Le bruissement du temps.

Chapitre VI :Morphée, champion olympique.

_ Je suis rentrée Luxus !

Celui-ci lui répondit en colère, à l'autre bout de la maison :

_ Va te faire foûtre ! Laisse-moi crever tranquillement ! Cordialement.

Puis le silence refit surface. Natsu demanda à Wendy s'il pouvait bénéficier de quelques gorgées d'eau. Cette dernière faillit éclater en sanglot. Il n'avait pas d'eau potable à l'intérieur de la maison. L'eau qu'ils étaient capables de boire n'était certes pas très loin, mais dehors, dans un puit, là où les démons du soleil étaient susceptibles de les brûler encore plus. Sous le regard implorant de Natsu, Wendy soupira puis lui prit la main et attrapa un seau au hasard dans la cuisine. Ils sortirent, à nouveau terrassés par la chaleur ambiante qui commençait déjà à les cuire.

Wendy attacha d'une main habile et expérimentée le seau à une corde et le laissa tomber au fond du trou qui devait contenir une belle quantité de liquide froid et rafraîchissant. Puis elle se poussa un peu, aida Natsu à monter sur les bords de la construction souterraine et lui expliqua ce qu'il devait faire par la suite. D'un air surexcité, le rose commença à tourner la manette pour tirer le seau rempli d'eau glacée. Son sourire ainsi que le rire cristallin qui l'accompagnait fit sourire la bleue qui le surveillait avec attention, de peur qu'il ne tombe de le sombre trou.

Ce fut ensuite à Wendy de porter le seau jusqu'à la maison, faisant attention à ne faire tomber aucune goutte du précieux liquide. Natsu la devança rapidement afin d'ouvrir la porte. Une fois en cuisine, Wendy s'arma d'un grand verre qu'elle remplit rapidement avant de l'avaler goulûment devant le pauvre Natsu. Ce dernier avala difficilement sa salive mais n'osait pas protester contre Wendy. Elle était terrifiante lorsqu'elle se mettait en colère et les quelques années qui la rendait plus vieille que lui suffisait à faire taire le rose. Finalement, Wendy laissa le verre sur la table et partit s'affaler à nouveau sur une sorte d'ancien canapé, déchiré sur le bord mais aussi frais que l'air de la maison. On entendait déjà les ronflements de la bleue lorsque Natsu, tirant un visage boudeur. Il se hissa sur la table de la cuisine avec difficulté puis essaya d'attraper le verre entre ses mains.

Malheureusement, le verre était déjà humide. Le récipient glissa des mains u pauvre enfant assoiffé puis alla s'écraser au sol dans un fracas un peu trop audible. Les débris de verre s'éparpillèrent sur le sol et le liquide se répondit comme une coulée de sang, allant tâcher les tapis environnants. Le bruit ne réveilla pas Wendy, en revanche, pour son frère, ce fut une autre affaire.

Ce dernier sortit en trombe de sa chambre, les yeux rougis par un manque de sommeil évident. L'expression de son visage semblait menacer de mort quiconque serait intercepté dans le champ de vision ou le rayon d'action des lasers qui remplaçaient les globes oculaires de Luxus. Sa respiration saccadée laissait transparaître sa nervosité piquée à vif. Il serrait les dents tout en fixant les dégâts causés par Natsu d'un air meurtrier.

_ Qui a eu l'audace de me déranger pour la troisième fois aujourd'hui !, hurla Luxus avec toute la force de ses poumons.

Effrayé comme jamais par la voix qu'avait utilisée le blond, Natsu se ratatina, la tête entre les jambes. Très rapidement, on entendit des reniflements puis Natsu éclata en sanglots comme le ferait un enfant de son âge. Ses cris portaient au loin, étonnant Luxus qui ne s'attendait pas du tout à ce genre de réaction. Les yeux écarquillés par la surprise, le blond se contenta de fixer le cousin de son ami, son pouvoir faire le moindre mouvement.

Cette fois-ci, le sommeil de Wendy céda et cette dernière se réveilla en sursaut. Elle eut vite fait de se frotter les yeux pour se débarrasser des derniers fragments de sommeil que lui avait envoyé Morphée, avant d'essayer de comprendre ce qui se passait. En remarquant la mini-catastrophe par terre, la mine choquée de Luxus et Natsu qui continuait de faire sa fontaine et sa sirène de pompier, elle comprit ce qui était arrivé. Vive comme l'éclair, elle se précipita vers son grand-frère et lui envoya un bon coup à la tête qui eut le don de le réveiller de sa surprise.

_ Pourquoi t'as fait pleurer le petit !, fit la bleue en essayant de surpasser le concert musical de Natsu.

_ Mais j'ai rien fait ! C'est lui qui a commencé à chialer dès que je suis venu.

_ Espèce de gros balourd ! Ta tête ferait peur à n'importe qui ! Qu'est-ce qui t'as pris de veiller toute la nuit ?

Luxus se gratta l'arrière de la tête tout en tirant une grimace de douleur lors du contact entre ses doigts et une partie sensible de la nuque. Apparemment, il subissait le même mal que sa jeune sœur mais celle-ci n'y fit guère attention. Un peu gêné par la tournure de la situation, le blond redompta rapidement ses cheveux en bataille, se donna deux ou trois claque pour bien émerger du monde de Morphée puis se dirigea vers l'enfant rose qui continuait d'inonder la maison, aussi bien par ses larmes que par les bruits stridents qu'il poussait. Sans crier gare, le grand garçon le prit dans ses bras et commença à le bercer tout en lui donnant de légères claques au dos. Surpris par les agissements de son porteur, Natsu s'arrêta enfin de hurler ses caprices et ne bougea plus.

Wendy se repositionna comme il y avait quelques minutes puis sombra à nouveau dans un sommeil qui lui avait été privé la nuit à cause de sa nuque trop sensible. Elle au moins, avait eu la chance, contrairement à Luxus, de ne pas avoir été affublée de yeux ensanglantés d'insomnies. Cobra et Natsu n'avait donc pas remarqué qu'elle essayait d'utiliser la chaleur ambiante de la rue, assise sur le bloc de pierre, pour rejoindre Morphée.

Un petit quart d'heure plus tard, lorsque le père des deux frères et sœur rentra chez lui après une longue et accablante journée, il trouva ses enfants en plus de celui adopté par les commerçants les plus connus de la ville endormis. Wendy étalée toute à son aise par terre, rafraîchie par le sol. Natsu et Luxus, appuyés l'un contre l'autre, comme l'aurait fait Cobra. L'ambiance était calme et apaisante. 

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