Paradis Secret (Tome 1) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 17 Elena

Je garai la voiture sur le parking. Encore une journée où je n'étais pas en retard, même si je n'étais pas en avance non plus, mais c'était d'autant mieux, je ne tenais pas à revoir Tyler faire ses magouilles sur le parking comme si tout allait bien.

Je sortis de ma Ford et me heurtai à Tony, qui me rattrapa en me prenant par le haut des bras afin de me stabiliser.

Automatiquement, je regardai vers le fond du parking, là où lui et ses amis se garaient généralement. Je vis Mendoza assis sur sa moto en train de fumer une cigarette tout en rigolant avec le reste de sa petite bande d'amis.

— Ça va ? me demanda mon camarade d'espagnol en me lâchant presque aussitôt.

— Euh... oui, bredouillai-je en reprenant mes esprits et en tournant mon regard vers lui.

J'étais assez fatiguée, n'ayant presque pas dormi de la nuit. Et il y avait de quoi ! Le fait d'être la tutrice de Tyler me perturbait vraiment. Cela me faisait peur même. 

Il était un électron libre, ignorant à quoi m'attendre de sa part. Et je savais parfaitement qu'il allait transgresser toutes les consignes que je lui avais imposées, n'étant pas assez bête pour croire qu'il les respecterait ! Il était clair que Tyler aimait enfreindre les lois, sans doute trouvait-il cela excitant.

— Tu as l'air fatiguée, remarqua-t-il.

— Je n'ai pas très bien dormi.

C'était peu dire, je devais ressembler à un panda avec mes cernes énormes. Ce matin en me regardant dans le miroir, j'avais failli ne pas me reconnaître.

Tony esquissa un sourire et ensuite, tourna son regard vers Tyler, qui était toujours très occupé à se bidonner comme une baleine sur sa moto.

— Tu n'as pas à avoir peur de lui.

Je le regardai, surprise et ne sachant pas quoi lui répondre. Comment pouvait-il savoir que c'était à cause de son ami que j'avais des troubles du sommeil ? C'était tellement évident ?

— Il est peut-être beaucoup de choses, sans doute toutes celles que tu penses de lui sont vraies, mais... ce n'est pas quelqu'un de mauvais. Il ne te fera jamais de mal consciemment.

Sa déclaration me coupa le souffle. Ce garçon était vraiment perspicace.

— Elie ! cria quelqu'un derrière moi.

Je reconnaissais cette voix désormais : Mayim.

Elle arrivait en marchant, ses cheveux longs étaient aujourd'hui rassemblés en un chignon. Et contrairement à moi, aujourd'hui elle était venue en robe et ballerines. 

— Salut ! dis-je en m'efforçant de sourire.

Une fois à mes côtés, elle fronça les sourcils et prit mon visage entre ses mains pour ensuite le regarder sous toutes ses coutures.

— Eh bin dis-donc ! Tu as passé une nuit blanche toi !

C'était tellement flagrant ?

Puis son regard se dirigea vers Tony, qui depuis qu'elle était arrivée n'avait plus rien dit. Sans doute devait-il reconnaître la fille qu'il avait empêché la veille d'arrêter la bagarre entre Reid et Tyler.

Toutefois, Mayim lui sourit et lui tendit la main.

— Salut, je ne me suis pas présentée hier. Je suis Mayim.

Mon camarade d'espagnol semblait être pris au dépourvu. 

— Moi – il se racla la gorge –, c'est Tony.