Chapitre 41

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J'avais enfilé une robe blanche, me jurant de ne pas me salir, qui m'arrivait aux genoux. Je retrouvai les autres dans l'entrée et enfilai un gilet. « On peut y'aller ? » demanda mon père. « Yep » affirmai-je.

Marcher le soir dans les rues de Paris était probablement une des choses que j'aimais le plus au monde. Michael avait son bras autour de ma taille, comme toujours, alors que mon père et Marie marchait côte à côte devant nous.

Depuis qu'il avait accroché un cadenas pour nous, l'ancien chanteur était tout souriant. Il m'avait embrassée le crâne alors que nous marchions, et me serrait fort contre lui. « Mike. – Hm ? – Ça me met vraiment mal à l'aise quand tu m'embrasses devant mon père » lui avouai-je.

« Bah là on n'est pas devant, on est derrière » sourit-il avant de m'embrasser. « Mike, sérieusement » le stoppai-je en gloussant. « Hey, ton père c'est un chouette type, il a l'air super ouvert. Il s'en contrefiche qu'on s'embrasse, et même si ça l'intéressait, j'pense qu'il serait content de te voir comme ça » me rassura-t-il à voix basse pour qu'ils n'entendent pas.

« De me voir comment ? – Bah heureuse et aimée » arqua-t-il un sourcil comme si c'était une évidence. « Ouais, il t'aime bien » admis-je. « Oui mais ça c'est parce que j'ai trop de charisme, pas parce que je sors avec sa fille » se venta-t-il. « Ça va les chevilles ? – Hein ? Pourquoi tu parles de mes chevilles ? – Laisse, c'est une expression » pouffai-je.

On arriva enfin à la salle de concert où un tas de personnes était déjà présent. Mon père nous informa qu'on pouvait se séparer et Michael ne perdit pas une seconde de plus pour aller au bar en m'emportant par la même occasion. « Je meurs de soif. Tu veux boire un truc ? » Je refusai poliment, alors il se commanda une boisson pour lui seulement. « Dis, tu vas pas me faire comme d'habitude et me dire dans cinq minutes qui finalement toi aussi t'as soif ? » s'assura-t-il. « Non » gloussai-je.

Je n'osai rien dire parce qu'en réalité, c'était le cas : il m'avait donné soif. « J'peux goûter ? » tentai-je en pointant son verre du doigt. Il fronça les sourcils. « T'es pas possible, toi, hein. C'est du jus d'orange ! T'as jamais goûté ? – Bah si mais... » bafouillai-je.

Michael pouffait en secouant la tête et me tendit le gobelet. « Maximum trois gorgées. Fais gaffe, je compte » déclara-t-il. Au bout de trois, il me retira soudainement la paille de ma bouche, taquin. « Ça y est, stop. »

Ces quelques gorgées m'avait donné vraiment soif. Michael me prit par la main pour me mener devant la scène quand je lui suggérai d'y aller seul, et que je le retrouverai dans plusieurs minutes. Il fronça les sourcils mais accepta, s'y menant sans moi. Aussitôt le dos tourné, j'accourus presque au bar pour me prendre un diabolo fraise, et le boire rapidement avant de le rejoindre, pour ne pas qu'il sache que j'avais fini par changer d'avis, ou qu'il me dise « J'te l'avais dit. »

Alors que je buvais, je remarquai que très tard Michael avachi sur le bar, regardant face à lui avec un grand sourire comme s'il ne me connaissait pas. Sentant des yeux posés sur lui, il retourna sa tête vers moi, sarcastique : « Ah t'es là ! J't'avais pas vue ! » Je levai les yeux en l'air. Puis, il m'imita d'une voix aigue : « Nan Michael, j'ai pas soif. » Je plissai les yeux, défiante. « Hey, d'abord, j'ai pas une voix comme ça et... – Si, Sham' » me coupa-t-il en pinçant ses lèvres. « Nan. – Si. – Nan. – Si. » On pouvait continuer longtemps comme ça mais j'arrêtai subitement pour l'ignorer et finir mon verre.

Il se déplaça pour se mettre derrière moi et passer ses bras autour de ma taille. Puis, il embrassa mon cou en chuchotant : « Mais j't'aime avec cette voix. » Il se retint de pouffer, mais ça ne menait à rien, puisqu'il finit par rire.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant