21. Toujours plus d'interrogations...

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Enfin confortablement installée dans le royaume des songes, un bruit strident me tire de ma rêverie. J'ouvre difficilement un œil, il semble faire encore nuit dehors, ça ne peux pas être mon réveil. La lumière que produit mon téléphone s'éteint, et se rallume presque instantanément.

Quelqu'un m'appelle... à presque 1 h ! Je venais à peine de réussir à m'endormir...

Je saisis l'objet de malheur et la lumière s'éteint à nouveau... avant de se rallumer et de me bousiller la rétine ! Je décroche instantanément en voyant le nom s'afficher.

- Gigi ! Enfin tu décroches !

A l'autre bout du fil, Aria semble essoufflée et... paniquée.

- Aria, calme toi. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Est-ce que je peux venir chez toi ?

Sa voix traduit son empressement. Je n'ai pas besoin de réfléchir que la réponse fuse toute seule.

- Euh oui, bien sur je t'envoie mon adresse. Mais dis moi ce qu'il t'arrive Aria, s'il te plait tu m'inquiètes.

Elle raccroche subitement, me laissant dans l'attente et l'inquiétude. Qu'est-ce qui peux bien la pousser de son lit à une heure pareille ? Je lui envoie rapidement mon adresse et sans faire de bruit, je descend les escaliers. J'allume la lumière extérieur pour qu'elle sache où aller, et m'installe sous un plaid dans le canapé.

Une dizaine de minute plus tard, j'entends une voiture ralentir dans la rue. Je m'approche de la fenêtre et la vois arriver toute chamboulée. Elle porte un ensemble de pyjama rouge et ses cheveux sont tout emmêlés. Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'ouvre la porte et l'accueil silencieusement. Elle semble ailleurs, ses yeux fuient mon regard et la douleur qu'elle porte sur elle me brise le cœur. Sans savoir pourquoi, je la prend dans mes bras et elle répond à mon étreinte en me serrant un peu plus fort. Je l'entends renifler, puis elle s'écarte de moi en s'essuyant les yeux.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, Aria ? Parle moi, je la supplie

Elle plante son regard dans le mien, ses magnifiques yeux azur scintillent dans l'obscurité. La peur et la douleur que j'y lis me cloue sur place, et je ne peux qu'espérer qu'elle se confie à moi pour comprendre. Je ne sais pas comment l'aider autrement.

- Je veux juste aller dormir, s'il te plait.

Sa voix chevrotante et sa supplication me serre le cœur, mais je ne peux qu'accepter. Je la dirige vers ma chambre, et l'invite dans mon lit. J'hésite à l'interroger à nouveau, mais sa mine triste m'en dissuade. Je me couche face à elle, tandis qu'elle m'observe silencieusement.

- Tu es sûre que tu ne veux pas en parler ? Je lui demande doucement.

Elle secoue la tête négativement. Je ne peux pas la forcer à me parler, mais elle doit savoir que je suis une oreille attentive, si elle a besoin.

- Ok... je murmure. Repose toi dans ce cas, et quoi que ce soit je suis sûre que ça peut s'arranger. Ça ira mieux demain.

Elle ne répond rien, mais je vois dans son regard qu'elle n'y croit pas. Qu'est-ce qui peux la rendre si pessimiste ? Les minutes passent, je vois son visage s'apaiser et j'entends sa respiration ralentir. Mais moi je ne trouve pas le sommeil, à nouveau préoccupée par milles et unes théories.

Le réveil sonne trop tôt à mon gout. Je n'ose même pas demandé à Aria si elle a bien dormis, sa mine affreuse parle pour elle : son teint livide, ses yeux rougis et gonflés... et son humeur maussade n'arrange rien. Elle est toujours aussi silencieuse qu'hier soir et je n'ose pas la brusquer. Elle m'a paru si fragile, si désemparée... que j'ai peur de ce qu'elle pourrait m'avouer.

Derrière l'objectifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant