Assise sur cette foutue chaise en plastique bleue du bureau du directeur, avec qui j'ai passé pas mal d'heure a copié des lignes et des lignes que je recopiais machinalement sans arrêter de penser a cette fin interminable qui ne cessait de grandir en moi.

Pendant que je pensais encore a la tête de Mme Bons, avec une toute petite marque rouge, j'en ai ri, pendant une demi seconde, avant de me rendre compte que le directeur me regardais.

- Il faut que je sois encore plus sévère avec toi, on dirais. Frappé un prof est puni par la loi, tu sais ?

- Ouais, elle n'a plus qu'a porter plainte et me laisser croupir en maison de correction ou je serais encore plus heureuse qu'ici, ou je dois me rendre tous les jours pour apprendre des choses. Pourtant, vous savez, vous allez me manquer. Évidemment, car ici, je peux parler de ce que je veux sans que votre air idiot d'impatient me le rappel. Sauf que ça ne me le rappel jamais. Vous devriez vraiment quitter ce...

- Tu n'as pas a me parler comme cela Lenday. dit il avec une monotonie répétante, que Lenday connaissait si bien. Elle pensait secrètement que cet homme avait eu une vie heureuse avant, et qu'aujourd'hui il se retrouve a faire la moral a des élèves. Elle accumula une certaine compassion pour lui, si bien qu'a ce stade, elle avait pitié de lui.

Soudain, la prof d'anglais entra dans le bureau, me dévisagea, une compresse sur la joue.

- Je ne porterai pas plainte, mais une heure de colle ne te ferait pas de mal.

- Oui oui.

Et elle partit me laissant là, mes soupsons et moi, regardant la réalité devant moi.

J'ai dépassé les bornes.


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