Derrière l'objectif

26. Heureuse rencontre

En passant les portes du lycée, je me heurte à une petite boule brune. Je me confond en excuse, car comme d'habitude je suis en retard et je tente de me frayer un chemin à mon casier le plus rapidement possible sans faire attention devant moi.

Mais une poigne ferme me retient par le bras et me fait faire demie tour. Je tombe nez à nez avec une petite tête que je connais bien, et qui semble furieuse contre moi.

Maria.

Je souffle, exaspérée. Qu'est-ce qu'elle me veut, encore ? Et comme je me suis levée du mauvais pied, et que je n'ai aucune patience et aucune envie de perdre encore plus mon temps avec elle au milieu d'un couloir, je lance ironiquement pour la provoquer :

- Quoi Maria, tu as quelque chose à me dire ?

Le sourire mauvais qui se dessine lentement sur son visage me laisse penser que c'est exactement l'attitude qu'elle attendait de moi. Elle s'apprête à déverser sa colère, a me lancer une vague de haine au visage, a me pousser à bout. Et le pire c'est qu'elle attendait ce moment avec impatience, je le vois dans ses yeux qui s'anime d'une flamme vengeresse.

- J'ai rien à dire à la salope qui a brisé le cœur de mon meilleur ami et qui s'affiche sous son nez avec un autre mec 2 jours plus tard.

Je lève les yeux au ciel en soupirant. Encore le même refrain.

- Tu devrais être contente, ça te donne l'occasion de le consoler. Tu en a toujours rêver, n'est-ce pas ?

J'ai conscience que la provoquer ne va pas m'aider à me débarrasser d'elle, mais c'est plus fort que moi ce matin. J'en ai plein les bottes de devoir supporter ses petites leçons de moralités à 2 balles, qui en plus sont injustifiées.

Je me retourne en espérant la planter là, bouche bée. Mais elle me talonne de près, et j'ai à peine fait quelques pas qu'elle s'agrippe à nouveau à moi comme une moule a son rocher. On dirait qu'elle n'en a pas finit avec moi.

- Tu ne nies pas.

Je me force à rire, grinçante.

- Toi non plus.

Elle se renfrogne un peu plus et fais un pas dans ma direction. Dans mon champs de vision, je vois apparaître discrètement une tête blonde. Mais elle ne semble pas vouloir intervenir.

Maria resserre un peu plus son étreinte sur mon bras.

- Ne te sers pas de moi pour justifier ton comportement, elle siffle entre ses dents.

- Mais lâche moi ! Tu dérailles complètement Maria, c'est du délire à la fin ! J'explose.

Je dégage mon bras de son emprise et tourne les talons, les nerfs à vif. Je me dirige vers mon casier, Maria me suis toujours rageusement.

- Chris méritait bien mieux que toi, elle continue à crier dans mon dos.

Sur mon passage, je vois des têtes se retourner, et me regarder curieusement. Maria me colle aux basques en proliférant des paroles sympathiques à qui veut bien l'entendre, sans se préoccuper de son comportement odieux.

Elle m'exaspère.

- Et en plus tu crois vraiment que William en a quelque chose à faire de toi ? Tout ce qu'il veut c'est rester dans tes petits papiers pour mettre en valeur son équipe. T'es vraiment naïve ma pauvre.