Teach Me Love...

Chapitre 21 : April

Ça y est, on peut définitivement dire que nous sommes en hiver.
En ce premier lundi de janvier, la neige tombe à gros flocons, créant un doux tapis blanc de part et d'autre de chaque rue, recouvrant tout, aussi bien les toits de nos maisons que les arbres nus, nous offrant un splendide paysage à tous, m'offrant une incroyable envie de rêver. En voyant chaque flocon se poser avec délicatesse sur ses frères afin de nous offrir le plus beau des spectacles, je me laisse aller à imaginer toutes sortes de scènes plus belles les unes que les autres qui pourraient arriver sous une pareille neige. Assise contre ma fenêtre, je ne peux m'en empêcher, l'occasion étant trop belle, même si je sais parfaitement que toutes ces folies de mon esprit ne pourront jamais se réaliser.
Pourtant, bien vite, je réalise que je dois sortir afin de retourner au lycée. Aujourd'hui, c'est la rentrée et si je suis en retard dès la rentrée, mes parents ne me le pardonneront jamais et m'enverront très certainement en pensionnat, ce que je ne veux absolument pas.
Maintenant, lorsqu'ils le peuvent, Allie et Adam viennent me rendre visite à la fin de mes cours, me raccompagnant jusqu'au bout de ma rue afin que personne ne sache que je les vois en cachette alors il est hors de question que je quitte de nouveau ce lycée où cette petite routine s'est installée entre nous trois.
Je me lève rapidement et, enfilant ma veste par dessus mon sweat, j'attrape mon sac afin de courir jusqu'au rez de chaussée où je met très rapidement mes bottes avant de quitter ma maison sans même prendre de petit déjeuner, ne souhaitant pas voir mes parents qui me rappeleraient pour sûr que je risquerai d'être en retard.
Désormais dans le froid, je réalise à quel point l'hiver est beau. Cette saison, je l'adore. Elle est magique. Elle me redonne de l'espoir. L'espoir qu'un jour, peut-être, j'arriverai enfin à faire ce dont j'ai envie et pas ce que les autres veulent que je fasse soit disant pour moi.
Je soupire en marchant, traînant des pieds afin de laisser une marque de mon passage dans cette neige aussi éphémère que ma détermination. Tout ça, c'est ridicule. La neige ne changera rien. Ce n'est pas la première fois qu'il neige tour comme ce n'est pas la première fois que j'y vois un signe et pourtant, jamais rien ne s'est amélioré alors à quoi bon continuer d'espérer? C'est tout simplement idiot de ma part.
Bien vite, j'arrive devant le lycée où les personnes de ma classe me dévisagent, comme à leur habitude. A vrai dire, depuis maintenant presque un mois, ça ne me touche même plus et je me contente juste de les ignorer, n'ayant rien de mieux à faire alors qu'ils continuent toujours plus, essayant se me déstabiliser ou de me faire craquer, je ne sais pas vraiment.
Passant ma main sur un banc recouvert par la neige, je soupire, désespérée par cette vie qui ne semble réellement pas vouloir m'épargner ne serait-ce qu'une seconde... Soudainement, n'ayant pas fait attention à l'endroit où je posais mes pieds, je me retrouve à glisser sur une plaque de verglas, me faisant tomber en arrière en quelques secondes sous les rires moqueurs de tous ceux qui ont eu la chance d'assister à ma chute.
Encore une nouvelle journée qui s'annonce prometteuse...

•○•○•

Il est 18 heures lorsque je sors enfin de cet enfer. Peut-être n'est-ce que mon imagination mais j'ai l'étrange impression que ce début d'hiver enneigé ne fait pas que des heureux, bien au contraire, ils semblent tous encore plus désagréables qu'auparavant. Je ne savais même pas que c'était possible mais, visiblement, je m'étais totalement trompée.
Soupirant d'exaspération, je jette un rapide regard à ma droite avant d'en faire de même à ma gauche dans l'espoir de voir Allie ou Adam qui m'attendaient et, par chance, je vois Adam qui me regarde, un grand sourire plaqué sur les lèvres que je lui rends immédiatement en m'avançant vers lui.
Enfin un visage familier... Il ne peut même pas imaginer à quel point c'est agréable.
A peine ne suis-je arrivée à sa hauteur qu'il me serre déjà fort dans ses bras, me laissant légèrement frissonner en sentant sa chaleur corporelle venir réchauffer le mien.
Ce n'est que maintenant que je me rends compte à quel point il fait froid.