La rencontre du Désert

Chapitre 7

Il se retient de me frapper. Ses yeux qui sont aussi clairs que le ciel, commencent à virer vers un bleu saphir, plus intense. Son regard brûle de colère, de mépris, de méchanceté et d'autres ondes négatives.

Mes paroles lui avaient déplues. Fortement.
Et j'étais fière que cela fasse effet, je l'avoue. Je voulais que ça l'atteigne autant que la douleur qu'il m'avait affligée avec ses coups.

Un coup de poing ; un coup de lame. La prochaine fois ce sera le meurtre ou il me jettera dans l'océan ?

— Sayid bon sang ! Range-moi ton épée et tout de suite ! crie soudainement la femme devant moi, rouge de colère.

Sayid...

C'est vrai que j'avais enfin appris son prénom. Fais chier quand même ; un si beau prénom pour un connard comme ça...

Celui-ci pousse d'ailleurs un grognement, décidant finalement après de longues secondes, de rentrer son arme dans son étui. Je voyais que cela l'agaçait de ne pouvoir rien faire, et malgré mon mal de tête affreux et mes muscles engourdis, je ne pouvais m'empêcher de le provoquer.

    Je lève avec difficulté ma main, ne me gênant pas pour lui offrir un magnifique doigt d'honneur. Je remue avec lenteur mes lèvres, pour ainsi lui dévoiler un autre message qui m'était très cher.

« Sale connard. »

Voilà ce qu'il pouvait lire. On continuait avec les insultes, même si ce n'était pas très original, je l'avoue.

    Et évidemment, sa réaction ne se fait pas attendre. Il fonce droit devant moi, avant d'être arrêté par mon héroïne au teint doré. Elle lui bloque le passage avec son bras, et ne se gêne même pas pour lui adresser une petite tape sur l'épaule.

— Sayid j'ai dit non ! Elle est malade ! la gronde-t-elle comme un enfant, ce qui me fait faiblement sourire.

— Regarde la ! Regarde Diana ce sourire machiavélique qui apparaît sur son visage ! Cette femme veut sa mort et elle l'obtiendra ! réplique ce malade mental, avant de l'attraper par les épaules pour la faire retourner.

    Bien entendu, j'avais tout anticipé. Je me recouche illico presto dans mon lit, calme et surtout mal en point.

— De l'eau... murmuré-je faiblement, les yeux clos.

    Bon j'avoue que je le faisais un peu exprès, mais au fond, j'avais une soif terrible. Même si tous mes muscles me tiraient, je préférais finir mon devoir avant de mourir : le faire chier jusqu'à la fin.

— Oh ma pauvre chérie ! Regarde ! Elle est assoiffée ! s'exclame mon ange Diana, en revenant vers moi.

    Elle m'aide à me surélever, puis me donne avec gentillesse un verre d'eau. Je la remercie d'un hochement de tête et elle se retourne ensuite pour chercher des médicaments. Je jette un coup d'œil à cet homme, et ne manque pas de remarquer qu'il continue encore de me fixer.

    Je lui offre sans gêne une grimace, un nouveau doigt d'honneur, pour enfin me retourner dans mon lit. Je l'entends lâcher un juron et quelques secondes plus tard, une porte claque avec violence.

— Bon sang ce garçon... Il ne sait toujours pas contenir sa colère... soupire Diana, avant de revenir vers moi.

    Elle m'offre un sourire chaleureux, puis me caresse avec douceur l'endroit où cette enflure m'a éraflée.

— Je suis désolée pour tout ce qu'il t'est arrivée... J'ai lu ton dossier et tu n'as rien d'une vraie prisonnière. C'est un malentendu sur toute la ligne et un concours de circonstances.