Chapitre 5 : Adrien Rabiot

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Adrien Rabiot revenait de l'entraînement, son premier entraînement avec l'équipe de France. Bien que le jeune homme fût fier, il ne parvenait pas à se débarrasser d'une certaine aigreur. Aujourd'hui n'aurait pas dû être son premier entraînement à Clairefontaine. Il aurait dû être champion du monde en 2018, comme l'ensemble de ses coéquipiers. Le joueur du Paris Saint-Germain soupira. Aller de l'avant, disrupter étaient les mots d'ordre d'Adrien, mais il fallait admettre qu'ils étaient parfois durs à suivre. Néanmoins le brunet ne laissait rien paraître de sa frustration et déambulait dans les couloirs de la villa torse nu, sa peau perlée par les gouttes d'eau que lui avait laissées la douche qu'il venait de prendre, une serviette sur l'épaule. Le jeune homme marchait tranquillement au moment où il manqua d'heurter – pour la deuxième fois de la journée – Antoine Griezmann, qui sortait alors du bureau de Didier Deschamps. Le joueur de l'Atletico n'avait pas fière allure. Ses yeux étaient rougis par les larmes, ses traits tirés, et il n'avait plus rien du jeune homme solaire et avenant que connaissait le grand public. Pendant une fraction de seconde Adrien se demanda ce que faisait son coéquipier dans le bureau de leur coach, avant de se souvenir qu'il avait été, avec Giroud et Lloris, dispensé d'entraînement. Le souvenir de l'altercation qui avait opposé la cuisinière de l'équipe de France à la sœur jumelle d'Antoine revint à la mémoire du milieu de terrain parisien, qui prit son camarade en pitié. Le début de la préparation à l'Euro avait certainement dû être une épreuve pour lui, d'autant plus que sa compagne l'avait quitté quelques semaines plus tôt, comme la presse people ne cessait de le rabâcher. Cette fois-ci, après avoir frôlé l'accident, Antoine ne semblait pas d'humeur à se confondre en excuses. Le jeune homme semblait décidé à ignorer son nouveau coéquipier et à prendre la direction de sa chambre, mais Adrien le coupa dans son élan en lui saisissant le poignet.

« Pardon d'avoir été si brusque haha. »

Antoine avait fait volte-face dans un sursaut et regardait son partenaire avec perplexité. Lorsque ce dernier s'excusa, il sembla se détendre, et Rabiot crut presque voir ses joues rosir légèrement.

« Je... J'ai juste l'impression que tu ne te sens pas super bien, donc je voulais te proposer de venir un peu dans ma chambre, histoire de te changer les idées... »

Le joueur du Paris Saint-Germain ponctuait chacune de ses phrases par un léger sourire qui venait creuser sa pommette, et qui semblait embraser toujours un peu plus les joues de son interlocuteur. Antoine accepta l'invitation silencieusement, mais son visage semblait subitement irradier de joie. Les deux coéquipiers prirent la direction de la chambre de Rabiot, qui était située en face de celle de Benjamin Pavard. Adrien fut le premier à passer le pas de la porte, Antoine à sa suite. L'attaquant ne semblait pas très à l'aise, et ne cessait de jeter des coups d'œil furtifs à chaque recoin de la pièce, comme s'il craignait que quelqu'un ne lui bondisse soudainement dessus. La gêne et la candeur de son coéquipier amusait beaucoup Adrien. Ce dernier avertit nonchalamment Antoine qu'il allait faire un tour dans sa salle de bain afin de s'habiller – puisqu'il était demeuré torse-nu pendant tout ce temps. Pendant une fraction de seconde, il crut déceler une lueur de déception dans le regard de son camarade, mais finit par se persuader qu'il s'était trompé. Dans sa salle de bain, Rabiot choisit un t-shirt noir, assez sobre, mais qui mettait particulièrement en valeur ses larges épaules et ses pectoraux saillants. Lorsqu'il rejoignit la pièce principale de sa suite, il trouva Antoine absorbé par la lecture de l'un des livres qu'il avait amenés avec lui : une fanfiction particulièrement torride qui shipait le joueur du Paris Saint-Germain avec son coéquipier Neymar Jr., et qu'Adrien avait souhaité faire imprimer et relier. Il profita de l'inattention de son camarade pour le détailler plus en profondeur. Il aimait les yeux azurés, la chevelure cendrée et la silhouette fine et athlétique d'Antoine, mais le charme de ce dernier n'émanait pas seulement de caractéristiques aussi triviales. Ce qu'Adrien appréciait par-dessus tout était la manière dont l'attaquant rougissait à la moindre occasion, sa façon de sourire, toujours rayonnante, sa légèreté, surtout. La désirable légèreté d'Antoine Griezmann. C'est pourquoi lorsqu'Adrien s'était retrouvé face à face avec le visage blême et déconfis d'Antoine, il avait immédiatement voulu lui rendre son beau sourire, raviver la flamme du feu follet de l'équipe de France...

« Tu aimes ce que tu lis ? » Demanda-t-il avec un sourire taquin, tout en s'asseyant à côté d'Antoine, leurs cuisses s'effleurant doucement.

Le visage du Mâconnais prit des teintes vermeilles. Il tenta d'articuler quelques mots, une phrase sensée peut-être, mais ne parvint qu'à balbutier des choses incompréhensibles. Il se ressaisit finalement et posa à son tour une question :

« Pou-pourquoi tu lis ces choses ?

- Ça m'amuse. Tu n'as jamais lu des fanfictions écrites à ton sujet ?

- Non... Mais... - bien que cela semblait dorénavant impossible de faire plus, le visage du jeune homme ne cessait de rougir, et Adrien craignait qu'il ne défaille pour de bon d'un instant à l'autre – Tu as vraiment fait toutes ces choses-là ? Je veux dire... Avec Neymar...

- Hm... - Rabiot abordait toujours son sourire enjôleur – Disons que je me suis souvent amusé avec Neymar oui... Après cela ne veut pas dire que nous avons exactement les choses qui sont écrites ici... – Il laissa échapper un petit rire – Nous n'avons pas fait moins que ce qui est écrit non plus, des choses différentes simplement... »

Antoine ne disait plus un mot. Il ne regardait plus non plus son coéquipier, et fixait obstinément le livre qu'il tenait entre ses doigts crispés. Le joueur du PSG s'approcha un peu plus de lui, et glissa à son oreille :

« Tu aimerais essayer ces choses-là ? »

L'attaquant ne répondit pas de vive voix mais acquiesça doucement, ce qui encouragea Adrien à venir doucement lui caresser la cuisse. Tendrement, il déposa quelques baisers dans la nuque de son nouvel amant, et tandis que ce dernier tournait enfin son visage vers lui, il embrassa ses lèvres rosées avec passion. Leur baiser dura deux minutes et les laissa à bout de souffle, leurs regards plus brûlants que jamais. Rabiot retira le t-shirt de son partenaire avec empressement et fit basculer Antoine sur le lit, avant de se placer au-dessus de lui. De nouveau, le brunet vint cueillir la bouche sucrée de son amant, dans laquelle il glissa brièvement sa langue, avant de s'aventurer un peu plus bas. Il commença par couvrir de baisers le cou et le torse de son coéquipier, avant de venir goûter au fruit défendu, ce qu'il fit avec une habileté certaine. Tant est si bien qu'il sentit bientôt se répandre au fond de sa gorge la preuve indéniable de son adresse, tandis qu'Antoine reprenait difficilement son souffle. Adrien remonta au niveau de son partenaire en arborant un large sourire de satisfaction. Il glissa sa tête sur l'un des oreillers cotonneux de son lit et plongea son regard de jais dans celui de Griezmann, avant de lui annoncer :

« Je crois que j'ai quelques amis à te présenter... Ou plutôt, je crois que tu vas venir avec moi découvrir la face cachée de certains de tes coéquipiers... »

Pierre qui roule...Where stories live. Discover now