Polémique - #Payetonauteur

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[POLEMIQUE - #PAYETONAUTEUR]

Ce post va être long et va aborder un sujet épineux de ma carrière d'écrivain-perpétuellement-en-herbe (aussi appelé EPEH). Je remercie Anaïs et Dorothée (noms d'emprunts) avec qui j'ai pu échanger publiquement hier sur la plateforme Wattpad.

Les sujets traités sont importants pour vous et pour moi, donc même pour blaguer, si j'en vois un qui me mets un gif « DIDN'T READ, LOL » en commentaire, ça va expulser des bulles carrées, bande de petits chenapans !

Je vous invite en revanche à échanger en commentaire dans le plus grand respect commun, à apporter votre pierre à l'édifice, vos idées, vos solutions. Les MP, ici, n'aideront pas, même si vous êtes timides car avoir le même échange vingt fois en conversation privé n'est pas très efficace (ni pour moi ni pour vous).

Ce post prendra la forme d'une interview et je prends la liberté, pour des raisons de simplicité, d'ajouter ou d'ôter des passages afin de rendre le discours plus clair. J'ai aussi corrigé quelques phrases trop emphatiques de ma part. La conversation réelle est publique sur Wattpad.

Les lectrices qui m'ont permis de discuter de ces points pour le moins ennuyeux, ombres au tableau de l'EPEH, m'ont été d'une grande aide pour réfléchir à ce sujet, une fois de plus je les remercie.

***

INTERVIEW

Season (enthousiaste, à l'adresse de Rébecca, lectrice belge qui déplorait le fait de ne pouvoir acheter un de ses livres) :

« J'ai lu que Amaz*n Belgium allait ouvrir ses portes fin 2018 ! »

Anaïs (inquiète des conditions de travail des employés d'Amaz*n et du fait que les librairies de quartier périclitent) :

« Je ne conseille vraiment pas Amazon pour acheter des livres que ce soit numérique ou en format papier ;) »

Season (piquée par cette intervention qui mine complètement ses projets de vacances aux Caraïbes en raison d'une absence totale de ventes de ses bouquins) :

« Oups ! ^^ Mais alors quelle est ta solution ? ;-) »

Season emploie une myriade de smileys encourageants mais est bien sûr très agacée par cette intervention, après tout elle n'a gagné que 3 euros et un commentaire Amazon ce mois-ci. Elle pourra néanmoins acheter un beignet fourré au chocolat. Elle ajoute rapidement :

« .... sachant que j'ai mené une petite campagne pour encourager mes lecteurs à aller commander chez leur libraire, mais que ces derniers ont beaucoup rechigné en général à commander quoi que ce soi ! »

Nous ne reviendrons pas (enfin, si, mais plus tard) sur ces épisodes navrants. Anaïs, qui sent que son interlocutrice n'a peut-être pas encore pris son café du matin, temporise aussitôt avec intelligence :

« Je ne voulais pas te froisser (si c'est le cas) ! Je donnais juste mon avis :) »

Elle ajoute :

« Oui voilà, les librairies mais aussi les sites/magasins de revente d'occasion sont d'autres points de ventes à envisager. Il y a plein de possibilités. »

Season décide de reprendre une explication qu'elle a déjà donné par mail ou en privé. Elle soupire et se lâche sur son clavier qui n'avait rien demandé à personne, pensant encore à ce post qui, jadis, avait encouragé vivement ses lecteurs à passer par le canal « librairie » pour commander ses livres :

« Bon... J'avais ouvert la vente en librairie, (hors Amazon, donc !). Pour les libraires, la plupart de ceux qui ont été sollicités par mes lecteurs suite à ma petite campagne pro-libraires ont été absolument intolérants vis-à-vis des autopubliés. Il y en a même un qui a décrété que L'Escorte était destiné à un public adulte, il en a lu un passage à la maman de ma lectrice (celui où Jonah console la narratrice suite à un événement gravissime) et a déclaré que ce passage était évidemment sexuel (what the heck, j'ai envie de te dire). Je ne te raconte même pas l'opinion qu'aurait pu avoir cette maman de lectrice si elle avait cru sur parole ce libraire, mais je crois savoir que cette dame a fini par se tourner vers le canal Amazon. Comme je n'ai plus envie de perdre une commission monstrueuse, puisque la vente par librairie entraîne des gains financiers trois à quatre fois inférieurs (pour moi) que la vente par Amazon, j'ai dit stop. J'en avais conscience, de cette perte économique, en ouvrant le canal de vente aux librairies, mais j'étais moi aussi sur mon petit nuage du "le libraire est mon ami". Je suis vite vite vite redescendue sur terre et je n'ai plus du tout envie de perdre de l'argent pour des personnes qui en majorité m'ont discréditée ou mis des bâtons dans les roues... simplement parce que Amazon m'auto-édite. Mis à part vendre des livres « qui marcheront », donc écrits par des prête-plumes sous des noms de célébrités, ou des tickets de loto, j'ai le sentiments que les seuls commerçants de livres qui restent s'opposent à Amazon par principe, mais s'opposent donc à l'énorme marché de l'auto-édité, avec lequel il pourrait pourtant faire alliance. Je ne parle même pas de l'attitude purement désagréable de certains : j'avais moi-même l'impression de déranger mon nouveau libraire en allant lui demander s'il avait dans sa petite collection de livres à grand succès tel ou tel titre... »

Journal pas très intime d'un écrivain en herbeWhere stories live. Discover now