La rencontre du Désert

Chapitre 9

— Merci pour tout Diana. Je suis heureuse de ne pas retourner dans cet horrible cachot.

Adieu les rats et l'inconfort, oui !

— Tu auras une petite chambre et tu devras partager les bains communs, mais je pense que cela est déjà mieux que ton ancienne condition de vie. Je vais t'expliquer aujourd'hui les tâches que tu devras faire.

J'avoue que mes vacances qui devaient se dérouler en bordure de mer avec mes cocktails, se transformaient un peu. Pourtant, j'étais heureuse de ce compromis qui avait instauré à l'aide de son mari. Je n'étais plus obligée de rester en prison, mais en échange, je devais rendre quelques services au sein de ce palais en attendant que mon cas soit jugé.

Je ne sais pas pour combien de temps j'en aurai, mais j'espère que mon cas et celui de ma tante seront traités en avance. On m'avait d'ailleurs donné des nouvelles d'elle et visiblement, il y'en a qui se portait mieux que moi en prison. Tatie Jeanne, m'a-t-on dit, s'est trouvée un bon petit groupe d'amis. À ce qu'il parait, elle fait de superbes shows en prison et n'est pas le moins du monde affectée par ce revirement de situation... J'avoue que cela ne m'étonne pas en connaissant son drôle de caractère...

— Aujourd'hui je vais te montrer l'aile du palais où tu travailleras. Tu resteras la plupart du temps ici, donc normalement tu ne pourras pas te perdre, ricane Diana, moqueuse.

— Tu pourrais me fournir une carte au cas où ? Il vaut mieux être prévoyante pour ne pas que je finisse dans la chambre du Diable.

— Tu parles de Sayid ? me demande-t-elle dans un rire.

— Oui oui.

— Personne ne l'avait surnommé comme ça avant, c'est amusant, réplique-t-elle, en m'emmenant hors de l'infirmerie.

— Bah avec son aura, sa carrure, son épée et ses gestes un peu trop brusques, il n'inspire par trop la figure de l'ange.

— Si tu apprends à le connaître, je suis sûre que tu changerais d'avis. Vous avez quelques points en commun.

— Qui voudrait apprendre à le connaître ? Tu lui lances une petite vanne et c'est presque certain qui te découpe un morceau de joue. Tu lui tapes amicalement l'épaule et hop, il se retourne pour te plaquer contre le mur. Ça c'est ce qu'on appelle une amitié violente, je décris, toujours sous le rire de Diana.

— Tiens regarde, en parlant du loup, dit-elle, avant de me pointer du doigt quelque chose.

Je tourne ma tête vers la droite, pour ainsi remarquer quelques gardes regroupés dans le jardin. Ils faisaient comme d'habitude leurs exercices, mais ils ne portaient pas leur tenues traditionnelles. Non, ils étaient tous torses nus. En même temps il avait beau être huit heure du matin, la température grimpait déjà à trente-deux degrés. Et puis j'avoue que le spectacle n'était pas déplaisant.

Qu'est ce qu'ils étaient bien foutu, oh la la. Les entraînements ici, payent. Je me demande si moi aussi je pourrai avoir un corps de rêve, si je faisais un peu de sport comme eux ?

— Regarde, Sayid est là-bas. Chaque matin il entraîne les troupes ; il reste plus de quatre heures sous ce soleil ardent, à dicter ses ordres, m'explique Diana, tandis que je pose mes coudes sur la barrière devant moi.

Je dévie mon regard jusqu'à lui, et remarque aussitôt qu'il porte comme à son habitude, son foulard rouge. Mais il avait quand même changé quelque chose aujourd'hui... Il est torse nu.

— Tu n'es pas la seule à baver, ne t'en fait pas. Sayid a son petit troupeau de groupie, là, en haut, reprend Diana, alors que je lève la tête.

Plusieurs femmes étendent le linge, mais à la place de regarder leur vêtement à accrocher, elles préfèrent regarder autre chose. Elles ont toutes le regard rivé sur lui.