Les élus du Zodiaque

IX

Parfois en perdant une bataille, vous trouvez une nouvelle manière de gagner la guerre.

A peine Adam habillé qu'ils se dépêchent de partir, surement pour éviter que je ne change d'avis ...  C'est vrai qu'en y réfléchissant j'abandonne le sort de mon frère aux mains de personnes que je connais depuis à peine deux jours ! Ils ont intérêt à me le ramener entier bordel.

Ma journée passe extrêmement lentement, d'une part à cause de mon niveau de stress qui monte crescendo à mesure que leur absence se fait ressentir, d'autre part car les autres élus ne m'ont pas caché que cette mission relevait un peu du suicide. Je m'en veux de les envoyer à l'abattoir mais c'est mon frère, mon sang, je ne peux pas le laisser mourir sans rien tenter. J'ai passé toute ma matinée à aider les 5 élus, passer des informations, leur apporter de la nourriture etcétéra afin que la mission se déroule au mieux.

Nous avons perdu le contact avec le groupe au moment où ils arrivaient aux ruines de l'ancienne prison du Zodiaque. C'était surement le moment où ils se sont tous fait tuer, ou capturer, ou déchiqueter, ou manger ou je ne sais quoi encore. Mon cerveau surchauffe à force de monter des scénarios plus catastrophiques les uns que les autres.

Tout à coup, on entend un brouhaha à l'étage inférieur, les élus se regardent et m'annoncent sans prendre de pincettes :

- C'est un piège.

- Ils les ont attirés là-bas en sachant pertinemment qu'ils s'y précipiteraient ...

- Et le rapport avec nous ? intervins-je

- Et bien ils nous attaquent !

- Yes enfin de la bataille !!

- Calme ta joie Camille tu vas pas beaucoup nous aider ...

- Rabat-joie ...

- STOP on s'organise.

- Comment mon cher Thomas ?

- Marie tu restes dans la salle de contrôle tu t'occupes des blessés, Camille tu restes l'aider tu seras inutile en bas ...

- C'EST INJUSTE ! JE ME BATS BEAUCOUP MIEUX QUE TOI !

- TA GUEULE réfléchis trente secondes ! Tu protégeras Kyra. Je reprends, Alex et Bastian vous vous battrez tout les deux en binôme en ne lésinant pas sur l'utilisation de vos pouvoirs, et moi je ne serais pas très utile mais je sais me battre alors je viens aussi.

- Et moi ? j'ose intervenir ne comprenant pas bien ma fonction ici.

- Toi tu restes ici, tant que tu ne sais ni te battre ni utiliser tes pouvoirs tu ne bouges pas de ce siège. Compris ?

- Que ça soit clair, je fais ce que JE veux quand JE veux, alors me donne pas d'ordre.

- Alors madame la princesse, on va tous donner nos vies pour te protéger alors tu fermes ta grande gueule, tu joues pas l'héroïne et tu restes ici. Tu nous remercieras après.

Je me rassois donc me retenant de lui balancer mon poing dans la gueule, en soit il fait juste 20 cm et 30 kg de plus que moi ... Je vois le trio de garçons s'équiper et commencer à descendre. Mais le baiser furtif qu'ont échangé Camille et Thomas ne m'a pas échappé, je me disais bien que Thomas avait l'air vraiment réticent à l'idée que Camille se batte.

A peine les garçons descendus que des bruits de lutte retentissent, des hurlements déchirants se font entendre sans que l'on différencie le camp d'où ils proviennent. J'observe Camille qui se ronge les ongles de stress, les larmes aux yeux et Marie qui tente désespérément de contacter les sept. Soudain nous sommes surprises par un cri strident à cause duquel Camille fond en larmes et commence à essayer d'ouvrir frénétiquement la porte.

Je me précipite vers elle et l'interpelle :

- Qu'est ce que tu fous ? T'es malade, tu vas toutes nous faire tuer !

- C'EST LUI ! C'EST THOMAS QUI VIENT DE CRIER !

- Calme toi Camille on va trouver une solution !

- FAUT QUE J'AILLE L'AIDER ! JE NE PEUX PAS LE LAISSER COMME ÇA !

- Tu ne peux pas aller te battre dans cet état !

- Mais tu ne comprends pas ... Je dois y aller.

- Non tu n'y vas pas, protège Marie moi j'irais.

- Mais je suis sensée TE protéger. Et avec quoi tu veux te battre ? Tu n'as n'y pouvoir ni force ...

- Et vlan dans les dents. Mais merci il y pas de quoi ...

- N'y vas pas je veux y aller.

- Non.

Et avant qu'elle continue à protester, je me précipite vers la porte, sors et les enferme à double tour.

✺