Vérités révélées

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Et cela a duré toute la nuit. Je suis partie me couché seulement à 4h du matin. Nous avons parlé de tant de choses! Il m'a raconté son évolution dans le club et ce qui ne lui plaisait pas. J'étais rassuré de savoir qu'il ne cautionnait pas toute cette violence inutile. Il m'a parlé de Kennett et de son père. Nous avons vaguement évoqué notre relation sans jamais rentrer dans le vif du sujet encore trop sensible. Je me suis confié à lui. Je lui ai parlé de ma vie à New York. Je lui livré mes regrets vis-à-vis de mon père jusqu'à craquer. 

- J'ai l'impression de ne pas pouvoir le pleurer ou ressentir de la tristesse. Comme si après ce que je lui ai dit et fais... J'essaie de tenir le coup, parce que je ne peux pas.. Ma voix se brisa.

je cachai mon visage entre mes mains car je n'assumais pas de sembler aussi faible. Je sentis alors les bras forts de Jax m'enlacer sans hésitation, naturellement comme si ma place était d'être contre lui. Je sentais son souffle dans mes cheveux tandis qu'il mettait les mèches qui me tombaient sur les yeux derrière l'oreille. Je savais à ce moment-là que si je relevais la tête il m'embrasserait. Cette proximité soudaine me calma et je le repoussais gentiment. Il se rassit sur son tabouret et se tenait le menton gardant une main sur mon épaule. Je relevai la tête et me forçais à sourire.

- Ca va aller, dis-je en m'essuyant les yeux. 

Il me dévisageait en silence et je me mis à rire parce que j'étais gênée.

- Changeons de sujet, dis-je en me levant pour aller chercher la bouteille. 

Il rit et me tendit son verre. 

Et cela a duré toute la nuit. Puis nous sommes allés nous coucher. J'étais déjà pompette et s'il essayait de m'embrasser je pense que j'aurais cédé. Il m'a accompagné jusqu'à ma chambre et c'est appuyé contre le chambranle avec un regard de braise. Je lui interdisais l'entrée de ma chambre avec mon corps.

- Je suis content que tu sois là, dit-il avec le même sourire que quand nous avions 17 ans. 

Mon coeur se mit à battre plus vite. J'allais céder. 

- J'ai aimé parler avec toi, dis-je sans le quitter des yeux.

Nous restâmes un moment en silence avant qu'il ne se penche en avant lentement.

- Bonne nuit, dis-je plus fort que nécessaire et je claquais la porte derrière moi. 

J'entendis son rire de l'autre côté et je souris comme une imbécile. Je ne voulais pas flancher. Pas avant de savoir s'il s'était vraiment passé quelque chose entre Thalia et lui. Je ne réussis pas à dormir de la nuit. Après quelques heures au lit je me levai et priai pour ne pas croiser Jax. 

Ma soeur travaillait chez un coiffeur du centre. Cette fois-ci je pensai à appeler un taxi et m'y rendis. Elle sembla surprise de me voir entrer. 

- Je travaille Telma.

- Je sais, et j'ai besoin d'une coupe, dis-je enthousiaste. On va voir si tu as été bien formée, dis-je en m'asseyant sur un siège. 

Elle sembla hésiter et vint se mettre derrière moi. Elle avait une queue de cheval haute et portait sur son t-shirt un tablier violet avec le nom Kokoriko écrit dessus. Je grimaçai face au nom.

- Vous pourriez au moins remplacez les k par des c, dis-je un sourire en coin.

Elle n'eut pas de réaction avant de rire.

Thieves of MoralityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant