Chapitre 30 : Mateo

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Bon sang... J'ai réussi... C'est si fou que j'ai encore du mal à y croire alors même qu'elle se trouve dans mes bras, me laissant humer sa douce odeur sucrée qui m'avait tant manqué. Je suis tellement heureux de l'avoir dans contre moi que je pourrais crier tellement la joie se fait grande au plus profond de moi.
Elle est là, près de moi, et cette fois, je ne veux pas me risquer à la perdre de nouveau. Cette fois, si je venais à devoir de nouveau affronter son départ sans que je ne puisse rien faire pour changer quoi que ce soit, je pense que je ne m'en remettrais définitivement pas. Aussi étrange que cela puisse paraître, sans elle, j'ai tout simplement l'impression de n'être qu'une coquille vide, comme si quelque chose me manquait, comme si je n'étais plus moi-même. C'est ridicule, je le sais et je l'assume entièrement mais pourtant, je crois pouvoir dire qu'en réalité, je suis presque heureux de ressentir ce besoin inlassable de l'avoir à mes côtés. C'est comme si... Bizarrement, j'étais devenu dépendant d'elle. Mais cette dépendance est... Est très certainement à la fois la pire et la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée. J'imagine que seul l'avenir sera dans la possibilité de me dire si ces sentiments à double tranchants auront eu la chance de pouvoir s'épanouir au grand jour ou s'ils auront dû mourir encore tous frais dans ma poitrine.
Ma main vient doucement se glisser dans sa chevelure pour lentement venir caresser son crâne tandis que je me décolle très légèrement d'elle afin de voir son visage sous le choc, me faisant esquisser un fin sourire alors qu'elle lève le visage vers moi, visiblement perdue. Elle semble vouloir parler, vouloir me dire quelque chose mais sans vraiment savoir quoi, la rendant terriblement adorable à mes yeux. Si adorable qu'une brusque envie de l'embrasser me prend, envie que je ne peux malheureusement pas assouvir au risque de la brusquer, m'obligeant donc à me détacher le plus rapidement possible d'elle avant de faire une énorme bêtise que je pourrais regretter et qui pourrait surtout mettre un point final à toute cette relation que je cherche tant à conserver.

-Je... Monsieur Garcia... ?, redemande-t-elle d'une voix faible, ne semblant toujours pas certaine que je sois bien réel.

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire amusé en la voyant se mordre la lèvre inférieure alors que son regard se pose sur ses propres mains qu'elle ne peut s'empêcher de triturer nerveusement. Passant ma main dans mes cheveux pour tenter un minimum de calmer cette joie folle qui s'empare de moi bien trop rapidement, j'ose enfin répondre à sa demande faible.

-April ?, souriais-je.
-Je... Enfin, vous... Vous... Qu'est-ce que vous faites là... ? Et comment vous avez pu arriver jusqu'ici... ? Non, surtout, pourquoi... ?

Je sourie un peu plus lorsque, prenant sa main dans la mienne, je l'entraîne avec moi vers l'endroit qui m'a permis de la retrouver et où je pensais la retrouver endormie cette nuit comme Allie me l'avait décrite sans qu'elle ne comprenne ce que je fais. Très rapidement, nous arrivons devant une très grande et belle serre où je n'hésite pas une seule seconde à entrer pour enfin pouvoir la voir sous la douce lumière qui illumine les violettes à notre droite et les lys blancs se trouvant à notre gauche. Lorsque je peux enfin discerner sans aucune difficulté son visage, je vois que ses joues sont légèrement humides.
Bon sang... Elle a pleuré... ? Mais pourquoi ? Je veux dire... Elle n'est pas contente de me retrouver ? Je... J'étais pourtant convaincu qu'elle serait heureuse de retrouver une personne au visage connu mais...

-Vous... Pourquoi... ?

J'écarquille légèrement les yeux lorsque je comprends qu'en réalité, ces larmes qui se sont dessinées sur ses joues rougies par la fraicheur de cette nuit d'hiver ne sont autres que des larmes de joies qui me sont sans aucuns doutes adressées.
Soudainement bien trop heureux pour que ce soit permis, je m'empresse de détourner le regard tout en passant pour la énième fois de la soirée ma main dans ma chevelure et en me mordant légèrement la lèvre inférieure pour m'empêcher de faire quelque chose que je pourrais regretter par la suite.

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