Chapitre 12'

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Après ma réponse, le frère de Willow reste un long moment immobile devant la vitre. Son regard est plein de tristesse mais j'y distingue aussi de la compassion. Alors que je pensais notre échange terminé, il reprend la parole:

-Avez-vous des frères et soeurs là-bas?

Sa question me brise le coeur... Depuis notre départ et durant tout le trajet jusque Panem, je n'ai cessé de penser à tout ceux que nous n'avions pas pu sauver, mais une personne en particulier me manquait plus que tout.

-Ma soeur Ariana était une petite fille fragile. Elle a été une des premières à succomber à la maladie. C'était il y a un mois . Elle était tout ce que j'avais et c'est à ce moment là que j'ai compris que nous finirions par vous rejoindre. 

-Je suis sincèrement désolé.

-C'est moi qui m'excuse. Nous ne vous avons apporté que des problèmes en venant ici. Nous n'aurions dû rester chez nous. 

-Ne dites pas ça, vous êtes quelqu'un de bien, cela se voit. Si Willow était capable de parler, elle vous défendrait sans aucun doute. 

Je m'apprête à lui répondre qu'elle n'a aucune raison de me défendre puisqu'elle me connaît à peine mais notre conversation est interrompue par un bruit venant de l'appareil auquel est relié Willow. Son frère se retourne et analyse différents indicateurs sur la machine. Il se retourne vers moi les yeux baigné de larmes. Il est tellement paniqué que lorsqu'il essaie de parler, les mots ont du mal à sortir et je dois me coller à la vitre pour l'entendre.

-Quels étaient les symptômes de la maladie?

Je réfléchis un instant et je revois ma soeur dans mes bras, sa cage thoracique se soulevant de plus en plus difficilement alors que ses yeux se vidaient peu à peu leur éclat. Ce jour-là, elle s'était déjà évanouie 3 fois. La 4ème, elle ne s'est jamais réveillée.

A présent, je dois crier pour couvrir le bruit de l'appareil. 

-Principalement des évanouissements et des difficultés respiratoires.

Il ne me répond pas mais, par son regard, je comprends que ce qu'il a lu sur l'écran de l'appareil n'est pas une bonne nouvelle. 

Pendant deux secondes, il me regarde droit dans les yeux et semble hésiter à faire quelque chose. Puis, il se retourne et appuie sur un bouton que je n'avais pas remarqué. Aussitôt la vitre qui me séparait de lui et Willow se désintègre et je me retrouve au sol, de l'autre côté de la pièce.

-Je dois aller chercher, l'antidote devrait être prêt dans dix minutes. Je compte sur vous pour la maintenir en vie jusque là. 

Je n'ai même pas le temps de me relever a-ou de lui répondre qu'il est déjà parti en courant et en claquant la porte.

Je me retrouve donc seul avec Willow. Je me penche au dessus de son visage. L'air paisible qu'elle affiche tranche avec la panique et le vacarme de la situation. Je me tourne ensuite vers l'écran de l'appareil. Celui-ci confirme qu'elle a de plus en plus de mal à respirer. La rapidité avec laquelle son état ce dégrade indique sûrement que les gens d'ici n'ont pas l'habitude de tomber malade. Je sens la panique m'envahir. Je regarde encore une fois l'écran, si je ne trouve pas rapidement quelque chose à faire ou si les médecins ne se  pressent pas à trouver un antidote, elle ne tiendra pas 10 minutes. Le temps presse, il faut que je trouve une idée, il faut que je parvienne à stabilisé  Willow pour qu'elle ne rejoigne pas Adriana.

Soudain, une idée me vient. Si l'antidote est fabriqué à partir de mon sang, je peux l'aider à vaincre la maladie en lui en transfusant une partie. J'ai dû le faire quelque fois au cours des dernières années quand l'un de mes amis était grièvement blessé car il se trouve que je suis donneur universel. Je ne sais pas si cela va fonctionner mais si je ne fais rien, elle est condamnée.

Le bruit de l'appareil résonne de plus en plus fort dans la pièce et rend la situation encore plus stressante. Tandis que je fouille chaque tiroir de la pièce pour trouver un kit de transfusion, j'ai l'impression d'être en plein cauchemar. Il y a 48h, je m'imaginais que nous allions enfin trouver la paix en venant ici. C'était sans compter sur le fait que nous avions amené la maladie avec nous. Pris dans mes pensées, je manque de passer à coté du kit que je cherchais. Avant de chercher une veine de son bras assez grosse pour lui enfoncer, je vérifie une dernière fois son niveau d'oxygène. Celui-ci est critique, sa cage thoracique se soulève à peine. Si ce que je m'apprête à faire ne réussit pas, elle mourra et j'en serai le seul responsable.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 23, 2018 ⏰

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