Qui aurait cru que ma vie à moi, Emma Davenport allait non seulement être chamboulée par l'arrivée de Percy et de Grover mais aussi par ma revendication ?
Que voulaient dire les deux hologrammes au-dessus de ma tête ? L'homme qui m'avait élevé m'av...
Tandis que je courais dans la forêt, je remarquai que je ne portais plus mes vêtements de la colonie, mais une jolie robe verte. Merci mon super-papa-qui-se-sert-de-ses-pouvoirs-pour-changer-ma-tenue...
Je jurai entre mes dents, manquant la douceur de mon vieux jean et la chaleur de mon chandail à manches longues. Les larmes venant piquer mes yeux et je me demandai toujours pourquoi j'avais fui Percy.
Mais je ne pouvais pas retourner là-bas...Tout ce que j'arrivais à faire c'est courir à en perdre le souffle. Je courais de plus en plus vite, me concentrant que sur les arbres a évité.
Je finis par m'écraser au sol, les jambes repliées contre moi. J'avais cru appartenir à la colonie, même pour l'espace d'un instant, ça comptait. À présent, je ne savais plus vraiment où j'appartenais...
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Je baissai les yeux vers la petite boîte en bois que je tenais toujours. C'était le cadeau de mon super-nouveau-papa-surpuissant.
Je la tenais toujours fermement dans ma main.
Je poussai un soupir pour tenter de calmer la colère inexplicable qui montait en moi, mais c'était peine perdue.
Je me relevai et, étant au bord d'une petite falaise qui donnait sur la mer, je la jetai du plus loin que je pouvais, dans l'océan.
Croyait-il qu'il allait m'acheter avec ce cadeau ? Croyait-il qu'il allait effacer ma douleur, et toutes mes questions auxquelles il n'avait pas pris le temps de répondre ?
Je hurlai alors, hors de contrôle :
-TU NE PEUX PAS M'ACHETER !
Je retombai au sol, respirant avec peine. Je haïssais mon père Olympien et ma mère Olympienne. Ils m'avaient peut-être donné la vie mais il n'était dû en rien face à qui j'étais aujourd'hui. Tout ça je le tenais de...
-MON PAPA QUÉBÉCOIS ! Hurlais-je. CELUI À QUI JE DOIS TOUT CE QUE JE SUIS AUJOURD'HUI ! TU N'AS RIEN À VOIR AVEC QUI JE SUIS, TU...Tu n'as jamais rien fait pour moi...Finis-je dans un souffle.
Une petite voix dans ma tête soufflait ''Méchante Emma, méchante Emma'' mais je ne l'écoutai pas.
Je savais que cette colère n'était pas entièrement du fait que j'étais maintenant fille de dieux, mais aussi du fait que ma vie venait une nouvelle fois d'être chamboulée. Quelle galère.
Je fixais l'horizon dans l'espoir de me calmer, cependant ma colère, ma tristesse restaient en moi comme une flamme éternelle.
Soudainement, j'entendis des bruits, non loin. Je me relevai en vitesse et attrapai une branche au sol, n'ayant pas pris le temps de m'armer avant de m'engouffrer dans la forêt. Un jeune homme s'avança, s'adressant directement à moi.
-Que fais-tu dans la forêt ? Et pourquoi cries-tu ?
Il avait dit ces propos comme si la forêt lui appartenait et que je venais de déranger son précieux sommeil. Du moins c'est ainsi que je le captai.
-C'est pas de tes affaires. Répondis-je froidement.
Je souhaitai qu'il me laisse tranquille, mais il en fit tout autrement. Il s'approcha et je pus voir son visage.
-Nico. Lâchais-je soudainement.
Je me surpris moi-même et fronçai les sourcils. Pourquoi avais-je dit ça ?
-Comment sais-tu mon nom ? Demanda-t-il dans un grognement.
-Je...Je ne sais pas. Fis-je en haussant les épaules.
Nico me jeta un regard noir. Il croyait sûrement que je mentais, et pourtant je ne savais franchement pas comment je savais son nom. Mon regard allait se poser sur son blouson d'aviateur et j'eus un étrange sentiment de déjà vue.
-Tu ne devrais pas être ici. Me dit-il d'un ton autoritaire, ce qui éveilla doucement ma colère.
-Quoi ? Soupirais-je. Tu penses que la forêt est tienne ?
Voyant qu'il n'allait visiblement pas me laisser tranquille, je grognai et lui tourna le dos en lâchant ma branche au sol.
J'allais me trouver un coin tranquille, sans personne pour me déranger. Je pourrais alors fermer les yeux, et voir tout ce que je voudrais derrière, pour y trouver un endroit paisible et calme, sans tracas ni problème. C'était ce que me répétait souvent mon père, lorsque j'étais triste ou en colère.
-Tu ne devrais pas être ici, me répéta-t-il en m'attrapant par le bras pour me retourner face à lui, tu es sortie de la barrière protectrice, tu aurais pu te faire tuer !
-Lâche-moi. Dis-je d'un ton froid.
-Tu ne comprends pas ! S'exclama-t-il d'un air alarmant.
En temps normal, j'aurais été effrayée, mais ce n'était pas un temps normal.
-Kessé' que ça peut me faire ? Hein ? Tu ne me connais même pas !
Oui, oui. Les seules expressions québécoises que j'entendais à la maison, je les répétais lorsque j'étais en colère et je l'étais vraiment sur le moment.
-Allez viens on...
Je le coupai dans son élan en lui donnant un coup là où ça fait mal et il me relâcha.
Je lui lançai un dernier regard surpris de ma propre réaction mais toujours en colère, avant de partir à courir dans la direction opposée.
La petite voix répéta une dernière fois ''Méchante Emma'', mais comme la première fois, je l'ignorai.
Au bout de quelques minutes de course, je m'arrêtai finalement, ignorant complètement le fait que le prénommé Nico m'aie parlé d'avoir traversé la barrière de protection. J'étais trop fatiguée pour le faire, et franchement, je me foutais bien de me faire tuer. Je voulais juste retrouver mon père qui aurait su quoi me dire s'il avait été là.
Je montai donc dans un arbre, et pris place inconfortablement, avant de m'y endormir. Souhaitant profondément que lorsque mes rêves reprendront le dessus, j'y verrais tout sauf la colonie ou Poséidon...
J'étais sur le bord d'une fontaine, regardant d'un air distrait le ciel qui se couvrait. Je connaissais cet endroit, je l'avais vu et revu pendant 5 longues années. Je me souvenais vaguement que j'avais un protecteur...Mais je ne cherchai pas à m'en souvenir, je lui en voulais.
Pourquoi, d'ailleurs ?
-Tu te souviendras bientôt, souffla une voix et je ne sentis, apparemment pas l'envie de chercher la provenance de cette voix, car je ne bougeai pas. Tu le reverras, ton grand frère.
Je me levai, et soupirai simplement. C'était comme si quelqu'un d'autre prenait le contrôle de mon corps et de ma voix.
-Je ne veux plus d'énigmes, mon protecteur. Lâchais-je. Et puis je te croyais mort depuis des années...Alors je n'ai pas à t'écouter. Tu ne t'es pas montré depuis 11 ans...Sais-tu combien de fois j'ai tant souhaité ton retour ? Tu étais mon meilleur ami...
-Je sais, soupira la voix d'un ton mélancolique, mais ce n'est pas moi qui est décidé de tout ça, de l'absence...Ce sont tes paren..
-Stop ! Fis-je en fermant les yeux, je ne veux pas entendre parler de mes parents. Eux aussi, ils ont failli à leur devoir...
Waouh ! J'étais vraiment en colère, mais je ne savais pas pourquoi elle se tournait contre ce...protecteur. Je tentai de me concentrer pour en savoir plus, mais le rêve se mit à trembler et j'entendis mon protecteur me souffler bonne chance, avant que tout devienne noir.
