me prend, alors je peux m'executer.

— Tu es donc très apprécié du Roi, chuchote-t-elle, en se décalant sur la droite.

    Je ne réponds pas à sa remarque, préférant l'observer en silence. J'analyse tout d'elle ; son physique, son comportement, ses gestes, ses intentions. Je me remémore soudainement son prénom, alors qu'elle continue de se décaler.

— Sonia, lâché-je soudainement, en la voyant sursauter.

— Bordel. Arrête avec cette voix grave et dénuée d'émotions. On dirait un mort vivant qui me parle, s'exclame-t-elle, ayant visiblement été effrayée. Et pardon ? Sonia ? C'est qui ça encore ? Le nom de ton épée ? reprit-elle, perdue.

— Tu ne te rappelles même pas de ton prénom ? répliqué-je en la voyant rire. Arrête de rigoler, ça m'agace.

— Mon prénom c'est Sienna, hein. Ah ça fait la morale que je suis idiote mais quand on ne sait pas retenir un prénom, on peut se taire !

Encore une fois, elle se fichait clairement de ma tête. Sonia, Sienna, c'est pareil. À quelques lettres près, sérieusement.

— J'ai de nouveau envie de m'amuser avec mon épée. Sois mon cobaye, déclaré-je, avant de la ressortir de son étui.

    Je fais quelques essais devant elle, ma lame venant raffler le haut de ses cheveux. D'ailleurs, une petite mèche tombait, pendant que son visage se décomposait.

— Mon Dieu ! J'y crois pas ! Après la joue, mon ventre, ce sont mes cheveux ! Non ! Tout sauf ça ! crie-t-elle d'une puissance phénoménale, faisant
envoler les oiseaux qui étaient nichés sur les toits.

    Directement je plaque une main contre sa bouche, tout en lui lançant un regard noir pour l'intimer de se taire.

— Tais-toi. Tu n'es pas seule ici.

La rencontre du DésertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant