Épilogue

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Lyra s'éveilla doucement, sortant d'un sommeil profond, sans rêve. Un sommeil vide, comme elle n'en avait pas eu depuis longtemps. En effet, depuis quelques mois, ses nuits étaient courtes, conspuées de cauchemars... Mais pas cette fois. Cette fois, tout était différent.

Elle se redressa péniblement, malgré les crampes qui faillirent lui arracher un cri. Elle entrouvrit légèrement les yeux, et du se raviser : une douleur fulgurante déchira la partie droite de son visage. Elle passa la main sur cette dite partie, et sentit un doux tissu qui la recouvrait. Elle voulut l'enlever, mais une nouvelle vague de souffrance l'en dissuada.

Les oiseaux chantaient, et une douce chaleur la caressait. Une bonne odeur de plante embaumait l'endroit. Elle ouvrit légèrement l'œil gauche, et fut éblouie quelques instants. Une fois habituée à la lumière, elle put discerner où elle se trouvait : elle reposait sur un petit lit, dans un coin dans pièce pauvrement meublée d'une table de chevet, et d'une armoire. Non loin d'elle se trouvait une fenêtre par laquelle entrait de doux rayons de soleil. Elle aperçut également, collé contre un mur, un petit miroir.

Au prix d'un gros effort, Lyra parvint à s'asseoir, ses pieds nus foulant les lattes de bois constituant le sol de la petite chambre. Elle fut prise d'un vertige, et l'endroit se mit à tourner autour d'elle. Elle posa sa main sur son œil gauche, et attendit que la pièce cesse de se mouvoir. Une fois l'horrible sensation dissipée, elle entreprit de se relever.

Elle cru que ses jambes allaient exploser, mais elle tint bon, et parvint à se redresser. Elle avait du mal à garder l'équilibre, et le sol se mit à bouger sous ses pieds. Lyra fit un pas en direction du miroir, et faillit chuter. Elle en fit un deuxième, puis un troisième, chancelante. Elle avança encore un peu, et tout à coup, ses jambes ne répondirent plus, et elle tomba. Elle parvint in extremis à s'appuyer contre le mur, et resta immobile quelques instants.

Au bout de quelques instants de longue souffrance, elle parvint jusqu'à la glace, et y observa son reflet : ses cheveux blancs tombaient sur ces épaules, ce dont elle n'avait plus l'habitude depuis quelques temps, mais plus étonnant, un bandage couvrait toute la partie droite de son visage, légèrement rougi par ce qui devait être du sang. Elle remarqua également que ses bras étaient enveloppés du même tissu blanchâtre. Son habituelle cape noire avait été troquée par une tunique des plus simples, d'un bleu ciel épuré, assortie à un petit pantalon.

Elle s'observa encore quelques instants, avant de passer la main sur le tissu qui recouvrait son œil. Doucement, elle le retira, pour laisser apparaître sa peau rougit de sang qui déjà séchait, ainsi qu'une large et profonde estafilade, allant du bas de sa joue jusqu'au sourcil. La plaie avait était nettoyée, mais elle restait assez répugnante.

Lyra se retourna, et observa la pièce. Que faisait-elle ici ? Elle se souvenait, malgré son esprit encore embrumé, du combat contre Ondine, dont son corps portait encore les marques. Un combat qu'elle avait perdu. Elle se remémora ensuite sa discussion avec le dragon, puis l'arrivé de la femme masquée, dont la voix lui disait quelque chose. Elle avait dit la connaître.

La jeune fille haussa les épaules : ce n'était pas le plus urgent. La question qu'elle devait se poser était : qui était la personne qui avait bandé ses blessures ? Le dragon, ou la femme ?

Lyra s'approcha lentement de l'armoire, et l'ouvrit : il y avait un veston noir, accroché à un bout de bois, ainsi que sa fidèle cape noire, et l'habit que Borga lui avait fait. Habit qui lui avait d'ailleurs sauvé la vie...

Elle baissa ensuite l'œil, et aperçut un tiroir, dont elle attrapa la poignée. Elle regarda ce qui se trouvait à l'intérieur, et soupira, légèrement rassurée : son épée reposait dans son fourreau, de même que sa dague, juste à coté de sa sacoche, qu'elle attrapa pour en vérifier le contenu. Tout était à sa place.

L'Enfant aux yeux blancs - L'éveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant