Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.

Chapitre 08:

Le lendemain, je suis restée avec le moral aussi bas, j'ai même refusé de manger quoi que ce soit étant donné qu'on partageait le moitié d'un kilo de pain pour nous.

Cette situation dura pendant plus de deux mois et ma mère commençait réellement à s'inquiéter. La petite fille de 15ans que j'étais refuser de faire face à cette réalité beaucoup trop tranchante. J'avais perdu ma fierté pour au final en revenir au pire de mon départ: mon frère est mort, mon père nous a abandonné et ne parlons même pas de ma mère sans oublier notre pauvreté acharnante qui s'abattait de plus en plus. Et quand j'y ajoute le fait que je n'ai plus de nouvelles de Sophie, je me sens littéralement touché le fond.

À cela s'ajoute le fait que je passe mon temps à avoir de la fièvre, à vomir, à dormir, à pleurer.....
Pensant que c'était une maladie qui va passer, je n'ai pas jugé nécessaire d'en parler à maman.

-Bonsoir ! Me dit une voix familière.
-Qu'est ce que tu veux encore Baba ? Demandais je sans lever la tête en continuant de jouer sur le sable.
-Il faut que tu me suives ! J'ai déjà parlé à ta maman. Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu vas bien ?  
-Depuis quand ça t'intéresses ?
-Ta maman m'a dit que ces temps-ci, tu n'étais pas au top de ta forme !
-C'est vrai ! Soufflais je en me levant pour être en face de lui.
-Qu'est-ce qui t'arrives ? Demande t'il.
-Je sais pas, je me sens constamment fatigué ! Répondis je fatiguée.
-Tu vomis ? Je veux dire est-ce que tu as aussi des nausées ?
-Oui ! Pourquoi tu as l'air inquiet ?
-Bella, il faut qu'on parte à l'hôpital ! Dit il furtivement en me prenant la main.
-Mais qu'est ce qu'il y a ? Lâche moi, tu me fais mal !
-Bella s'il te plaît, je viens de penser à quelque chose que je ne peux pas négliger. D'ailleurs, on va en profiter pour voir ce qui t'arrives !
-Qu'est ce que tu veux en échange ? Balla si tu crois que je vais encore te donner mon corps tu.....
-Tais toi avant qu'on ne t'entends. Je ne cherche pas d'échange, je te le jure ! Dit il convaincant.
-Ok ! Si tu me touches, je crie et j'en parle à ta femme c'est compris ?
-Oui. Soupire t'il.
-D'accord maintenant avance, allons-y ! Je te suis !

C'est en silence que nous rejoignions l'hôpital, il parla au médecin qui était son frère et ce dernier me fit une analyse d'urine. Nous attendions quelques minutes avant qu'il ne se présente devant nous.

-Alors ? Demande impatiemment Baba.
-Elle est enceinte Baba ! Tu as vraiment était con ! Dit méchamment son frère.
-Attends qui est enceinte ? Moi ?
-Oui mademoiselle, je suis vraiment navrée ! Répond t'il.

Je m'effondrais dans les bras du médecin en suffoquant.

-Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça Baba ? J'ai le même âge que ta cadette. Tu aurais jamais dû. Je ne te le pardonnerais jamais.
-Bella... at...attends s'il te plaît, on peut trouver un arrangement.
-Quel arrangement ? Dis moi quel arrangement ? À chaque fois que j'essaie de trouver un arrangement, je me retrouve narguer.
-Bella tu ne peux pas garder cette chose !

Je bondis des bras de son frère pour lui donner une gifle puis deux puis trois et j'allais encore continuer quand il me tint les deux bras.

-Lâche moi, je vais te tuer. Tout ça c'est de ta faute. Me débattais je.
-Calmez vous mademoiselle. Cela ne vous aidera pas ! Dit le médecin en me séparant de lui.
-Je sais...je sais que c'est de ma faute c'est pourquoi je te demande d'avorter, ne le gardes pas.

Je regarde mon ventre quand il me dit ça, c'est vrai que cet enfant je n'en voulais pas et le garder serait la dernière chose que je veux faire mais je ne peux pas faire ça.

-Qu'est-ce que tu penses ? Me demande t'il.
-Non. Dis je en séchant mes larmes.
-Non quoi ?
-Je ne vais pas avorter ! Il n'en est pour rien.
-Qu'est ce que tu vas faire alors ?
-Je dirais à tout ceux qui me le demande la vérité et à ta femme aussi. Baba tu as pris ce risque, donc tu vas assumer ! Prononçais je en voulant sortir quand tout d'un coup le frère de Baba se mit devant la porte.
-Qu'est ce que vous faîtes ? Laissez moi passez ! Lui dis je.
-Je suis navré mais tu ne peux pas faire ça !
-Si je vais le faire et vous allez tout de suite me laisser passer ! Grognais je.

Avant que je ne puisse avancer Baba mis son bras autour de mon cou, j'allais crier lorsqu'il mit sa main devant ma bouche pour étouffer mes cris et en un mouvement, son frère se chargea très vite de chercher quelque chose dans son tiroir à la hâte avant de me faire une piqûre qui me fit plonger dans le sommeil.

À mon réveil, j'étais dans un lit d'hôpital et Baba, lui était assis sur une chaise à proximité de moi. Quand je me mis assis, je sentais une douleur légère au niveau de mon bas ventre. Je ne réfléchis pas longtemps avant de comprendre qu'ils m'avait fait avorter de force.

-Bella, je suis désolé mais sache que demain j'irais à la capitale, mon fils aînée a enfin trouver une maison pour toute la famille. Et ne serait ce que pour ce que je t'ai fait endurer, je vais vous amenez ta famille et toi. Demain à 15heures.

Sans lui répondre, je me levais du lit en direction de la sortie.

-Attends ! Tu dois boire ces deux médicaments  pendant la semaine. Dit il.

Je lui arrache violemment les médicaments que jr fourrais dans la poche de ma robe avant de rentrer chez moi.
J'entre aussitôt dans ma case pour cacher les médicaments puis je sortis m'installer sous la tente attendant le retour de mes cadets et de ma mère.

-Tu es là ? Je t'ai cherché partout. Tu es partie depuis si longtemps et tu ne m'as rien dit ! Bella combien de fois devrais je te répéter qu'avant de sortir tu dois d'abord obtenir ma permission.
-Mais ba....on....il...m'a...il a menti !
-Arrêtes de faire la folle. À chaque fois que je te reproche une chose tu te mets à bredouiller. Où est-ce que tu étais depuis ce matin ?
-Maman...je...j'étais aller faire un tour et je n'ai pas vu le temps passé. Dis je quand je fus pris d'un mal tête passagère.

-Bella tu vas bien ? S'empresse t'elle de me demander.
-Non. Non maman ça va pas. Pleurais je. Je me sens faible !
-Ça c'est parce que tu ne manges presque jamais ! C'est évident que tu sois faible. Arrêtes moi cette torture et mange moi ça. Dit elle en me tendant une tasse de bouillie. Après tu iras te coucher et inchAllah demain tu iras mieux.

Je suivis son conseil ensuite j'allais me coucher comme si de rien était et comme me l'avais dit ma mère mais malheureusement je n'ai pas pu dormir assez longtemps à cause de la forte pluie. En à peine quelques minutes, notre village était entièrement ravagé par l'eau à tel point que l'eau dépassait nos cases et que pour se déplacer, il fallait nager. La première chose que je mis en sécurité était mes médicaments et c'est là que mon cerveau fit un déclic, Baba avait promis de nous amener à la capitale.

-Maman je vais voir si l'eau peut passer dans le canal sur le bord de la route.
-Non ! Bella il est encore très tôt, aides moi plutôt à maintenir le toit de la case avec ce bâton ! Dit elle.
-Man, il y a beaucoup de gens au dehors ! Il y a pas d'insécurité. Amadou se charge déjà du toit.
-D'accord mais tu ne dures pas !
-Oui !

Je nageais jusqu'à la devanture de la maison de Baba mais elle était close. Je parcouru les alentours lorsque j'aperçois un homme.

-Bonjour  Monsieur ! Saluais je poliment.
-Bonjour ma fille ! 
-Connaissez vous Baba ?
-Oui je le connais.
-Puis je savoir où est ce qu'il est ? Il faut que je lui parle !
-Baba il a déménagé, c'est moi qui occupe sa maison désormais. Il me l'a vendu.
-Vendu ?
-Oui ! Il est allé vivre à la capitale avec sa famille depuis hier soir. Il est vraiment chanceux n'est ce pas ? Sourit il.

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